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Le miracle mozartien

Le miracle mozartien demeurera toujours énigmatique. Mais le génie de Mozart se caractérise par son aspect synthétique et universel, on pourrait dire « cosmique » ; Mozart est un des rares musiciens qu’on peut appeler vraiment international. Il a su assimiler les influences les plus diverses et même contradictoires. Dans son art se rencontrent et se fondent harmonieusement la polyphonie ancienne, la musique baroque d’Allemagne centrale et du Nord, les tendances les plus récentes de l’opéra italien et de la musique instrumentale développées à Vienne ou à Mannheim, les traits caractéristiques de la tradition musicale française.

Quoique sensible au romantisme qui s’annonce, Mozart reste attaché à la

vocalité de l’opéra italien ; il en adapte la cantilène à sa musique instrumentale, et le style de son théâtre lyrique a puissamment contribué à l’originalité de sa langue instrumentale. Toutes les tendances musicales qui ont succédé à Mozart ont subi son influence ; elles ont tenté de l’annexer à leurs credo esthétiques ; le fait qu’il s’y prête et y échappe en même temps, qu’on

puisse tout dire de lui (mais aussi le contraire), pourrait bien être sa plus adéquate définition.

C. de N.

BIBLIOGRAPHIES. Une bibliographie assez complète jusqu’en 1961 se trouve dans l’article

« Mozart » de l’encyclopédie Musik in Geschichte und Gegenwart, vol. IX ; la mise à jour régulière est publiée dans le Mozart-Jahrbuch, publication annuelle de la Fondation internationale Mozarteum à Salzbourg. Il faut également consulter les commentaires, introduc-tions et notes critiques de la nouvelle édition monumentale des oeuvres de Mozart, Neue Mozart-Ausgabe (NMA), publiée depuis 1955 aux Éditions Bärenreiter, à Chambray-lès-Tours.

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/ H. Goerges, Das Klangsymbol des Todes im dramatischen Werk Mozarts (Wolfenbüttel, 1937 ; nouv. éd., Munich, 1969). / T. de Wyzewa et G. de Saint-Foix, W. A. Mozart, sa vie musicale et son oeuvre (Desclée De Brouwer, 1937-1946 ; 5 vol.). / C. M. Girdlestone, Mozart et ses concertos pour piano (Fischbacher, 1940 ; nouv.

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mue

Renouvellement plus ou moins brusque du tégument et de ses annexes, qui affecte périodiquement de nombreux animaux : Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Arthropodes, Nématodes.

Souvent liée à la croissance, la

mue dépend généralement de facteurs hormonaux.

Vertébrés

Beaucoup de Mammifères renouvellent une ou deux fois par an leur fourrure : les poils tombent, bientôt remplacés par de nouveaux. Chez les Phoques, la mue survient en automne, et la peau se détache en lambeaux, avec le pelage.

Dans les régions arctiques et alpines, des Lièvres et quelques Carnivores (Renard, Hermine) subissent deux

mues annuelles : celle de printemps donne naissance à une fourrure foncée, et celle d’automne à une fourrure blanche ; il s’agit là d’une adaptation saisonnière de la couleur du pelage aux conditions du milieu. Chez l’Homme, le phénomène qui porte le nom de mue n’a aucun rapport avec celui que nous décrivons chez l’animal : le changement dans la hauteur et le timbre de la voix, plus ample chez le garçon que chez la fille, dépend de modifications du larynx, liées à la puberté.

Les Oiseaux renouvellent leur plumage soit en une mue annuelle, après

la période de reproduction, soit en deux mues ; dans ce cas, l’une d’elles permet au mâle de prendre sa livrée nuptiale.

Le moment de la mue peut constituer une période critique : ayant alors des plumes mouillables, le Manchot ne peut chercher sa nourriture en mer et il subit une importante perte de poids.

Chez les Lézards, la surface cor-

née de la peau écailleuse se détache par plaques, tandis que les Serpents perdent d’une seule pièce leur ancien revêtement : l’animal s’extrait de son exuvie comme d’un fourreau ; le phé-

nomène se répète plusieurs fois par an, mais sa fréquence diminue chez les sujets âgés ; cependant, il n’est pas obligatoirement lié à la croissance, puisqu’il persiste, en cas de jeûne prolongé, chez les Ophidiens adultes en captivité.

Les Amphibiens muent périodique-

ment ; une fois par mois environ, la couche externe de la peau se sépare de l’épiderme, par fragments (Anoures) ou dans sa totalité (Urodèles) ; il arrive fréquemment que l’animal mange l’exuvie, pendant ou après la mue.

Arthropodes

La présence d’un tégument chitineux, imprégné de calcaire ou de scléroprotéines, impose dans cet embranchement une croissance par mues. On peut distinguer trois phases dans chaque mue : dans un premier temps, une nouvelle cuticule se forme dans l’épaisseur du tégument, tandis que se trouve digérée une grande partie de la cuticule précé-

dente ; il ne reste bientôt plus de celle-ci que la zone superficielle. Survient alors l’exuviation proprement dite, ou ecdysis, au cours de laquelle la peau se fond selon des lignes fixes, et l’animal se libère de l’ancien tégument. Tout en achevant son extraction, qui ne se déroule pas toujours sans incidents et, parfois, ne peut être menée à bien, il se gonfle d’air ou d’eau et augmente rapidement de volume. Enfin, le nouveau tégument, bien tendu, durcit et se pigmente.

Les Crustacés subissent un grand

nombre de mues, et certains en pré-

sentent toute leur vie ; l’Écrevisse,

qui vit une quinzaine d’années, mue six ou sept fois la première, trois ou quatre fois la deuxième, puis deux fois par an pour le mâle et une fois pour la femelle ; par contre, l’Araignée de mer (Maïa squinado) subit une vingtaine de mues quand elle est jeune et ne grandit plus après la mue de puberté ; des Crevettes continuent à muer après avoir atteint la maturité sexuelle, mais ces mues de reproduction ne s’accompagnent pas de croissance.

Souvent rapide (quelques minutes

chez le Gammare), l’exuviation peut parfois durer plusieurs heures, par exemple chez le Crabe Carcinus