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1957

Chante en vedette à l’Ancienne Belgique de Bruxelles (26 au 31 janvier) et d’Anvers. À Paris : Alhambra (février) et Théâtre des Variétés (mai) dans le programme de Zizi Jeanmaire. Deuxième 25 cm (mars), enregistré avec André Popp et son orchestre, grand prix de l’académie Charles-Cros (juin). Première participation à « Discorama », émission TV de Denise Glaser (avec Raymond Devos et Les Trois Ménestrels). Bobino (du 1er au 14 novembre) dans le programme d’Yvette Giraud. Trois Baudets avec Catherine Sauvage. Enregistre Sur la place en duo avec Simone Langlois (24 décembre), 45 tours et 25 cm Fontana. « Il n’y a pas de loi générale pour faire une chanson, pour la bâtir. Si on suit trop les lois, on a tendance à refaire constamment la même chanson. Souvent, ça part d’une idée. Autour de cette idée, on bâtit un rythme. Sur ce rythme, on ajoute une mélodie. Et à cette mélodie, on colle les paroles. Mais, en fait, c’est plus nuancé que ça… »

1958

S’installe dans un studio à Paris, près de la place Clichy (en février, Miche est retournée vivre en Belgique avec ses deux filles). Tournées en Italie, Suisse, Israël, Belgique, Afrique du Nord, France, Canada (où il est reçu par Félix Leclerc dans sa maison de Vaudreuil)… À Montréal, il passe Chez Gérard en mai, avec Gérard Jouannest au piano (rencontré plus tôt, alors qu’il accompagnait Les Trois Ménestrels dans les tournées Canetti, il remplacera désormais Rauber sur la route). Sortie le 21 juin du troisième 25 cm (Au printemps…), arrangé moitié par André Popp, moitié par François Rauber. Naissance d’Isabelle (23 août). Écrit et enregistre (22 octobre) un 45 tours souple intitulé Un soir à Bethléem, à l’initiative du magazine Marie-Claire. « Chacun s’invente un petit Noël, je crois. La religion a bien admis le sapin… Je crois que tous les hommes sont nés dans une crèche. Il y a un côté solidaire, un côté communautaire. C’est un joli symbole, c’est une jolie fête. C’est dommage que ce ne soit pas Noël tous les jours… » Triomphe à l’Olympia en vedette américaine de Philippe Clay (du 19 novembre au 15 décembre) ; rencontre Charley Marouani, qui deviendra bientôt son imprésario.

1959

Les Trois Baudets, avec Gainsbourg en première partie (mars) ; quatrième 25 cm (La Valse à mille temps…) avec François Rauber désormais seul à la direction d’orchestre (novembre) ; Bobino (du 5 au 16 novembre) pour la première fois en vedette dans une grande salle parisienne (création de Ne me quitte pas), puis Ancienne Belgique de Bruxelles (le 20) avec Aznavour. « On est environné de mots qui sont tout à fait bêtes. Est-ce que vous connaissez un mot plus idiot que le mot vedette ? Il y a star… Star, c’est encore plus bête. »

1960

Prix de l’Académie du disque. Signe un contrat d’agent artistique avec Charley Marouani (« Mon dernier service aura sans doute été de confier la suite de sa carrière au plus doux et plus patient des Marouani : Charley », écrira Canetti dans son livre On cherche jeune homme aimant la musique). Tournées incessantes (deux cent cinquante à trois cents concerts par an en moyenne) : Ancienne Belgique (19 au 24 mars), puis tournée Canetti d’été avec Jean Corti, désormais à l’accordéon ; Le Caire, Jérusalem, Tel-Aviv (octobre)… « Un spectacle, je ne sais pas ce que c’est. Cela ne veut rien dire. C’est une fonction, un spectacle. On fait un spectacle comme on est savetier. C’est la manière d’être savetier qui compte. Je connais plein de types qui ne sont pas dans le spectacle et qui, pourtant, sont bourrés de talent : ils ont du talent dans leur fonction. »

1961

Bobino, avec Colette Deréal en première partie (du 12 au 25 janvier). Programmé à la Comédie-Canadienne de Montréal, avec Raymond Devos (du 3 au 19 mars), il termine ses nuits Chez Clairette, la boîte à chansons de Claire Oddera qui deviendra une grande amie ; découvre l’avion de tourisme, invité par un ami à survoler la région. Sa liaison avec Suzanne Gabriello ayant pris fin, sa nouvelle « deuxième femme », ex-compagne de Serge Gainsbourg, s’appelle Sylvie. « On dit toujours que je suis misogyne. Mais je crois que les femmes ont une part de responsabilité. Elles apprennent trop la prudence aux hommes. Trop de “Ne dis rien, pense à l’avenir !” Comme si on pouvait penser à l’avenir ! On n’est que le présent ! »

Album n° 5 (Marieke…) ; « Discorama » (2 juin) ; enregistre quatre chansons en flamand pour le marché néerlandophone. Achète une petite maison à Roquebrune et s’initie aux rudiments de la voile : « Je n’ai pas de projets. Je n’ai que des rêves… » Chante à Moscou (11 septembre), au Proche-Orient, en Turquie, au Portugal, au Danemark… ; premier Olympia en vedette avec le grand orchestre dirigé par François Rauber (du 12 au 29 octobre) ; sixième 25 cm huit titres dont six enregistrés à l’Olympia (novembre). « Je trouve qu’il faut un singulier manque de pudeur pour se présenter devant une scène et chanter. Un manque de pudeur que j’ai essayé de rendre tolérable pour les gens. C’est de l’exhibitionnisme et rien de plus. Quand j’arrive devant les gens, il faut que je sois le plus parfait possible. Et c’est pour ça que j’ai travaillé 325 jours par an. Et même plus que ça, d’ailleurs. »

1962

Signe chez Barclay le 7 mars et premier 33 tours 30 cm avec Les Bourgeois… « Les bourgeois, c’est tout ce qui tue le rêve. C’est la sécurité. C’est une forme de médiocrité de l’âme. C’est tout ce que je n’aime pas. » Philips sort alors un 30 cm du récital intégral de l’Olympia (mars). Écrit les trois histoires de Jean de Bruges pour l’examen de composition de François Rauber au Conservatoire de Paris (27 juin). Fin novembre, il crée avec Miche sa propre maison d’édition, Pouchenel (Polichinelle, en bruxellois). Nouveau passage à « Discorama » (9 décembre). Avec 327 spectacles dans l’année, il devient recordman de la profession. « Je ne connais pas ce mot-là. Je ne veux pas savoir ce qu’il veut dire. Ma profession, c’est ma vie. »

1963

Nouveau 25 cm (Les Bigotes…) ; deuxième Olympia en vedette, avec Robert Nyel et Isabelle Aubret en première partie (du 1er au 9 mars), puis Bobino (du 4 au 22 avril). Enregistre Jean de Bruges et Il neige sur Liège (30 mai) pour un 25 cm hors commerce, puis Pourquoi faut-il que les hommes s’ennuient ? (été) pour le film Un roi sans divertissement. En mai, il offre les droits à vie de La Fanette à Isabelle Aubret, victime d’un grave accident. Tournées : Portugal, Danemark, Turquie, Israël, URSS… et Canada (chez Clairette, à Montréal, il rencontre Henri Tachan qu’il incite à rentrer à Paris). Récital au casino de Knokke-le-Zoute (23 juillet) ; Festival mondial des jeunes pour la paix, à Helsinki (août). Achète son premier voilier, l’Albena (en copropriété avec un ami de Menton, Max), à bord duquel il se fracture le pied (13 octobre). Immobilisé trois semaines, il travaille aux chansons de son prochain album : Mathilde, Le Tango funèbre, Jef, Les Bonbons, Le Dernier Repas… « Je crois qu’il faut faire les choses de tout son cœur et c’est tout. […] Je suis une aspirine, c’est la seule solution décente que je me sois trouvée. »