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Émile Zola y fait allusion au douzième chapitre de L’Assommoir (1877) :

« On célébrait la sainte Touche, quoi ! une sainte bien aimable, qui doit tenir la caisse au paradis. »

En 1862, Émile Gaboriau célèbre sainte Touche dans Les Gens de bureau, satire de la vie administrative. Il lui compose même une prière :

« Oh ! SAINTE TOUCHE, qu’il est doux de célébrer le jour de votre fête ! […].

SAINTE TOUCHE, écoutez-nous ! le propriétaire s’impatiente, le restaurateur ne veut plus faire crédit […].

SAINTE TOUCHE, priez pour nous ! les créanciers hurlent à nos chausses.

SAINTE TOUCHE, ayez pitié de nous !

SAINTE TOUCHE, exaucez-nous ! »

Le latin signum a donné le français « seing », « signe » et « signature ». « Seing » se retrouve dans « blanc-seing » qui désigne un mandat ou tout autre document où n’est apposée qu’une signature et que le destinataire est libre de remplir comme bon lui semble. On parle aussi de « seing privé » quand une convention contractuelle n’est garantie que par la signature d’un tiers et non celle d’un officier public. « Seing » a aussi désigné la « cloche » des églises qui, autrefois, rythmait la vie, indiquant les temps de prières (matines, vêpres, angélus) et annonçant aussi des événements officiels : mariages, enterrements (glas), dangers et déclarations de guerre (tocsin, jadis écrit « toque-sein(g) »), etc.

C’est ce « seing »-là, signifiant « signal », qui s’est transformé en saint dans Saint-Glinglin, le seconde élément, onomatopéique, imitant le son même de le cloche. Le glin-glin d’antan correspond au « gling gling » ou au « ding dong » d’aujourd’hui, au Klingel des germanophones, au clang des anglophones, etc. On obtient du coup un drôle de saint. Comme il ne figure pas au calendrier, on peut évidemment attendre éternellement que vienne le jour de sa fête : cette échéance-là n’échoira jamais !