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y Murs de clôture. Ils délimitent des terrains dans le voisinage immédiat des immeubles. La poussée des terres sur un côté est équilibrée par la butée de l’autre côté ; en revanche, ces murs sont exposés au vent et on peut les calculer soit en les considérant comme des consoles encastrées à la base, soit en utilisant les formules de Rondelet, qui donnent l’épaisseur du mur selon le degré décroissant de stabilité : respectivement

pour une grande, une moyenne ou une faible stabilité, h étant la hauteur du mur à partir de la semelle, en supposant la butée des terres négligeable, en terrain meuble ou en remblais neufs.

S’il y a des murs en retour formant contreventement espacés d’une distance l, l’épaisseur e sera donnée en stabilité moyenne, celle qui est géné-

ralement utilisée, par la formule : toutes les dimensions étant exprimées en centimètres.

Murs de soutènement

Ce sont des murs de maçonnerie en béton ordinaire ou en béton armé, ayant pour rôle de contenir la poussée d’une partie de terrain en surélévation d’une autre partie dont la surface est en contrebas, la dénivellation étant brusque.

On distingue :

— les murs-poids à parements verticaux ou inclinés, qui s’opposent aux poussées de renversement par leur propre poids ;

— les murs à contreforts, dont les parements verticaux ou inclinés sont étages par des renforts verticaux.

Ils s’opposent au moment de ren-

versement dû à la poussée soit par leur poids propre seul, soit par leur poids propre augmenté de la résistance opposée par l’avancée d’une semelle débordant le mur vers l’aval. Parfois, leur stabilité est augmentée par la présence d’une semelle débordant vers l’amont et sur laquelle pèse toute la terre qui la recouvre. De plus, le long du parement extérieur sont pratiquées des barba-canes traversant toute l’épaisseur du massif et qui servent à laisser les eaux intérieures au mur s’écouler au dehors.

M. D.

F Cloison / Mécanique des sols / Préfabrication.

Soc. Acad. Hütte, Des Ingenieurs

Taschenbuch (Berlin, 1951-1955 ; 5 vol. ; trad.

fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962, 2 vol.). / M. Jacobson, Technique des travaux (Béranger 1955-1963 ; 3 vol.).

Murasaki Shikibu

Romancière japonaise du début du

XIe s., auteur du Genji-monogatari.

De la vie de Murasaki Shikibu, nous savons peu de chose, ce qu’elle rapporte dans le fragment de son journal qui subsiste (automne 1008 - début 1010). Fille de Fujiwara no Tametoki, poète assez estimé, elle appartient à une lignée qui a cultivé les lettres chinoises et japonaises pendant tout le Xe s. Née vraisemblablement en 978, elle partage

avec son frère les leçons de chinois classique que Tametoki prodigue à ce dernier, à une époque où les femmes n’apprenaient généralement que l’écriture syllabique et l’art du waka (poème japonais). En 999, elle épouse un lointain parent, Fujiwara no Nobutaka, son aîné d’une vingtaine d’années ; celui-ci meurt en 1001, lui laissant une fille qui sera connue elle aussi en littérature, sous le sobriquet de Daini no Sammi. En 1005, elle entre au service de l’impératrice Akiko, fille du puissant ministre Fujiwara no Michinaga.

À la mort de l’empereur Ichijō, elle suit sa maîtresse dans sa retraite ; malade sans doute, elle quitte le service à l’automne de 1013 et meurt probablement au printemps de l’année suivante, âgée de trente-cinq ans environ.

Il semble peu probable qu’elle ait commencé la rédaction de son roman, qui suppose une connaissance approfondie des us et coutumes de la cour, avant 1005. Selon ses propres dires, encore que le passage ne soit pas très explicite, l’ouvrage semble déjà très avancé en 1008 ; peut-être même la première partie — les 41 premiers livres — en est-elle achevée. Tout semble donc indiquer que ce véritable roman fleuve (plus de 2 000 pages dans les éditions imprimées modernes) a été écrit en peu d’années ; certaines négligences ou contradictions du texte semblent du reste confirmer cette opinion.

Le Dit du Genji (Genji-monogatari), divisé en 54 livres, se présente comme une sorte de chronique romanesque de la cour de Kyōto, qui s’étend sur quatre règnes et soixante-dix années ; tous les personnages sont imaginaires, certes, mais la vraisemblance du récit est telle que très tôt l’on a cherché des clefs, sans pour autant qu’aucune des identifications proposées soit entièrement convaincante. Le tableau d’ensemble n’en est pas moins une description à peine idéalisée de ce que fut la cour impériale à l’apogée de la civilisation de Heian, aux alentours de l’an 1000.

Le roman se divise très nettement en deux parties très inégales, centrées, la première, jusqu’au livre 41, sur le Genji (un Genji est un fils d’empereur,

né généralement d’une femme de rang secondaire, auquel le statut de prince du sang a été refusé), la seconde sur le fils présumé de celui-ci, le prince Kaoru. La différence entre ces deux parties est si grande en apparence que l’on a pu avancer, mais sans preuve dé-

cisive, que la seconde était d’un autre auteur, que, pour des raisons de simple parallélisme, l’on a supposé être Daini no Sammi. L’analyse interne du texte a fait cependant abandonner cette hypothèse, que l’unité du style rend difficilement admissible. Il est plus probable que l’auteur ait, dans un premier temps, considéré l’oeuvre comme achevée à la mort du Genji, et que le cycle de Kaoru ait été rédigé après une interruption de quelques années.

Le cycle du Genji peut lui-même

être subdivisé en trois périodes.

1. Du livre I au livre XIII : l’adolescence et la jeunesse du héros. Fils de l’empereur et d’une favorite, le Genji mène une vie insouciante, consacrée aux amours multiples que lui permettent, voire lui imposent les moeurs du temps. Mais ce qu’il cherche en fait, c’est l’image d’une mère idéalisée, morte alors qu’il était enfant. Cette image, il croit la retrouver en Fujitsubo, la jeune impératrice, nouvelle favorite de son père ; amour interdit auquel il tente d’échapper par une quête incessante ; amour partagé du reste par la vertueuse Fujitsubo, qui succombe au cours d’une brève rencontre d’où naî-

tra un fils que l’empereur croira sien.

Fujitsubo, torturée par le fatal secret, évitera désormais le Genji et, pour le fuir définitivement, entrera en religion quand le Genji se verra confier par son père mourant la garde de l’enfant.

Le héros de son côté recherchera les femmes les plus opposées par le rang ou le caractère à celle qui reste l’amour de sa vie. Amour qu’il tentera enfin de détourner de son objet en le fixant sur la jeune Murasaki, nièce de Fujitsubo, orpheline qu’il recueille à l’âge de dix ans et dont il assurera lui-même l’éducation pour réaliser son idéal féminin.

Mais le Genji-monogatari n’est pas un roman d’amour : si les aventures sentimentales tiennent une place pré-

pondérante dans ces premiers chapitres, déjà s’y dessinent le plan politique et la

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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lutte pour le pouvoir, qu’elles masquent à peine.

Dès la fin du premier livre, nous voyons le héros marié par son père, dans sa douzième année, à la fille du puissant ministre de la Gauche, chef de l’un des deux clans qui se disputent la tutelle du souverain. Son père mort, son frère aîné sur le trône, le pouvoir passe au ministre de la Droite. Une intrigue imprudemment nouée avec une fille de celui-ci, destinée au gynécée impé-

rial, le contraint à l’exil. Trois années passées loin de la ville le mûrissent, et c’est un tout autre homme qui revient à la cour lorsque l’empereur, à la mort du ministre, le rappelle.

2. Du livre XIV au livre XXXIII : conseiller écouté de son frère, ministre tout-puissant après l’abdication de ce dernier, à qui succède le jeune prince, fils ignoré du Genji, il met tout en oeuvre pour éviter un nouveau revers de fortune ; les amours passent au second plan et ne viennent plus guère ternir l’harmonie d’une union sans nuages avec Murasaki. Profond politique, le prince fait adopter et élever par elle une fille née de ses amours avec une dame d’Akashi, lieu de son exil, fille dont il médite, selon la meilleure tradition des Fujiwara, de faire un jour une impératrice, consolidant ainsi la puissance de son parti. Sa vie sentimentale cependant est loin d’être achevée : nous retrouvons les femmes qu’il a aimées et qu’il a rassemblées dans son palais, où elles mènent une vie heureuse ; il tentera, en vain, de séduire une princesse orgueilleuse qui avait jadis repoussé ses avances ; enfin, il retrouve et « adopte », dans des conditions pour le moins ambiguës et qui ne manqueront pas de troubler la sérénité de Murasaki, la fille, disparue vingt ans plus tôt, de la touchante Yūgao, morte entre ses bras, étouffée par l’« esprit de jalousie » d’une rivale.