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Malko avait une question qui lui brûlait les lèvres.

— J’ai vu le portrait de Bin Laden dans votre bureau. Vous le connaissez ?

Omar arbora aussitôt une expression extasiée.

— Je voudrais le rencontrer, inch Allah. C’est un grand homme, un prophète. Il a rendu leur honneur aux musulmans. Nous le vénérons tous.

— Les Américains ont mis sa tête à prix pour vingt-cinq millions de dollars, remarqua Malko. Et vous savez que je travaille pour eux.

Omar eut un sourire doux, presque enfantin.

— Je sais, je sais, mais M. Ellis est très bon avec moi. Et puis, ils n’attraperont jamais le Cheikh. Il est comme les djinns, il a le pouvoir de se rendre invisible, parce qu’Allah l’aime beaucoup…

Dehors, quelques coups de feu claquèrent et les miliciens sautèrent sur leurs pieds. L’un d’eux alla aux nouvelles et revint, apaisé.

— Il y a un cinéma en plein air, à côté, expliqua Omar. On projette Blackhawk down. Les spectateurs tirent toujours en l’air au moment où le premier hélicoptère américain est abattu. Ils sont très contents…

Braves Somaliens ! Malko et Aisha échangèrent un regard. La jeune Pakistanaise ne semblait pas rassurée. Lorsqu’ils quittèrent le restaurant, un des miliciens dit quelques mots à Omar, en regardant la jeune femme.

— Qu’est-ce qu’il dit ? demanda Malko. Omar se troubla, puis fit à voix basse :

— Il demande où vous avez trouvé une aussi belle putain… Il en voudrait une aussi.

— Pourquoi dit-il que c’est une putain ? Omar sembla sincèrement surpris.

— Il n’y a que les putains qui sortent avec des hommes. Aisha, qui avait tout entendu, fit carrément la gueule, n’ouvrant plus la bouche jusqu’à l’hôtel.

— Alors, je suis une putain ! lança-t-elle une fois dans la chambre. Pourquoi n’avez-vous pas protesté ?

Malko, de meilleure humeur depuis la promesse de Musa Sude de l’aider, répliqua avec un sourire :

— Il n’aurait pas compris. Il y a une sérieuse barrière culturelle entre ces gens et nous.

— Je me demande ce que je suis venue faire ici ! fit d’une voix furieuse la Pakistanaise.

Par moments, Malko se le demandait aussi. Mais peut être que seul, il aurait éprouvé plus de difficultés. En tout cas, Sir George Cornwell n’avait pas eu une mauvaise idée. Les risques que Malko courait à Mogadiscio étaient assez élevés pour qu’il ait une compensation. Il décida de s’amuser un peu et répondit :

— Ce que font les putains, mais en beaucoup mieux… Aisha Mokhtar en demeura muette de fureur et bredouilla :

— Qu’est-ce que vous voulez dire ?

— Que vous m’offrez, de bonne grâce, tous les orifices de votre corps, précisa-t-il. Mais, à la différence des putains, vous en éprouvez du plaisir.

Vexée, elle lui tourna le dos. Ôtant son pantalon et son T-shirt, elle se coucha sans ôter son slip de satin noir, et se tourna aussitôt vers le mur. Malko se déshabilla à son tour et se coucha sur le dos. En dépit du climatiseur qui remarchait, il faisait une chaleur de bête. Un peu plus tard, Aisha se retourna brusquement et sa tête le heurta. Ce qui lui donna une idée. De sa main droite, il saisit ses longs cheveux et les réunit en torsade. Grâce à cette natte improvisée, il poussa le visage de la jeune femme contre son ventre nu.

Elle chercha d’abord à se dégager, mais il la tenait d’une main de fer, et lui frotta le visage contre son membre en train de s’éveiller… Certes, ce n’était pas digne d’un gentleman, mais cette situation commençait à beaucoup l’exciter. Aisha attendit qu’il soit presque dur pour écarter enfin les lèvres. Domptée.

Il pesa encore plus sur la nuque de la jeune femme pour s’enfoncer jusqu’au fond de son gosier. Elle ne protestait plus, poussant des petits jappements excités. Malko se servait de sa bouche comme d’un sexe, se retirant presque entièrement pour revenir cogner son palais. Elle gémissait, faisait des bonds sur le lit et réussit à libérer sa bouche quelques secondes pour supplier :

— Baise-moi !

Inflexible, Malko la força à le reprendre entièrement, l’étouffant presque. À ce moment, il aurait aimé posséder un second sexe pour le lui enfoncer en même temps dans les reins. C’est en caressant ce fantasme qu’il explosa dans sa bouche. Lorsqu’il se fut entièrement vidé, il lui dit à voix basse :

— Vous êtes une merveilleuse putain !

Cette fois, Aisha ne protesta pas, s’endormant, son sexe encore entre ses lèvres.

Malko demeura les yeux ouverts. Une rafale claqua dans le lointain, lui rappelant où il se trouvait. Tous ses espoirs reposaient sur Musa Sude. S’il ne tenait pas parole, le navire chargé de la bombe islamique continuerait son chemin jusqu’au mortel feu d’artifice final.

*

*   *

Le général Ahmed Bhatti, patron de l’ISI, égrenait d’une voix éteinte au président Musharraf, qui l’avait convoqué à la présidence, le résumé des derniers événements. Le président Bush avait fait parvenir un message au chef de l’État pakistanais, par un canal sécurisé, l’avertissant que si cette bombe artisanale explosait sur le sol américain, les conséquences pour le Pakistan seraient dramatiques. L’aide américaine immédiatement interrompue, le pays se retrouverait au bord de la faillite, et sans armement moderne… De plus, Musharraf savait les Américains parfaitement capables de communiquer aux Indiens, leurs ennemis mortels, les plans de leur dispositif naval et militaire…

— Vous n’avez donc rien de nouveau ? questionna-t-il d’un ton cinglant.

— Rien, général Sahib, dut reconnaître Ahmed Bhatti, qui continuait à donner son grade au président. L’interrogatoire du capitaine du boutre n’a rien donné.

Pourtant, ils n’y étaient pas allés de main morte… Le Baloutche ne pourrait plus jamais marcher, les genoux fracassés à coups de marteau. Il fallait être absolument certain qu’il ne dissimulait rien. Du côté nucléaire, les responsables avaient été arrêtés et seraient fusillés dès l’affaire classée. Sultan Hafiz Mahmood, lui, était toujours dans le même état. Incommunicado. Les médecins ignoraient même s’il reparlerait un jour. Pour le moment, il fixait le plafond d’un regard absent et sa main droite bougeait parfois spasmodiquement… Quant à Aisha Mokhtar, elle avait disparu de Londres, après la tentative ratée d’élimination.

Pervez Musharraf réfléchissait désespérément à une parade.

— Avez-vous repéré des membres importants de l’Organisation ? demanda-t-il.

C’est-à-dire d’Al-Qaida. On ne prononçait jamais le nom. Le général Bhatti avait prévu la question et tendit au chef de l’État la liste des membres d’Al-Qaida sur lesquels on pouvait mettre la main sans trop de mal. Le « garde-manger »… Hélas, il n’y avait que du menu fretin. Pervez Musharraf leva la tête et fixa le général dans les yeux.

— Il faudrait autre chose…

Ahmed Bhatti baissa la tête. Les deux hommes pensaient la même chose.

— Je crains que ce soit impossible, général Sahib. Nous avons perdu le contact depuis quelque temps déjà.

Il pensait tous deux à Oussama Bin Laden. La seule chose qui pourrait calmer les Américains. Pervez Musharraf lança d’une voix ferme :

— Partez immédiatement pour le Waziristan. Vous savez qui voir là-bas. Promettez-leur tout ce qu’ils demandent.

Certains chefs de tribus pachtounes savaient où se cachait Oussama Bin Laden, et juraient, la main sur le cœur, sur leur âme et leur sang, qu’ils le protégeraient au péril de leur vie. Seulement les Pachtounes avaient la trahison dans le sang. C’était plus fort qu’eux. Il suffisait de les motiver… Évidemment, Oussama Bin Laden livré aux Américains, le Pakistan n’avait plus rien à donner.