Pour la figure du grand restaurateur de tableaux vénitien, on s’est très librement inspiré du livre dirigé par Théo-Antoine Hermanès, Hans-Christoph von Imhoff et Monique Veillon, L’Amour de l’art. Hommage à Paolo Cadorin, Milan, Charta, 1999, volume qui comprend de passionnantes contributions de Ségolène Bergeon, Jean Clair, Laura Bossi, Robert Kopp…
Sur Vivant Denon à Venise, on se reportera au catalogue de la passionnante exposition de Pierre Rosenberg, de l’Académie française, Vivant Denon, l’œil de Napoléon, Éditions du musée du Louvre, 1999, ainsi qu’au livre de Philippe Sollers, Le Cavalier du Louvre, Plon, 1995 (disponible aussi au Livre de Poche).
Sur le palais Labia restauré par Carlos de Beistegui, on trouvera de nombreuses informations de première main dans deux articles d’Évelyne Schlumberger, « La salle des amiraux édifiée par M. Charles de Beistegui au palais Labia à Venise », Connaissance des arts, no 132, février 1963, p. 76–81, et « Visite d’adieu au palais Labia », Connaissance des arts, no 143, janvier 1964, p. 34–71. Et bien sûr le remarquable film de Simon Thisse, Benjamin Roussel et Antoine de Meaux sur Carlos de Beistegui, dans la série produite par Jean-Louis Remilleux, Le Bal du siècle (France 5, 2006).
Dans le catalogue de la vente du palais Labia, le cavalier attribué à l’école de Vélasquez, reproduit dans l’article d’Évelyne Schlumberger p. 35, figure bien sous le no 78 — mais tout ce qui est écrit dans ce roman au sujet de son histoire et de sa provenance est absolument imaginaire.
La biennale d’art contemporain de l’an 2000 est elle aussi imaginaire : cette année-là, comme chaque année paire, Venise accueillait la biennale d’architecture. Certaines notations dans le roman s’inspirent de la biennale 2011 et d’une des plus belles fêtes jamais organisées à Venise, celle du galeriste Kamel Mennour en l’honneur de l’artiste israélienne Sigalit Landau, dans la Scuola Grande di San Rocco.
Pour visiter la chapelle de l’École nationale supérieure des beaux-arts et reconnaître tous les moulages — dont celui du Colleone de Verrocchio — et les copies de peintures qu’il contient, il est indispensable de se munir du livre d’Emmanuel Schwartz, La Chapelle de l’École des beaux-arts de Paris, préface d’Henry-Claude Cousseau, publication de l’École nationale supérieure des beaux-arts, 2002.
Le palais qu’habite Rosa Gambara est inventé, celui qui se trouve à cet endroit, devant l’église San Zanipolo, est plus récent et ne ressemble en rien à celui qui est ici décrit et dont les modèles sont plutôt sur le Grand Canal… L’hôtel Bucintoro existe, à côté du Musée naval, c’est un excellent établissement, mais qui n’a rien à voir avec la Pensione Bucintoro du roman.
Fondé par Gaston Palewski, le Comité français pour la sauvegarde de Venise est admirable. Il n’est évidemment en rien comparable au comité un peu ridicule que préside dans le roman la baronne Coignet. Il est possible de lui adresser des dons en se connectant à son site internet : http ://www.cfsvenise.org/
Il est proposé d’adhérer pour 180 euros la première année, et 80 les années suivantes, et de participer ainsi à de grandes restaurations. Tous les persiflages au sujet des comités viennent du roman de John Berendt, La Cité des anges déchus, traduit par Pierre Brévignon, L’Archipel, 2007.
L’Istituto Veneto est une très importante institution vénitienne, qui a compté parmi ses membres illustres aussi bien Antonio Canova qu’Alessandro Manzoni ou Giosuè Carducci, Jules Michelet, Louis Pasteur, Bernard Berenson, Ezra Pound, Fernand Braudel, aujourd’hui Pierre Rosenberg, Jean Clair, Jean-Pierre Changeux… L’Istituto organise, dans ses deux palais, le Palazzo Loredan et le Palazzo Cavalli-Franchetti, reliés par le Campo S. Stefano, de nombreuses rencontres et colloques internationaux d’un très haut niveau scientifique. Un échange régulier existe depuis quelques années avec l’Institut national du patrimoine, chargé de la formation des conservateurs et de restaurateurs d’œuvres d’art (qui se nommait, à l’époque où Pénélope y était élève et encore en 2000, quand se déroule l’action de ce roman, École nationale du patrimoine).
Sur les pillages d’œuvres d’art durant la Seconde Guerre mondiale et les restitutions opérées après guerre, le meilleur livre reste de très loin celui de Lynn H. Nicholas, Le Pillage de l’Europe. Les œuvres d’art volées par les nazis, traduit de l’américain par Paul Chemla, Seuil, 1995. On consultera aussi avec profit Hector Feliciano, Le Musée disparu, enquête sur le pillage d’œuvres d’art en France par les nazis, traduit de l’espagnol par Svetlana Doubin, Gallimard, 2008.
L’histoire de la collection Klotz — qui ressemble un peu à la collection Schloss étudiée par Feliciano — est imaginaire, elle s’inspire également de manière très libre d’un certain nombre d’histoires vraies rassemblées dans le remarquable catalogue rédigé par deux amies de Pénélope, Isabelle le Masne de Chermont et Laurence Sigal-Klagsbald, À qui appartenaient ces tableaux ? La politique française de recherche de provenance, de garde et de restitution des œuvres d’art pillées durant la Seconde Guerre mondiale, Musée d’Israël, Jérusalem-Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, Paris, RMN, 2008. Plusieurs éléments viennent aussi des conversations de l’auteur avec Pierre de Gunzburg.
Sur la fin du fascisme en Italie du Nord, on se reportera à l’excellent récit, très romanesque et absolument historique, de Pierre Milza, Les Derniers Jours de Mussolini, Fayard, 2010, en particulier la section intitulée « Les étranges vacances de Winston Churchill », p. 304–309.
Le tableau de Rembrandt décrit dans ce roman est bien évidemment imaginaire. Il n’est pas entré dans les collections nationales. Pour le plaisir de feuilleter un vrai livre savant, on le cherchera en vain dans l’excellent catalogue de Jacques Foucart, Inventaire des peintures flamandes et hollandaises du musée du Louvre, Gallimard-Musée du Louvre éditions, 2010.
Aucun chat n’a été maltraité durant l’écriture de ce roman.