Elle en était à souhaiter le retour de « Sex-Machine », morte de peur dans cette demeure silencieuse.
Pour tromper son angoisse, elle s’approcha de la baie vitrée, regardant le jardin éclairé par des projecteurs. Une silhouette surgit soudain du sentier menant à la plage. L’homme de la Range-Rover. Il disparut très vite de son champ visuel, se dirigeant vers la maison. Quelques instants plus tard, un coup léger fut frappé à sa porte qui s’ouvrit presque aussitôt sur le Britannique. L’air grave.
— Miss Brown, dit-il, il s’est passé une chose épouvantable. Miss Peggy s’est noyée !
— C’est pas vrai !
— Si, si, insista-t-il. Un horrible accident. Vous auriez un peignoir pour l’envelopper avant que les gurkahs n’enlèvent le corps ? Si vous pouviez venir avec moi.
Tous les voyants rouges s’allumèrent instantanément dans le cerveau de Mandy Brown. Elle toisa le mercenaire, étincelante de rage.
— Si elle s’est noyée, c’est vous qui l’avez noyée !
Michael Hodges haussa les épaules.
— Ne dites pas de bêtises. Venez voir vous-même.
Son ton était si placide, si calme, que Mandy Brown faillit s’y laisser prendre. Mais il eut le tort de vouloir l’attirer à l’extérieur et elle se défendit. D’une manchette, il tenta de l’assommer, mais elle réussit à parer et se mit aussitôt à hurler comme une sirène.
— Salaud, assassin !
Hélas, il n’y avait que les gurkahs et les domestiques philippines qui n’interviendraient pas. Sans se soucier de ses cris, Michael Hodges continuait à l’entraîner. Une fois dehors, il pourrait l’assommer. Ensuite ce serait facile… Le ronflement d’un moteur puissant lui glaça le sang dans les veines. Une voiture descendait l’allée vers la maison. « Sex-Machine »venait consommer son goûter. Le Britannique lâcha instantanément Mandy Brown. Celle-ci se rua aussitôt à travers le couloir et jaillit dehors. Se cognant presque contre une Lamborghini verte « Countach » qui ne faisait pas plus d’un mètre de haut. Le prince Mahmoud était en train de s’extraire péniblement de cette punaise de luxe. Mandy Brown se coula contre lui, le ventre en avant.
— Comme je suis contente que tu viennes ! lui glissa-t-elle à l’oreille.
Ignorant à quel point elle était sincère, il se dit simplement que le diamant jonquille faisait son effet. Sans se demander comment Mandy Brown avait pu sortir de sa chambre, il commença séance tenante à explorer ses courbes, s’attardant plus spécialement à celles de ses reins. C’est à peine s’il entendit Michael Hodges s’approcher et lancer d’une voix contrite :
— Pengiran, il y a eu un accident terrible. La jeune Chinoise s’est noyée. Elle…
Mais Mahmoud entraînait Mandy Brown à l’intérieur et s’en moquait comme de son premier calot. II tourna un regard indifférent vers le Britannique et dit simplement
— C’est extrêmement triste. Prenez les mesures nécessaires.
Des jouets comme ça, Mr Khoo en faisait venir de Hong-Kong toutes les semaines. Ce n’était pas comme celle qu’il tenait dans ses bras…
Mandy jeta un regard horrifié à Michael Hodges. Tentée de crier la vérité au prince Mahmoud. Mais comment ce dernier réagirait-il ? Elle était dans un monde bizarre… Le mieux, se dit-elle, était encore de jouer son rôle de courtisane de luxe. Tout ce qui la séparait d’une mort affreuse, c’était Mahmoud et son désir fou.
Oubliant Michael Hodges, ce dernier emmena Mandy jusqu’à sa chambre. Cette fois, il avait bien l’intention d’amortir le diamant, surtout devant d’aussi bonnes dispositions… Tranquillement, il se déshabilla. Même au repos son sexe avait une longueur ahurissante. C’est sans feindre l’émotion que Mandy Brown s’agenouilla devant. Finalement, elle préférait contempler cette partie de Mahmoud que son visage simiesque. Assis en tailleur sur le lit Tiffany, le Brunéien se laissait faire. Aux anges. Dès qu’il était entré dans la chambre, il avait déclenché deux caméras automatiques.
Mandy n’avait pas trop de ses deux mains et de sa bouche pour rendre hommage au monstre.
Dès qu’il fut à son maximum, Mahmoud fila dans la salle de bains et y prit une bonbonnière pleine de cocaïne. Il la tendit à Mandy Brown. C’était encore plus agréable de se faire enduire par la jeune femme. Il lui posa un peu de poudre sur la langue, lui expliquant ce qu’il attendait. Elle s’exécuta, oignant soigneusement l’impressionnant gland gorgé de sang. Quand ce fut terminé, Mahmoud la fit s’allonger au bord du lit, sur le dos et se plaça à l’entrée de son sexe.
— Doucement ! supplia Mandy.
Pour toute réponse, il logea son incroyable bélier d’un seul coup de reins. Inouï. II demeura immobile, planté en elle, rigide comme une tige de métal. Et ensuite, il se mit en route.
Sous les coups de boutoir lents et réguliers, Mandy eut l’impression qu’elle allait éclater. Lui écartant les cuisses à deux mains, en sueur malgré la clim, Mahmoud baisait comme une machine, le regard fixe. Grâce à la cocaïne, il était à l’abri de l’éjaculation précoce et s’en donnait à cœur joie.
Dans toutes les positions. Traitant Mandy comme une poupée gonflable. La tournant, la retournant inlassablement. Quand il la prit par derrière, agenouillée, elle hurla tant il allait loin. Il en bavait de joie. Ça allait faire un film formidable. Le Ben-Hur du sexe. Il était fier de montrer à ses amis ses exploits. Enfin, il s’arrêta, et se laissa aller sur le dos, respirant lourdement. Mandy Brown resta là où il l’avait lâchée, avec la sensation qu’elle n’avait plus de ventre…
Elle avait toujours fantasmé sur des « teamsters[28] » aux organes fabuleux. Elle était servie…
Presque tendrement, elle se retourna sur le côté et saisit dans ses mains le sexe toujours aussi rigide de son amant.
— My poor baby, fit-elle, il faudrait faire quelque chose.
A peine eut-elle dit cela et croisé le regard de Mahmoud qu’elle regretta sa suggestion. Il avait bien l’intention, en effet, de faire quelque chose. Il poussa un grognement, se releva, prit Mandy par les hanches et la retourna. Elle voulut lui échapper, se tortilla, remontant vers la tête du lit. Il la suivit, agrippée à elle, son membre brûlant cherchant à forcer ses fesses. Mandy arriva au mur et ne put aller plus loin.
Elle implora grâce, mais Mahmoud était déchaîné. Mandy, coincée sous lui, sentit une masse dure peser avec une force incroyable sur l’ouverture de ses reins et se mit à hurler sans discontinuer.
Ce ne fit qu’exciter Mahmoud un peu plus. Centimètre par centimètre, il se logea au fond d’elle. Quand il n’eut plus rien à faire pénétrer, il contempla quelques instants la croupe superbe. Le corps entier couvert d’une sueur froide, Mandy Brown l’implorait de ne plus bouger. Il se retira avec lenteur presque entièrement et se mit à la besogner comme un fou.
Jamais il n’avait eu un aussi beau jouet.
L’effet de la cocaïne se dissipant, il finit par exploser tout au fond d’elle. Depuis longtemps Mandy Brown ne réagissait plus, à demi-évanouie. Le soulagement de ne plus être défoncée par ce marteau-piqueur la fit sombrer dans une espèce de torpeur. Sa dernière idée fut qu’il valait mieux être sodomisée qu’assassinée.
Malhmoud consulta le petit tas de brillants et d’or qui lui servait de montre, satisfait. Sa séance avait duré près de deux heures. Avec quelques coupures le film serait parfait. Les sens en paix, il gagna sa Lamborghini. Une silhouette surgit de l’obscurité et l’interpella respectueusement.