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des chaînes méditerranéennes, mont Liban et djebel Ansarieh, et regarde vers la Bekaa. Son rejet maximal

(500 m) est d’ailleurs bien inférieur downloadModeText.vue.download 10 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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à la flèche du synclinal (de 1 500 à 2 000 m). Le versant de l’Anti-Liban, à l’est de la Bekaa, est un simple flanc d’anticlinal.

y Les épisodes tectoniques. C’est à partir du Crétacé que s’est amorcée la mise en place de cette structure avec l’apparition des massifs littoraux à leur emplacement actuel le long de la côte méditerranéenne. Des phases orogéniques successives se sont ensuite échelonnées au long du Tertiaire (Oligocène, Pontien, Villafranchien).

La dernière s’est marquée notamment par de grands mouvements de détente (fossé palestinien) et par de vastes épanchements basaltiques. Ces phases ont été suivies de phases d’érosion post-tectoniques successives, dont le rôle a été capital dans l’élaboration du relief.

Les aspects du relief

y Les montagnes littorales ont des formes extrêmement lourdes et massives. Les altitudes moyennes sont élevées (1 414 m pour le Liban septentrional ; 922 m pour le Liban mé-

ridional), et surtout les coefficients de massivité (rapport de l’altitude moyenne à l’altitude maximale) sont considérables pour des pays plissés en matériel sédimentaire (Amanus, 33 p. 100 ; djebel Ansarieh, 35 p. 100 ; mont Liban, 42 p. 100 ; Anti-Liban, 57 p. 100 ; montagne

palestinienne, 64 p. 100).

Cette massivité exprime l’extrême jeunesse morphologique de ces reliefs, qui résultent essentiellement de la dernière phase orogénique, celle du Villafranchien, et qui ont été très peu retouchés depuis lors. Dans les surfaces sommitales s’inscrivent une série de facettes correspondant à des surfaces d’érosion de plus en plus ré-

centes vers le centre de la montagne et se recoupant progressivement vers celui-ci. Cette surface polycyclique fondamentale, déformée par la dernière phase tectonique en un vaste bombement, est partout le point de départ du relief actuel. Dans le djebel Ansarieh (1 583 m), elle a été conservée, fossilisée par des basaltes plaisanciens dans toutes les parties sommitales. Il en est de même dans le djebel Akrad (1 728 m). En revanche, dans les massifs plus élevés, la surface polycyclique a été partiellement défoncée par le dernier cycle, qui a dégagé ainsi au coeur de la montagne des formes structurales de type préalpin, tandis que les niveaux d’aplanissement plus ou moins basculés et entaillés par de profondes gorges épi-géniques dominent à la périphérie.

Tel est le cas du mont Liban (3 088 m), où les hautes surfaces karstifiées dérivent de la carapace structurale des calcaires cénomaniens dans l’Anti-Liban (2 390 m), où les plateaux cénomaniens constituent également l’essentiel, et dans l’Hermon (2 800 m), où le noyau jurassique est largement décapé.

Le Néguev représente un type inter-médiaire. Dans les parties hautes sont dégagées de magnifiques formes d’inversion de relief sous forme de grandes combes, mais des surfaces d’aplanissement s’observent sur le revers des crêts qui les dominent.

y Le désert syrien, en arrière du bourrelet montagneux côtier, est constitué par des plateaux inclinés, structuraux d’apparence, sédimentaires ou basaltiques, délimités par des cuestas. En dehors du faisceau des plis lâches pal-myréniens, dans le prolongement de l’Anti-Liban et du Qalamūn (ou Kala-moun), qui lui est accolé au sud-est, les principaux accidents sont constitués par des édifices volcaniques. Le plus remarquable est le djebel Druze, vaste amande culminant à 1 765 m

(pour une base à 1 000 m), au sud-est de Damas.

y La Mésopotamie, à l’est, est le bassin alluvial du Tigre et de l’Euphrate, correspondant au secteur le plus

affaissé du socle. Elle est délimitée à l’ouest par une grande pliure que suit le cours de l’Euphrate. À l’est, la plaine alluviale est dominée par

les cônes de déjections des rivières du piémont du Zagros et par les plis bordiers de la montagne. Dans la partie inférieure de la cuvette, de vastes marécages, spécialement autour du bas Euphrate, servent partiellement d’exutoire à la crue des fleuves. On les attribuait naguère au barrage progressif du golfe Persique, dont ils seraient un témoin d’une avancée

ancienne dans l’intérieur des terres, par les alluvions du Kārūn et autres fleuves descendant du Zagros. En fait, il apparaît aujourd’hui qu’ils sont dus à des mouvements de subsidence subactuels (jusqu’à l’époque historique, comme l’attestent des vestiges archéologiques submergés) en arrière du rivage, contrariant la progression normale du delta.

Le climat et ses

conséquences

Le climat :

Croissant fertile et désert syrien Le bourrelet montagneux littoral du Levant est un élément majeur de différenciation pluviométrique, en accrochant les précipitations apportées en hiver par les dépressions cyclonales méditerranéennes. Sous le vent de ces reliefs règnent des conditions désertiques, qui ne s’améliorent qu’au pied des chaînes du Taurus et du Zagros au nord et à l’est. Des régions plus arrosées enveloppent donc de trois côtés le désert syrien, ce qu’exprime l’expression Croissant fertile souvent appliquée à ces pays.

Les précipitations sont, de toute façon, beaucoup plus élevées sur le versant montagneux occidental. Elles dépassent 1 m sur tous les massifs septentrionaux, de l’Amanus à l’Hermon, et sans doute 1 500 mm sur les sommets du Liban. Le versant oriental immédiat de ces montagnes est encore fortement arrosé (peut-être de 1 200

à 1 500 mm de pluies pour l’escarpe orientale du Liban, le mouvement

ascendant de l’air se prolongeant pendant quelques kilomètres et le versant oriental étant très étroit). Diminuant régulièrement ensuite vers le sud, les précipitations atteignent encore 600 à 800 mm dans les montagnes palesti-

niennes, mais ne dépassent plus guère 200 à 300 mm sur les sommets du

Néguev. Au vent des massifs, la côte méditerranéenne est fortement arrosée (Beyrouth, 879 mm ; Tripoli, 853 mm ; Lattaquié, 800 mm), mais les précipitations s’abaissent rapidement dans les dépressions intérieures. De 625 mm à Ksāra et de 554 mm à Rayyāq, dans la Bekaa méridionale, elles tombent à 358 mm à Baalbek, dans la Bekaa septentrionale, au droit des plus hauts reliefs du Liban. Elles remontent dans l’arc montagneux et les massifs de l’in-térieur. L’Anti-Liban reçoit sans doute encore au moins 600 mm de pluies, et le djebel Druze, moins élevé, mais plus ouvert aux effluves maritimes, à peu près autant. Mais les chiffres baissent de nouveau dès qu’on se trouve sous le vent des massifs. Damas ne reçoit ainsi que 191 mm de pluies, alors que Homs, à la même distance de la côte, mais face à un ensellement, en reçoit 423 mm et Soueïda, en Transjordanie, à hauteur de Tibériade, 335 mm. Audelà, on tombe dans le désert à moins de 100 mm, et la quasi-totalité de la Mésopotamie encore reçoit moins de 200 mm. Les précipitations remontent seulement au nord, à proximité du Taurus. Alep reçoit encore 456 mm de pluies par an, et une bande relativement arrosée, où les chiffres se tiennent entre 200 et 400 mm, occupe toute la frange septentrionale du désert, entre le Taurus et l’axe djebel Sindjār-djebel ‘Abd-al-‘Azīz). C’est la Djézireh, l’« île »

entre la montagne et le désert, où la culture pluviale des céréales demeure possible. La répartition saisonnière des pluies reste partout typiquement méditerranéenne, à prépondérance de saison froide, mais la durée de la saison pluvieuse diminue progressivement vers l’intérieur, alors qu’à Beyrouth juillet et août sont les deux seuls mois absolument secs. Surtout, l’humidité et la nébulosité restent importantes sur les côtes pendant tout l’été, les vents été-