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— Il faut laisser la passion de Mahmoud s’estomper dit-elle. Tant qu’elle est sous sa protection, personne n’osera la toucher. J’espère, ensuite, qu’elle se fera directement conduire à l’ambassade. J’arriverai probablement à lui faire passer un message. Tu vas partir, alors ?

— Oui, dit Malko.

Il ne lui avait pas parlé de son dernier rendez-vous avec Yé Yun Gi. Par superstition. Et puis, elle était quand même la maîtresse de Hadj Ali. Comme si elle avait deviné ses pensées, elle remarqua :

— Je n’arrive pas à croire qu’Ali soit responsable de ces meurtres. C’est un garçon tellement charmant, cultivé pour un Malais, très occidentalisé, et adorable avec une femme.

— Il lutte pour sa peau, dit Malko. Si le Sultan découvre sa malversation, il est fini. Et il sera obligé rendre l’argent qu’il a volé. C’est dur après la situation qu’il avait. Il a été grisé…

Angelina baissa la tête et demanda

— Tu crois que c’est avec cet argent qu’il m’a offert cela ?

Elle étalait sa main devant lui où scintillait splendide émeraude de dix bons carats…

— Probablement, dit Malko. Je ne te l’avais jamais vue.

— Je la mets seulement quand mon mari n’est pas là.

— Tu es amoureuse d’Ali ?

— Je ne sais pas, dit-elle. Il m’a éblouie, et puis, il me voulait tellement ! Tu ne sais pas comment il m’a poursuivie. Jamais une étrangère, même femme de diplomate, n’avait été invitée aussi souvent.

J’ai eu des autorisations pour jouer au polo, monter les chevaux du Sultan. Il me téléphonait vingt fois par jour… La première fois, ça a été très romantique, il m’a fait l’amour dans sa voiture, tellement il était pressé. Le lendemain, j’ai reçu à l’ambassade douze douzaines de roses rouges. Il les avait fait venir par avion de Singapour…

— Eh bien, tu vas pouvoir continuer ta lune de miel, conclut Malko.

Angelina ne releva pas et ils terminèrent le repas, en silence. Quand ils se retrouvèrent dans le lobby, elle lui adressa un sourire gêné.

— J’essaierai de savoir quelque chose sur Mandy, demain, promit-elle

— Inch Allah, répliqua Malko.

* * *

Mandy Brown regarda la jungle qui défilait à toute vitesse de chaque côté de Tutong road, éclairée par les phares puissants de la Rolls blanche. Celle-ci fonçait à près de 160 km sur l’étroit ruban d’asphalte musique à tue-tête. Au volant, Son Altesse le prince Mahmoud baignait dans le bonheur, explorant de main droite les cuisses de Mandy Brown.

— Ralentis ! supplia celle-ci, tu vas nous tuer !

— J’ai envie de toi, fit Mahmoud, c’est pour ça je vais vite.

Ils avaient dîné dans un restaurant indien, le Tandoori, et il leur restait encore vingt bons kilomètres pour rejoindre Jerudong. Mandy mourait de peur. Il l’avait déjà prise avant le dîner en venant la chercher, mais de nouveau, il était comme un singe en rut. Elle décida, pour sauver sa vie, de prendre la situation en main.

Elle se pencha et posa la main sur son érection.

— Arrête-toi ! dit-elle. On va faire ça ici.

Mahmoud pila si brusquement que Mandy manqua passer à travers le pare-brise. Puis, d’un brutal coup de volant, il s’engagea dans un chemin filant dans la jungle et stoppa. Mandy était déjà au travail, penchée sur son membre énorme. Elle pouvait à peine en prendre le tiers dans sa bouche, mais, en quelques minutes, elle eut un véritable mât entre les mains. Mahmoud grognait comme un animal, fou d’excitation. Soudain, il se dégagea, sortit de la voiture, l’entraînant avec lui et ouvrit une des portières arrière.

Il l’agenouilla en travers de la banquette arrière et l’embrocha alors d’un seul élan. Mandy, qui ne s’était pas encore fait à ses manières de primate, hurla.

— Stop ! Tu vas me couper en deux !

Mahmoud n’en fut que plus excité. Arc-bouté sur elle, il se mit à la pilonner de ses vingt-cinq centimètres à un rythme dément. Mandy, les yeux fermés, s’imaginait prise par une créature de science-fiction.

— Mais non ! fit Mahmoud, encore fiché en elle, j’ai rait ça à des Philippines deux fois plus petites que toi. Et je te le referai souvent…

— Je veux retourner en ville, fit-elle. Je m’ennuie à Jerudong.

Pourtant, Mahmoud mettait le paquet ! Elle n’avait plus assez de doigts pour toutes les bagues qu’il lui avait offertes en quarante-huit heures. Il avait fait spécialement venir de Singapour un bijoutier qui avait présenté une sélection inouïe. Mandy en avait choisi pour un bon million de dollars et n’avait pas cillé… Plusieurs fois par jour, il parcourait la route de Jerudong à tombeau ouvert pour venir satisfaire ses fantasmes…

Au moins, Mandy Brown se sentait en sécurité. Michael Hodges était venu rôder à la beach-house à plusieurs reprises, mais elle savait qu’il n’oserait rien faire.

Mahmoud s’arracha d’elle avec un soupir et sauta à terre. Soulagé. Jamais il n’avait rencontré une Mandy Brown… Ils reprirent le chemin de Jerudong à une allure plus modérée.

— Je vais te construire un palais, annonça-t-il. A côté du mien. Tu vas adopter la religion musulmane.

Mandy Brown faillit pouffer en dépit de ses reins endoloris… Ça recommençait ! Décidément, elle plaisait aux musulmans. Elle guigna Mahmoud du coin de l’œil. Finalement, elle s’était accoutumée à sa mâchoire saillante et à son air de Gengis Khan. Bien sûr ce n’était pas un gentleman, même tropical. Juste une bête assoiffée de sexe. Mais Mandy, cela ne lui déplaisait pas trop. C’était bon pour son ego.

Elle repensa à Malko. Il fallait absolument lui faire savoir qu’elle n’était plus en danger, mais séquestrée.

* * *

Hadj Ali ne décolérait pas, se détendant en faisant un peu de manège. Angelina lui avait avoué la veille au soir avoir dîné avec Malko au Sheraton, avant de le retrouver chez elle, en fin de soirée. Le soulagement se mélangeait à l’angoisse chez lui, après le demi-succès de la mission de Michael Hodges. Son sort ne tiendrait qu’à un fil tant que l’agent de la CIA se trouverait à Brunei. II espérait que les consignes qu’il venait de transmettre allaient faire leur effet… En plus, il y avait Angelina, dont il était fou.

Il ralentit son trot, et sortit du manège pour galoper jusqu’au parking.

Il avait lancé ses gens sur les employés de l’International Bank of Brunei. Il fallait coûte que coûte trouver celui ou celle qui avait procuré les chèques à l’agent de la CIA. Sans Michael Hodges, il était perdu. A cette idée, ii en avait froid dans le dos… Arrivé au parking, il sauta à terre et monta dans sa Ferrari grise immatriculée à son prénom, Ali. Un des privilèges de sa charge. Il fit ronfler le moteur et partit en laissant la moitié des pneus sur le parking. Il emprunta l’éternelle route de Tutong, mit pleins phares et se lança. Son grand plaisir était de battre son propre record entre Jerudong et le palais. Il grignotait quelques secondes chaque jour. Un camion arrivait en face. Il donna un coup de phares, un de klaxon et le mastodonte plongea dans le fossé. Ses roues glissèrent et il se retrouva couché sur le côté…

Hadj Ali éclata de rire. C’était bon la puissance. Maintenant les habitants de Brunei le craignaient presque autant que le Sultan et ses frères. Ils ne s’arrêtaient pas pour se prosterner, mais s’écartaient tout aussi vite. Un jour, il en avait cravaché un violemment pour avoir frôlé de trop près sa Ferrari. Après tout, il était le neveu du Sultan.

* * *

Il faisait encore nuit quand le téléphone sonna dans la chambre de Malko. Surpris, il consulta sa montre avant de décrocher. Il n’était même pas six heures du matin !