Exploration de la moelle osseuse
En clinique humaine, l’exploration de la moelle osseuse se fait par ponction d’un os, le plus souvent le sternum, au moyen d’un trocart spécial : c’est la ponction sternale. L’interprétation du myélogramme ainsi obtenu après aspiration de la moelle à travers le trocart et son étalement en frottis minces sur des lames porte-objets doit commencer par l’appréciation de la richesse de la moelle. Ensuite, il convient d’évaluer le pourcentage des différents éléments. En pratique, on considère que le myélogramme est formé de cinq caté-
gories cellulaires représentant chacune un cinquième du total des cellules. Il s’agit des érythroblastes au noyau central et foncé (20 p. 100), des myélocytes neutrophiles au noyau arrondi légèrement
excentré (20 p. 100), des métamyélocytes neutrophiles au noyau incurvé en croissant (20 p. 100), des polynucléaires neutrophiles au noyau segmenté en plusieurs lobes (20 p. 100) et de toutes les autres cellules éosinophiles et basophiles : myé-
loblastes, promyélocytes et monocytes, lymphocytes, plasmocytes (20 p. 100). Les mégacaryocytes sont trop rares pour entrer dans le pourcentage.
La moelle osseuse active est confinée dès l’âge de 18 ans aux os du tronc, de la tête, aux extrémités proximales des humé-
rus et fémurs. Elle constitue cependant un volumineux organe, dont le poids est le même que celui du foie, soit environ 1 500 g. Elle est composée de trois élé-
ments : une trame de soutien tendue entre les vaisseaux qui traversent la moelle ; des cellules adipeuses occupant les mailles de cette trame de soutien ; les cellules hématopoïétiques disposées en nappes ou îlots.
Le passage des cellules médullaires dans le sang est assuré par l’ouverture ou la fermeture des sinus capillaires sanguins. Il est à noter qu’un examen supplémentaire — la biopsie médullaire —, pratiqué au moyen d’un trocart de diamètre plus important que pour la simple ponction, permet non seulement de juger de la richesse réelle de la moelle, mais encore d’observer des lésions modifiant l’aspect du tissu médullaire, telles que sclérose ou oedème. Cette biopsie se fait généralement au niveau de l’aile iliaque.
Affections de la moelle osseuse
En pathologie humaine, on peut observer d’une part des insuffisances médullaires, soit purement quantitatives, soit qualitatives (aplasie médullaire), d’autre part des syndromes tumoraux myéloprolifératifs (leucémies myéloïdes chroniques, splé-
nomégalie myéloïde). Il existe également diverses maladies de l’os qui intéressent la moelle osseuse, tel le myélome, ou maladie de Kahler, caractérisé par une infiltration médullaire diffuse en plasmocytes (d’où son autre appellation de plasmocytome).
M. R.
J.-C. D. et P. D.
F Cartilage / Fracture / Luxation / Muscle / Orthopédie / Paget (J.) / Rachitisme / Rhumatisme /
Squelette / Tendon / Tuberculose.
S. de Sèze et A. Ryckewaert, Maladie des os et articulations (Flammarion, 1954). / P. Four-man, P. Royer, M. J. Level et D. B. Morgan, Calcium Metabolism and the Bone (Springfield, Illinois, 1960, 2e éd., Philadelphie, 1968 ; trad.
fr. Calcium et tissu osseux. Biologie et pathologie, Flammarion, 1970). / A. Ryckewaert, Physiopathologie des maladies des os et des articulations (Baillière, 1970) ; Os et articulations (Flammarion, 1971). / F. Coste, les Maladies du squelette (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972).
Ōsaka
V. du Japon, dans l’île de Honshū.
La situation
Ōsaka, deuxième cité japonaise,
compte environ 3 millions d’habi-
tants, mais il est plus exact d’y voir le coeur de la deuxième conurbation du pays, qui, englobant Kōbe* à l’ouest et Kyōto* au nord-est, groupe quelque 12 millions de personnes le long du rivage de la mer Intérieure et dans le couloir de plaines qui unit celle-ci à la seconde de ces villes et au lac Biwa.
Cette dépression d’origine tectonique prolonge à l’est le fossé de la mer Inté-
rieure et c’est sur le rivage de celle-ci, la plaine deltaïque de la rivière Yodo, que la cité s’est développée.
Site dès le IVe s. d’un sanctuaire vé-
nérable et d’un port, cette côte basse portait à la fin du XVIe s. une agglomération de marchands : Sakai. Non loin de là, une butte alluviale reçut peu après un château au pied duquel une prospère agglomération marchande
se développa, sur un lacis de canaux que franchissaient 1 300 ponts. Ōsaka comptait déjà 279 000 habitants en 1650. Bien que son développement fût freiné ensuite par celui d’Edo (Tōkyō), capitale administrative du Japon depuis le début du XVIIe s., elle connut aux XVIIIe et XIXe s. une prospérité remarquable, son activité commerciale (réduite au commerce intérieur) intense se doublant d’un bel essor intellectuel et artistique. C’est pour sa riche bourgeoisie que se développèrent quelques-uns des trésors actuels de la civilisation nationale : le théâtre de poupées (bunraku), le kabuki, l’institution des geishas et les arts appliqués. C’est ainsi armée d’une solide bourgeoisie d’affaires
et de gros capitaux qu’Ōsaka entra, à la Restauration de Meiji (1868), dans l’ère industrielle.
Les fonctions
Comme Tōkyō et Nagoya, Ōsaka
constitue à tous égards une métropole économique complète, animée par une activité industrielle diversifiée et un commerce intérieur (de redistribution) et extérieur très actif. La ville s’est étendue aux dépens des plaines et des collines environnantes et gagne sans cesse vers le large.
C’est l’industrie textile qui a amorcé ce développement. Désireux de faire de leur ville le « Manchester japonais », les banquiers locaux développèrent les filatures de coton. Aujourd’hui, en ajoutant les tissages de la grande banlieue, 20 p. 100 de la main-d’oeuvre environ sont occupés à cette activité, mais 11 p. 100 seulement pour la ville proprement dite (la région de Nagoya vient avant celle d’Ōsaka pour l’importance globale de la production textile). C’est la métallurgie lourde qui l’emporte et, en y ajoutant les fabrications de machines-outils, d’appareillage électrique et de moyens de transports, elle occupe 47 p. 100 de la main-d’oeuvre urbaine. Par ordre d’importance dé-
croissante viennent : machines-outils, appareillage électrique, fonte et acier, matériel de transport, enfin métaux non ferreux. La chimie lourde vient au troisième rang, traitant les sous-produits du pétrole, secondairement le caoutchouc et la cellulose. Plus de 8 p. 100
de la main-d’oeuvre urbaine se livrent aux activités de publication (papier, impression et édition).
Les grandes filatures de coton
s’étendent sur la rive gauche de la Yodo : immenses ateliers de type souvent ancien dont la forêt de hautes cheminées obscurcit sans fin le ciel de l’agglomération. La métallurgie lourde se trouve au contraire à proximité de la mer et, avec la pétrochimie, occupe les polders construits, depuis 1960 surtout, le long de la baie sur une largeur de 1
ou 2 km. Cette ceinture industrielle littorale se prolonge au sud vers Sakai et à l’ouest vers Amagasaki, au-delà de laquelle elle se soude avec la zone in-
dustrielle maritime de Kōbe. Vers l’in-térieur, les usines se concentrent autour des canaux : machines-outils, pâte à papier, textiles, industries chimiques diverses. Maint quartier périphérique enfin combine un caractère manufacturier et une fonction résidentielle déjà ancienne.
Pour les industries lourdes (métallurgie et pétrochimie), le problème des terrains industriels se confond largement avec l’extension du port. La faiblesse des fonds de la baie d’Ōsaka de part et d’autre de l’embouchure de la Yodo a gêné considérablement l’essor industriel, et le port en eau profonde de Kōbe a été largement
créé et développé en fonction des besoins d’Ōsaka. Les embarcations de faible tirant d’eau pouvaient, par contre, grâce aux nombreux canaux, downloadModeText.vue.download 618 sur 625