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Mandy baissa la tête, ses dents s’enfoncèrent dans le poignet de Mahmoud et elle serra de toute la force de ses mâchoires. Le Brunéien poussa un hurlement, repoussa Mandy et recula d’un pas. Mourant d’envie de la violer, mais dompté. Mandy lissa sa robe, se rassit sur le cuir blanc, croisant les jambes avec une lenteur sadique, pour exciter encore un peu plus Mahmoud.

— Bon, fit-elle, on se calme.

— I am sorry, bredouilla Mahmoud, partagé inégalement entre la fureur, la frustration et la honte.

Il fut récompensé par un sourire éblouissant de Mandy Brown.

— Ah, c’est bien mieux, commenta-t-elle. Tu commences à marcher sur tes pattes de derrière. Bientôt, tu vas être parfait. D’abord, quand on fait la cour à une dame, on lui offre un petit cadeau. Ou même un gros.

Le prince Mahmoud se détendit d’un cran. On se retrouvait en terrain connu. Le dragon pouvait être amadoué.

— Certainly, fit-il. It is a very good idea.

Il traversa la pièce, prit un coffret de laque aux coins renforcés d’or, l’ouvrit et le présenta à Mandy. Il était plein de montres Cartier constellées de diamants, dont la moins chère valait trente mille dollars. Les Philippines à qui il les offrait se roulaient par terre de bonheur. Il farfouilla un peu et en sortit la plus luxueuse qu’il posa sur le poignet de Mandy.

— This is for you.

Mandy Brown secoua légèrement son bras, comme pour se débarrasser d’un insecte, faisant tomber la montre à terre, sur l’épaisse moquette. Elle se leva et repoussa le bijou du bout du pied jusqu’au sol de marbre rose. Posant ensuite le talon de son escarpin dessus, elle l’écrasa avec application jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques ressorts et des petits diamants épars.

Sous l’œil médusé de Mahmoud…

— Quand tu auras un cadeau décent, tu me l’apporteras, lança Mandy Brown glaciale. Ça, c’est pour les bonnes. Maintenant, je veux retourner chez ma copine.

— Non, fit Mahmoud d’une voix étranglée, vous restez ici.

Mandy haussa les épaules.

— OK, si tu veux, mais tu ne me baises pas.

Pleine de défi, elle se dirigea vers le grand lit Tiffany dans l’alcôve et s’allongea dessus, la tête calée sur les coussins. Prenant une télécommande, elle alluma la télé Samsung. Bien entendu, c’était un film porno… Résignée Mandy soupira

— Shit, toujours le même script.

Quand elle releva la tête, Mahmoud était nu ! Il s’était dépouillé de ses vêtements à une allure record. Précédé d’une érection fabuleuse, il marcha vers le lit. Mandy tourna la tête, émettant un petit sifflement.

— Tu sais que tu as vraiment l’air d’un animal, dit-elle. Mais je ne sais pas lequel, je ne vais pas assez au zoo.

Une lueur meurtrière passa dans les yeux du prince brunéien. Mandy savait ne pas dépasser les limites. Le membre tendu de Mahmoud était à quelques centimètres de son visage. Elle allongea la main, l’enserrant cette fois avec douceur. Un sourire salace éclaira son visage faussement enfantin.

— Dis donc, ta mère s’est fait sauter par un cheval.

— Ça va chercher dans les dix pouces[26] cette bête-là.

Ses doigts commencèrent à aller et venir le long de la colonne rigide. De plus en plus vite. Mahmoud voulut se dégager, mais il était tenu comme dans un étau. La main démoniaque lui donnait de plus en plus de plaisir. Mandy savait comment parler aux hommes. A une certaine fixité dans le regard, au gonflement du membre entre ses doigts, elle sentit qu’il allait éjaculer.

C’était le moment de décocher sa flèche de Parthe.

— Essaie de te retenir, dit-elle gentiment. Sinon, tu ne pourras pas me baiser et, maintenant, j’en ai très envie…

Tout en parlant, elle accélérait encore sa masturbation. Mahmoud explosa entre ses doigts avec un glapissement frustré.

* * *

Le prince Mahmoud était parti comme un fou, après s’être rhabillé en un clin d’œil. Mandy Brown, assez contente de sa performance, regardait sur le Samsung un film d’anticipation, allongée sur le grand lit Tiffany acheté chez Romeo. Se demandant quelle allait être la suite des événements. Impossible de prévenir Angelina ou Malko, il n’y avait pas de téléphone. Elle ne pouvait même pas quitter la pièce. La baie vitrée était fixe et la porte était fermée de l’extérieur.

Et soudain, elle s’ouvrit. Mandy se redressa, croyant qu’il s’agissait de Mahmoud. Ce n’était qu’une Chinoise en sari, maquillée, avec une bouche très rouge. Elle tendit la main à Mandy.

— Bonsoir, je m’appelle Peggy. Je suis aussi une invitée du prince Mahmoud. J’ai vu comment tu l’as traité. C’est dangereux, tu sais, il est tout-puissant.

— Comment ça, tu as vu ? demanda Mandy. On était seuls !

Peggy désigna la grande glace pendue au mur, juste en face du canapé.

— C’est une glace sans tain. J’étais de l’autre côté.

— Ah, le porc ! grogna Mandy.

Dissimulant sa satisfaction d’avoir enfin en face d’elle la mystérieuse Peggy qui semblait très à l’aise.

— Tu n’es pas enfermée, toi ? demanda-t-elle.

Peggy eut un sourire dominateur.

— Non. Mais il sait que je ne me sauverai pas. J’ai même un téléphone.

Tous les voyants rouges s’allumèrent chez Mandy. Peggy était donc complice, pas victime.

— D’où sors-tu ? demanda-t-elle.

— De Hong-Kong, expliqua Peggy. Je suis actrice. J’étais venue ici juste pour un week-end, mais le prince Mahmoud m’a demandé de rester… Je trouve que tu as été méchante avec lui.

— Méchante avec ce singe lubrique ! s’exclama Mandy. J’aurais dû lui arracher la queue. Enfin, la prochaine fois, il va être plus gentil. Dis-moi, on ne peut pas sortir d’ici ?

— La porte est fermée, expliqua la Chinoise. Nous sommes dans la beach-house du prince Mahmoud, sous la garde des gurkahs qui ont l’ordre de ne pas nous laisser sortir. C’est dans le contrat. D’où viens-tu ? De Singapour ?

— Non, de Londres, fit Mandy. Quel contrat ?

— Celui qu’ils établissent avec Khoo, le Chinois. Ce n’est pas lui qui t’a amenée ici ? C’est rare qu’ils fassent venir des filles d’aussi loin… Mais dans ce cas, on doit très bien te payer… ajouta-t-elle avec une nuance d’envie dans la voix.

Mandy Brown haussa les épaules.

— Je ne connais pas de Khoo. C’est un autre type, un dénommé Al Mutadee Hadj Ali, qui m’a amenée ici. J’étais à une réception au Country Club

— Ah bon, fit-elle. Alors, c’est encore mieux pour toi. Si c’est le prince Mahmoud qui t’a remarquée, il va faire des efforts pour t’avoir. Tu sais, il a un argent fou… Et puis, il adore les femmes. Il en fait venir sans arrêt de partout. S’il est amoureux de toi, il te fera l’amour trois ou quatre fois par jour. Il n’a que ça à faire. Et quand tu partiras, tu seras couverte de bijoux.

Mandy Brown lui jeta un coup d’œil intrigué.

— Tu ne lui suffis pas ?

Peggy Mei-Ling eut un sourire humble.

— Il ne se sert de moi que rarement. C’est un autre membre de l’entourage du Sultan qui m’a installée ici. Le Premier aide de camp. Je m’ennuie, il ne vient pas souvent car il a beaucoup de travail au palais… Tu sais jouer au back Gammon ou au gin-rummy ?

— Ouais, fit Mandy.

— On jouera… Il y a des cassettes aussi.

Elle lui en montra une pile, derrière la télé et le magnétoscope Samsung dans un coin. Mandy commençait à réaliser qu’elle était vraiment prisonnière ! Peggy lui adressa un sourire chaleureux.

— Je suis contente que tu sois arrivée, tu as l’air sympa… Et puis, ne t’en fais pas, tu repartiras bientôt. Tandis que moi…

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Environ 25 centimètres.