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Elle libéra son érection et se mit à le masturber presque avec fureur, comme elle le faisait parfois.

— Ça m’excite ! murmura-t-elle, tu ne peux pas savoir.

Elle avait une voix rauque de salope en manque et son ventre dégoulinait de miel. Malgré tout, Hadj Ali pensait au Sultan et avait du mal à maintenir son érection… Pourtant, ce ventre offert l’excitait, mais Angelina refusait d’ôter sa jupe. Il voulut le faire à sa place, mais elle se déroba en riant, murmurant

— Soumets-moi.

Elle se pencha et saisit une cravache noire dissimulée derrière le divan, la tendant à son amant. Un de ses fantasmes favoris, quand elle était très excitée. En même temps, elle roula sur le ventre, offrant sa croupe gainée de cuir blanc à la cravache, les jambes écartées autant que le permettait la jupe étroite, guignant Hadj Ali du coin de l’œil. Ce dernier n’hésita qu’une seconde. Une façon comme une autre de se défouler.

Craaac ! La cravache cingla le cuir et Angelina eut un sursaut. Jamais il n’avait frappé aussi fort. D’habitude, c’était presque une caresse.

— Doucement ! demanda-t-elle.

Sans l’écouter, Hadj Ali redoubla. Le cuir noir fouettait le cuir blanc, sans arrêt et Angelina roulait sur le lit, tentant de protéger sa croupe, offrant parfois son ventre et même ses cuisses à la cravache. L’ambiance avait brusquement changé. Hadj Ali ne voyait plus que cette croupe qui frémissait sous ses coups et le regard trouble d’Angelina. La jeune femme avait les larmes aux yeux, mais en même temps une sensation étrange embrasait son ventre. Parfois, quand elle chevauchait un pur-sang et qu’elle le cravachait pour aller encore plus vite, elle sentait le miel couler de son ventre, sans pouvoir se retenir. Là, c’était elle le pur-sang…

Soudain revenue sur le dos, les jambes ouvertes, repliées, elle supplia le Brunéien.

— Prends-moi, maintenant ! Prends-moi !

Hadj Ali avait les yeux injectés de sang. Le Johnny Walker faisait son effet et tout se mélangeait dans sa tête. Essoufflé, il se laissa tomber à côté d’elle sur le lit, en pleine érection. Angelina le saisit aussitôt, reprenant sa masturbation. Elle répéta les yeux mi-clos

— Baise-moi, baise-moi avec ta grosse queue.

— Salope ! siffla le Premier aide de camp.

Elle sourit, ravie. Pour elle c’était le plus beau compliment. Celui que lui faisaient tous ses amants. Hadj Ali effleura le sexe inondé. Curieusement, au lieu d’en être excité, il en éprouva une sorte de dégoût. Cette femelle en chaleur qui le suppliait de s’enfoncer en elle, et en même temps l’avait trahi le faisait disjoncter. Il se pencha sur elle

— Tu as répété à ton ami de la CIA ce que je t’avais dit ? demanda-t-il.

Angelina entrouvrit les yeux, étonnée qu’il pose une telle question à cet instant précis.

— Qu’est-ce que ça peut faire ! Viens !

Hadj Ali fut submergé brutalement par la haine. Angelina ne pensait qu’à son plaisir ! Alors qu’elle avait peut-être détruit sa vie à lui.

Retournant la cravache, il enfouit brutalement le pommeau d’argent entre les cuisses gainées de nylon noir, poussant vers le haut. Quand le métal toucha son sexe, Angelina sursauta mais ne se referma pas. Parfois, aussi, son amant s’était amusé ainsi, dans son sexe ou dans ses reins. Elle poussa un petit cri quand la grosse boule d’argent ciselé la pénétra. C’était plus froid et plus dur qu’un homme mais l’idée de faire l’amour avec une cravache l’excitait prodigieusement…

Hadj Ali regardait fixement la tige noire disparaître au milieu de la jupe blanche. Il arriva au fond, toucha la paroi de la matrice et la jeune femme poussa une exclamation.

— Arrête ! Tu me défonces. Tu es au fond.

Il retira un peu la cravache et commença à la remuer d’un mouvement circulaire, comme pour agrandir encore le sexe béant. Angelina râlait de plaisir, secouant son membre de plus en plus vite. Son corps se tendit en arc, elle jouissait à nouveau. Elle avait envie de ce sexe qu’elle tenait, mais en même temps, ce viol brutal et inhumain la comblait.

Hadj Ali se servait de la cravache comme d’un sexe, la retirant puis enfonçant brutalement la boule d’argent jusqu’au tréfonds du ventre de sa partenaire. Le sang tapait dans ses tempes. Il sentait qu’il allait jouir… Le mouvement de son poignet s’accéléra, le pommeau cognait de plus en plus fort. Angelina criait, sans qu’il sache si c’était la douleur ou l’excitation. Et puis, le sperme jaillit de lui, avec un plaisir si aigu qu’il eut l’impression de ne jamais en avoir éprouvé de semblable.

Ce fut plus fort que lui.

Quand il sentit la semence monter de ses reins, il enfonça la cravache de toutes ses forces, comme si c’était son propre sexe. Le pommeau rencontra une résistance, mais, arc-bouté, Hadj Ali poussa encore. Angelina hurla, d’une façon horrible, ses mains, lâchant le sexe en train d’éjaculer, se nouèrent autour du manche de la cravache, essayant de l’arracher de son corps.

Devenu fou furieux, Hadj Ali, secoué par son orgasme, se mit à enfoncer la cravache comme on donne des coups de poignard. Finalement, le manche disparut de trente centimètres et Angelina poussa un cri d’agonie, se tordit une dernière fois, puis demeura en chien de fusil, les mains crispées sur le manche, les yeux vitreux, secouée par les spasmes de l’agonie.

Le sang coulait le long de ses jambes, imprégnant le couvre-lit, tachant la belle jupe blanche.

Hagard, Hadj Ali se releva, se rajusta, jetant un dernier coup d’œil au cadavre. Le manche de ha cravache émergeait des jambes disjointes comme un obscène serpent noir. Angelina ne bougeait plus.

Il se dit fugitivement qu’on pourrait peut-être la sauver. Le temps de se rajuster, il s’enfuit et courut jusqu’à sa voiture.

Au volant de sa Ferrari grise, il mit le cap sur Tutong, il avait besoin de rouler… A cette heure tardive, il n’y avait personne sur la route et il monta à près de 200… Le croisement avec la route côtière arrivait et il fut tenté de ne pas ralentir… Mais il n’était pas suicidaire. Il freina. La voiture se mit presque en travers et il négocia le virage. Il continua jusqu’à la mer et stoppa, descendant de voiture. La brise de la mer de Chine était presque fraîche et le vent dissipa le brouillard qui noyait son cerveau…

Appuyé à l’aile de sa Ferrari, il se mit à réfléchir. La mort d’Angelina allait déclencher un scandale, mais il pouvait s’en sortir.

Il restait la menace de l’agent de la CIA. S’il ne la bloquait pas, il était perdu.

* * *

L’ambassadeur des Etats-Unis attendait patiemment au bout du fil. Depuis le début de la matinée, il tentait d’obtenir un rendez-vous avec le Sultan. Il était déjà passé par le ministère des Affaires étrangères qui s’était déclaré d’accord sur le principe mais avait demandé qu’il s’arrange avec le Palais pour les détails techniques… Malko se trouvait en face de lui en train de boire une tasse de café pas assez sucré et tiède, essayant d’oublier la vision d’horreur qu’il avait découverte un peu plus tôt. Sur le chemin de l’ambassade, il avait voulu s’arrêter pour prévenir Angelina qu’il avait enfin récupéré les photocopies des chèques. La porte de la maison de la jeune femme était ouverte. Une domestique venait de trouver le corps.

Interrogée, elle avait raconté que sa maîtresse était rentrée en même temps qu’un homme qui venait souvent. Le Pengiran Al Mutadee Hadj Ali. Confirmation pour Malko qui n’ignorait pas que la jeune femme dînait avec lui.