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gique, en Flandre-Occidentale, sur la mer du Nord ; 70 000 hab. (pour l’agglomération).

C’est une ville aux aspects variés, dominée toutefois par le tourisme et la vie portuaire. Ostende est une grande station balnéaire et thermale, aux grandes rues animées, bordées d’hôtels et d’édifices imposants, souvent reconstruits entre 1950 et 1960 ; 150 ha de sable fin sont bordés d’une digue-promenade et de 5 ha de dunes ; le Kursaal est célèbre par ses festivals et ses expositions. Il existe encore un établissement thermal, l’hippodrome Wellington, de nombreuses piscines, trois plans d’eau intérieurs (l’un dans le grand parc Marie-Henriette et un second formé par l’ancien bassin de chasse, le Spuikom), un port de plaisance de 300 places. On a enregistré 1,5 million de nuitées en 1970 (dont près de la moitié d’étrangers, surtout des Britanniques). Le commerce,

les services et l’hôtellerie occupent 20 000 actifs sur les 30 000 de l’arrondissement. La concurrence des régions plus chaudes et plus lointaines freine l’expansion malgré le développement d’un tourisme mieux réparti dans

l’année, important notamment le week-end. Le tourisme et les autres activités sont fortement soutenus par l’excellente qualité des moyens de circulation : liaisons rapides par chemin de fer ; la première en date des autoroutes belges relie Ostende à Bruges, Gand, Bruxelles ; l’aéroport de Middelkerke a une quinzaine de lignes vers l’Angleterre, l’Allemagne, les Pays-Bas. Un canal à 2 000 t va jusqu’à Bruges, puis (à 600 t) jusqu’à Gand.

Le port possède de multiples fonctions : militaire, de pêche (premier rang en Belgique, 35 000 à 40 000 t), de

voyageurs (plus de 2 M), de commerce (0,8 Mt), de plaisance, industrielle.

Les emplois industriels ne forment qu’un tiers des emplois de l’arrondissement, et la construction, représentant la moitié des emplois industriels, est d’ailleurs liée au tourisme. Près de la ville se localisent des imprimeries, des établissements de confection et de bonneterie, deux conserveries de poissons, des chantiers navals de construction et de réparation, une usine de filets de pêche et une corde-rie. Plus en retrait, le long du canal, se situent une centrale électrique, une usine de plaques de fibres de bois et, surtout, l’Union chimique (ammoniac, acide nitrique, engrais). Ici, une vaste zone industrielle est disponible, entre le canal et l’autoroute E 5, traversée par la voie ferrée ; les terrains sont bon marché, et la Flandre peut fournir de la main-d’oeuvre. Au voisinage se sont installées, depuis 1970, deux firmes américaines et une firme japonaise (industries légères).

A. G.

F Flandre.

Ostie

En ital. OSTIA, site archéologique et bourgade d’Italie, dans le Latium.

L’antique Ostie était le port de Rome*, à l’embouchure du Tibre. Celui-ci ayant accru son delta, les ruines se situent aujourd’hui à une appréciable distance du littoral.

Des salines existaient dans la région depuis l’époque la plus reculée, et il en subsista jusqu’en 1875. On a fait remonter la fondation d’Ostie soit au débarquement légendaire d’Enée, soit à l’époque, guère moins légendaire, du roi Ancus Martius (VIIe s. av. J.-C.), qui en aurait fait la première colonie militaire de Rome. En réalité, les plus anciens vestiges, restes d’une citadelle bâtie en tuf, ne remontent qu’aux alentours de 338 av. J.-C. Dès le IIIe s. av. J.-

C., ce fut le port d’attache d’une flotte militaire. C’était aussi le lieu de débarquement d’une partie des blés destinés au ravitaillement de Rome. Aussi, la mainmise sur Ostie était un précieux

avantage, un atout, en temps de guerre civile : elle fut saccagée par Marius (87

av. J.-C.) et restaurée par Sulla. Celui-ci lui donna une enceinte de remparts.

Le port, fluvial, était médiocre, mal abrité. Il était d’usage d’alléger ici les bateaux qui remontaient ensuite le Tibre jusqu’à Rome. Encombré par les alluvions, le port fut accru d’un bassin artificiel, aménagé à quelques kilomètres au nord à partir de 42 par l’empereur Claude, par l’établissement de deux grandes digues dans la mer.

Il devait constituer un avant-port pour le bassin hexagonal que Trajan allait ensuite creuser (100-106). L’ensemble, qui était relié au Tibre par un canal, prit le nom de Portus. Il a donné son nom au lieu-dit actuel de Porto, au milieu d’une plaine, où les travaux de Trajan ont à peu près seuls survécu sous la forme d’un petit lac. À proximité se voit le cimetière antique de l’Isola sacra, vaste nécropole des habitants du Portus (IIe-IVe s. apr. J.-C.), étalée en direction d’Ostie, et séparée d’elle par le Tibre ; le tracé de celui-ci a changé depuis l’Antiquité.

Ostie elle-même demeura prospère

durant plusieurs siècles, tout au long de l’Empire. Il en reste 100 ha de ruines.

Les monuments fouillés évoquent à la fois les activités commerciales et le cosmopolitisme. La grande place des corporations est entourée de dizaines de bureaux d’armateurs de tous pays, de bateliers, de calfats, cordiers, tan-neurs, mesureurs de blé. Les entrepôts sont vastes, tels ceux, privés, d’Epa-gathianus. Les inscriptions évoquent la variété des corporations. Elles nous apprennent aussi que vivaient là plus d’affranchis de Grèce et d’Orient que d’Italie. Tandis que les divinités traditionnelles étaient les Dioscures, patrons des marins, et surtout Vulcain, de nombreux cultes confirment le caractère mêlé de la population : on a retrouvé plusieurs mithraea, un petit temple de Sabazios, un serapeum, un temple de la Grande Mère, un autre consacré à la Bonne Déesse, une synagogue du Ier s., aux traces recouvertes par une autre, du IVe s., une basilique chrétienne du IVe s.

et un oratoire consacré à la mémoire de martyrs. Le christianisme devait s’être implanté de fort bonne heure, bien que

l’existence du siège épiscopal ne soit attestée qu’en 313. Ce siège, supprimé en 1150, a été restauré en 1914 au profit du doyen du collège des cardinaux. Autres édifices notables : le phare antique, sur downloadModeText.vue.download 625 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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la base duquel a été édifiée au XIIIe s. la tour Bovacciana, les thermes (plusieurs), le théâtre, daté d’Agrippa et restauré plusieurs fois, un grand forum avec un capitole du IIe s., la basilique, la curie, le temple de Rome et d’Auguste (Ier s.), la caserne des vigiles, qui renferme un édicule de culte impérial.

Médiocrement fortifiée, de plus en plus démunie des ressources de l’activité portuaire, Ostie déclina à partir du IVe s.

La malaria la rendait insalubre, et les incursions des pirates contribuèrent à son abandon. Elle était en ruine, lorsque le pape Grégoire IV (827-844) y établit un petit poste fortifié qui est à l’origine du bourg moderne. Le Tibre s’était réduit à une lagune, avant de changer complètement de cours au XVIe s.

Après avoir été longtemps pillée

par les amateurs de colonnes, de statues et de pierres, Ostie fut l’objet de fouilles régulières à dater du pontifi-cat de Pie VII. Ces fouilles n’ont pris toute leur ampleur qu’au XXe s. Elles ont permis de découvrir mieux qu’ailleurs certains aspects du décor urbain antique, comme les immeubles de rapport à étages.

R. H.

J. Carcopino, Ostie (Laurens, 1930). / Scavi di Ostia (Rome, 1953-1961 ; 5 vol.). / R. Colza, Ostia (Florence, 1959). / R. Meiggs, Roman Ostia (Oxford, 1960).