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L’isthme continental pouvait reprendre toute sa valeur pour des oléoducs, en évitant à la production pétrolière du pourtour du golfe Persique le détour du sud de l’Arabie et de la mer Rouge.

C’est ainsi qu’ont été construits les oléoducs conduisant le pétrole de l’Arabie Saoudite et de Bahreïn (oléoduc de l’Aramco et de la Tapline, aboutissant à Ṣayda, au Liban

[1950]) et de l’Iraq septentrional (des gisements de la région de Kirkūk

vers Tripoli, au Liban [1934], et vers Bāniyās, en Syrie [1952]), tandis que se sont mis en place, depuis 1968, les oléoducs en provenance de la Syrie du Nord-Est (gisements de la région de Karatchok), aboutissant à Tartous et à Bāniyās. En fait, l’insécurité politique de la région a limité considérablement ce trafic, qui pourrait être beaucoup plus important.

La fermeture de la branche palestinienne de l’oléoduc irakien, qui aboutissait à Haïfa, lors de la création de l’État d’Israël en 1948, les coupures fréquentes que subit l’oléoduc de la Tapline sur les territoires de la Syrie et de la Jordanie, les menaces qui pèsent pratiquement sur tous les conduits ont entraîné les compagnies pétrolières à préférer la voie maritime, de Suez ou même du cap de Bonne-Es-pérance pendant et après la fermeture du canal (1967-1975), malgré son coût supérieur.

La capacité des oléoducs transnationaux reste limitée à 25 Mt pour celui de la Tapline, à 60 Mt pour ceux en provenance d’Iraq. Les conditions sont différentes pour les oléoducs nationaux syriens, dont le débit va s’accroître régulièrement avec la production. Mais, au total, c’est seulement moins de 10 % de la production du

golfe Persique qui transite par l’isthme du Moyen-Orient.

Le morcellement politique appa-

raît comme un obstacle majeur. Mal-gré l’unité réalisée par la langue et la culture arabes, la structure géographique, caractérisée par la disposition des territoires utiles en un « Croissant fertile » autour du noyau désertique, explique en fin de compte la prédominance des influences centrifuges qui sont responsables de cette situation.

La production pétrolière

Au point de vue pétrolier, on englobe dans le Moyen-Orient (qu’on tend d’ailleurs à appeler aujourd’hui Proche-Orient) les États de la Méditerranée orientale à l’Iran inclus, auxquels on ajoute encore l’Égypte. Ainsi défini, le Moyen-Orient est aujourd’hui de loin la principale région productrice mondiale, ayant fourni en 1975 près de 1 000 Mt, approximativement 36,5 p. 100 de la production mondiale (ses réserves prouvées dépassent 50 000 Mt, près des trois cinquièmes des réserves mondiales [plus de 20 000 Mt dans la seule Arabie Saoudite]). Deux grands producteurs émergent, l’Arabie Saoudite (337 Mt, troisième rang mondial) et l’Iran (269 Mt, quatrième rang), devançant nettement

l’Iraq (111 Mt) et le Koweit (93 Mt). La production passe aujourd’hui sous le contrôle des pays producteurs. Mais, aujourd’hui encore, ces États, faibles consommateurs d’énergie, vendent leur pétrole le plus souvent sous forme de brut, raffiné principalement dans les pays industrialisés d’Europe occidentale.

X. P.

F Arabes / Iraq / Israël / Jordanie / Latins du Levant (États) / Liban / Mésopotamie / Ottomans / Palestine

/ Phéniciens / Syrie.

J. Weulersse, Paysans de Syrie et du Proche-Orient (Gallimard, 1946). / W. B. Fisher, The Middle East (Londres, 1950 ; 6e éd., 1971). / P. Birot et J. Dresch, la Méditerranée et le Moyen-Orient (P. U. F., 1956-1964 ; 2 vol.). / X. de Planhol, les Fondements géographiques de l’histoire de l’Islam (Flammarion, 1968). / G. Feuer, le Moyen-Orient downloadModeText.vue.download 14 sur 625

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contemporain (Presses de la Fondation nationale downloadModeText.vue.download 15 sur 625

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de sciences politiques, 1975).

Mozambique

République de l’Afrique australe, sur l’océan Indien, s’étendant entre 10 et 27° de latitude Sud ; 785 000 km 2 ; 8 millions d’hab. Cap. Maputo (anc.

Lourenço Marques).

Les conditions naturelles

Le Mozambique s’étire entre 10 et 27° de lat. S. sur l’océan Indien. La plaine côtière, large au sud, rétrécie au nord, couvre 44 p. 100 du pays. À

l’ouest, des plateaux s’étagent entre 200 et 600 m, suivis, par un second palier, entre 600 et 1 000 m. Sur les frontières sud-africaine et rhodésienne, ils prennent un aspect montagneux et dépassent 1 000 m.

La mousson du nord-est apporte

les pluies d’été, mais la saison sèche, au cours de laquelle souffle l’alizé du sud-est, s’allonge et s’intensifie vers le sud. La savane à graminacées domine, parsemée de forêts claires dans les lieux plus humides, coupées de forêts-galeries ; elle passe à la steppe dans les vallées sèches de l’intérieur.

En haute altitude apparaissent les conifères, précédant la prairie subalpine.

La forte érosion des sols due aux pratiques des feux de brousse est combattue par un grand effort de reboisement et la constitution de réserves naturelles (Gorongoza).

Les cours d’eau, rares au sud, se multiplient dans le nord. Leur cours su-périeur se coupe de chutes et de rapides à la descente des hautes terres. Sur les bas plateaux et dans la plaine côtière, ils coulent d’une manière indécise (méandres, lagunes) et se terminent par des deltas marécageux. C’est le cas de la Rovuma, du Lúrio, du Sabi (ou Save). Deux ont une importance particulière : le Limpopo et le Zambèze.

Le Mozambique possède un fragment du lac Malawi enserré dans des chaînes dépassant 3 000 m.

Les régions

Entre la Rovuma et le 16e parallèle, l’extrême Nord possède une côte dé-

coupée aux belles rades naturelles : la baie de Pemba abrite Porto Amélia, débouché du Malawi. Les petites îles (Ibo, Mozambique) constituent des musées figés dans leur glorieux passé.

Le sisal et le coton sont les grandes ressources côtières. Sur les collines de l’intérieur, les plantations de cotonniers et d’anacardiers dominent. Le sillon de la Lugenda tranche les chaînes

Maniamba-Amaramba (1 848 m).

Plaines et vallées ont un climat chaud, et les pluies augmentent sur les régions d’altitude plus élevée.

Plus au sud, les alluvions fluviales, consolidées par les récifs coralliens, déterminent une côte basse. Sisal et coprah, amenés par le chemin de fer de Mocuba, s’exportent par Quelimane (150 000 hab.). Sur la Punguè, Beira, terminus de la voie ferrée vers Vila Pery et Vila de Manica, est le grand débouché de la Zambie et de la Rhodésie. Son port, moderne, bien outillé pour les grains, le charbon, les minerais, connaissait un trafic notable (4 Mt) avant le blocus contre la Rhodésie. Beira est aussi une grande ville moderne en pleine extension, écrasant les petits ports voisins, riches seulement en vestiges du passé (Nova Sofala

[ancienn. Sofala], Inhambane).

Dans l’intérieur, l’Urema, puis la vallée du Zambèze ouvrent une bonne voie de pénétration que suit le chemin de fer. Le fleuve, coupé de rapides en amont, traverse une région très miné-

ralisée, dont l’exploitation doit suivre la mise en service du grand barrage de Cabora Bassa (17 TWh prévus).

Charbon (à Moatize), chromite, fluo-rite, bauxite, nickel, fer donnent de grands espoirs. Le chantier du barrage a stimulé le développement de la bourgade de Tete. Après de nouvelles gorges (Lupata), le Zambèze entre dans la plaine et s’achève par un delta de 70 km de front. La vallée, abritée, chaude et sèche (moins de 700 mm de pluies), convient à la canne à sucre, au jute, au sisal. La régularisation des eaux permettra l’intensification de l’agriculture et de l’élevage ainsi que l’essor des cultures irriguées sur 1 500 000 ha.