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Le Sud reste sec (780 mm de pluies par an, apportées par la mousson

d’octobre à mars). La côte a des températures fraîches, mais l’intérieur est parfois torride. Dans la baie Delagoa, protégée des vents de sud-est par la presqu’île d’Inhaca, Maputo, belle et riche capitale moderne, possédait une population cosmopolite (230 000 hab., dont 75 000 Africains et des minorités de Portugais, de Goanais, d’Indiens, de

Zanzibars, de Chinois). Débouché de la voie ferrée qui traverse le Swaziland et la Rhodésie, mais excentrique par downloadModeText.vue.download 16 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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rapport à son propre pays, cette ville est plus un port de transit qu’un port national. Son trafic atteint 13,6 Mt.

Ancienne station balnéaire et centre touristique pour les Sud-Africains, c’est aussi une ville industrielle. L’ar-rière-pays, plus aride, est un secteur d’élevage. Un barrage sur le Limpopo a permis l’irrigation de 30 000 ha et l’installation de colons blancs et noirs, cultivant le riz, les agrumes, la canne à sucre, le coton et élevant boeufs et porcs.

La population

La population est principalement groupée sur le littoral et dans les villes côtières. La mortalité a reculé, et plus de la moitié des habitants a moins de quinze ans. La diversité des groupes ethniques, dont certains débordent les frontières, va de pair avec la multiplicité des dialectes (plus de 80). Les principaux groupes sont : les Macuas (métissés depuis long temps avec

les Bochimans, les Hottentots et les Arabes) ; les Ajavas, anciens associés, depuis le XIIIe s., des trafiquants arabes ; les Makondés, célèbres par leur artisanat ; les Tongas dans le Sud ; les Nyanjas dans la région du Zambèze, qui compte aussi les descendants des réfugiés zoulous du XIXe s. Dans les villes se concentraient, en 1974, les 60 000 Asiatiques et les 200 000 Européens formant les cadres économiques, politiques et administratifs. Mais les colons blancs se sont répandu aussi sur les terres neuves de colonisation.

L’économie

L’agriculture, l’élevage et la pêche occupent 88 p. 100 de la population active. L’économie de marché s’est plaquée sur la traditionnelle économie de subsistance. La terre, propriété de l’État, était rétrocédée à de grandes sociétés (Companhia Agricola de

Murroa : 16 000 ha et 500 000 cocotiers au nord de Quelimane ; société textile de la Punguè : 60 000 ha en bordure du parc de Gorongoza) ou à des particuliers blancs ou noirs. De vastes zones étaient laissées aux Africains, qui continuent à y mener leur vie ancestrale à base de cultures de maïs, de fèves, de manioc, de riz autour de villages et de hameaux très dispersés.

L’agriculture dite « d’entreprise » (collective ou individuelle) produit pour l’exportation (coprah, sisal, thé, canne à sucre), mais cajou et coton sont produits aussi par les Africains. L’élevage est peu favorisé (médiocrité des pâturages, climat), mais se développe dans les aires de colonisation (1 million d’ovins, 500 000 caprins).

Les ressources du sous-sol sont importantes et variées, mais peu exploitées. Les usines traitent les produits issus de l’agriculture ou de l’élevage (huile, farine, sucre, bière, thé, riz, tabac, coton, coprah) et se concentrent dans les grands ports. L’effort d’industrialisation va de pair avec une tentative de décentralisation : filatures (Vila Pery), raffinerie de pétrole (Matola), ciments, etc.

Les voies de communication s’orientent d’est en ouest ; elles restent encore insuffisantes : 37 000 km de routes, dont moins de 10 000 km asphaltés ; 3 600 km de voies ferrées (joignant l’Afrique du Sud et la Rhodésie) ; mais le réseau aérien intérieur est dense, et les ports sont bien équipés. La balance commerciale demeure déficitaire. Les exportations (produits bruts, surtout agricoles) croissent en volume, alors que les prix de vente restent stables ; au contraire, les prix à l’importation croissent sans cesse en même temps que les tonnages s’élèvent (biens d’équipement, produits de consommation). Des plans de développement se sont succédés, visant à freiner l’exportation des bénéfices vers le Portugal, à favoriser les investissements, à augmenter le pouvoir d’achat local. Ils s’appuyaient sur les grandes oeuvres de colonisation intérieure, dont, notamment, l’aménagement de la vallée du Zambèze.

Le Mozambique a subi une sensible

évolution politico-administrative ayant abouti à l’indépendance totale. En droit avant 1975, tous les Mozambicains étaient citoyens portugais et égaux. En fait, les différences de niveau de vie, la superposition d’une administration moderne à une hiérarchie traditionnelle, la coexistence d’un droit coutumier et d’un droit moderne aboutissaient à de fortes disparités. L’égalité s’arrêtait d’ailleurs au vote, puisque seuls les citoyens ayant fréquenté au moins l’école primaire disposaient de celui-ci. Conscientes de ces disparités, les autorités portugaises avaient entrepris un vaste effort de scolarisation (taux de scolarisation porté à 50 p. 100, université de Lourenço Marques, etc.), moyen d’amener les masses africaines à la plénitude de leurs droits et donc à leur libre détermination. Ce mouvement officiel à propos duquel les Portugais parlèrent de « décolonisation »

fut cependant contesté hors du Mozambique, mais aussi dans le pays même par les mouvements nationalistes.

G. D.

L’histoire

Les royaumes africains et le

commerce arabe

De nombreux sites préhistoriques —

stations lithiques, peintures rupestres, enceintes fortifiées appartenant à la culture de Zimbabwe, avec des vestiges d’exploitation minière — ont été découverts sur le territoire du Mozambique (Nhangara, Zembe, Mavita).

Mais le tableau des vagues de peuplement successives est difficile à reconstituer. Des groupes de populations de langues bantoues ont refoulé les premiers occupants bochimans (ou bushmen) : les Zimbas, introducteurs du fer, puis les Karangas, fondateurs du royaume du Monomotapa, qui s’étend au XVe s. du Zambèze au Sabi, selon une structure politique de type féodal.

L’un de ses vassaux, Changamira, se rend indépendant, fonde l’État rozwi d’Abutua, détrône le roi du Monomotapa. Les successeurs de ce dernier ne pourront éviter la dislocation du royaume et la constitution d’États indé-

pendants, en constante rivalité.

Entre le Zambèze et le lac Nyassa, les Malawis, constituent une confédé-

ration de chefs engagés dans le commerce d’ivoire avec les comptoirs de Tete et de Sena sur le Zambèze, de Quelimane et de Mozambique sur la côte, où se trouvent des négociants arabes venus des côtes de la mer

Rouge. Les sultans arabes de Kilwa drainent aussi le commerce de l’or, plus au sud, grâce au port fortifié de Sofala (auj. Nova Sofala).

Trois cent cinquante ans de

contacts entre Africains et

Portugais

Dès 1490, le navigateur Pêro da Co-vilhã († v. 1545) aborde à Sofala, venant de l’Inde. Huit ans plus tard, Vasco de Gama* fait le même voyage en sens inverse, après avoir séjourné dans les régions d’Inhambane, de Quelimane et dans l’île de Mozambique, où une factorerie est installée dès 1502

pour commercer avec Sofala. Une forteresse est bâtie à Sofala même par Pêro de Anaia en 1505. Les commer-

çants arabes lésés détournent le trafic sur le Zambèze, où leurs rivaux leur emboîtent le pas : au cours du XVIe s., les Portugais s’implantent à Sena, puis à Tete. Dans la foulée, un missionnaire jésuite, Gonçalo da Silveira, va jusqu’à la cour du Monomotapa convertir le souverain Sebastiao et son entourage (1561). Mais les musulmans retournent la situation, et le missionnaire est mis à mort.

Cette affaire donne prétexte, en

1569, à une expédition militaire portugaise dirigée par Francisco Barreto (1520-1573), vice-roi des Indes ; celle-ci est décimée avant d’avoir atteint son but. La pénétration portugaise sera dès lors de type commercial (or, cuivre, ivoire, plus tard traite négrière), dans la baie Delagoa, où s’établit le commer-