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Le suppliant ainsi, l'idéal rénovateur nous soutient sur les chemins de la laborieuse ascension qu'il nous revient de parcourir, et répétons avec nos vénérables instructeurs des premiers siècles de la Bonne Nouvelle :

Ave, Christ ! Ceux qui aspirent à la gloire de servir en ton nom te glorifient et te saluent !

EMMANUEL Pedro Leopoldo, le 18 avril 1953

PREMIERE PARTIE

1

PRÉPARANT LA VOIE

Après pratiquement deux cents ans de christianisme, le paysage du monde commençait à se modifier.

Mais de Néron aux Antonins, les persécutions des chrétiens s'étaient aggravées. Triomphalement bâtie sur les sept collines, Rome dictait toujours la destinée des peuples à la force des armes, nourrissant la guerre contre les principes du Nazaréen, mais l'Évangile avançait sans cesse, parcourant tout l'Empire, construisant l'esprit de la Nouvelle Ère.

Si dans l'organisation terrestre, l'humanité redoublait d'activités intenses dans les travaux de transformation idéologique, les tâches aux niveaux supérieurs atteignaient des summums.

Présidées par les apôtres du Divin Maître se trouvant tous dans la vie spirituelle, les œuvres concernant l'élévation de l'être humain se multipliaient dans divers domaines.

Jésus était remonté sur le trône éclatant de sagesse et d'amour d'où il légifère depuis pour toutes les créatures terriennes, alors que les continuateurs de sa mission parmi les incarnés, véritable ruche grandissante d'abeilles œuvrant à la rénovation, restaient actifs, préparant ainsi les cœurs des hommes au Royaume de Dieu.

Pendant que des armées entières de chrétiens disparaissaient sur les bûchers et sur les croix dans des supplices interminables ou dévorés par les fauves, des temples d'espoir s'érigeaient par bonheur au-delà des frontières de l'ombre. Grâce à eux des phalanges énormes d'Esprits convertis au bien s'offraient à la lutte par la sueur et par le sang utilisant leur habit physique pour marquer du témoignage de leur foi et de leur bonne volonté, collaborant ainsi à la diffusion de la Bonne Nouvelle pour la rédemption de la terre.

C'est ainsi que dans une merveilleuse ville spirituelle aux alentours de la croûte terrestre, une grande assemblée d'âmes attirées par la tâche divine se trouvait réunie pour écouter l'exhortation d'un guide illuminé qui leur parlait ouvrant son cœur :

— Mes frères — dit-il, enveloppé de douces irradiations de lumière —, l'Évangile est le code de la paix et du bonheur que nous devons conforter dans nos vies !

Le soleil qui fait jaillir des bénédictions sur le monde se mêle à la nature en la soutenant et renouvelant ses créations. La feuille de l'arbre, le fruit nutritif, le cantique du nid et la richesse de la ruche sont des dons de l'astre sublime, matérialisés par les principes de l'Éternelle Intelligence.

Le Christ est le soleil spirituel de nos destins.

Par conséquent, il est urgent de nous associer volontairement à ses enseignements en les concrétisant dans l'essence de nos activités, chaque jour.

Néanmoins, nous ne pouvons oublier que l'esprit de l'homme git pétrifié sur terre, dormant avec de fausses conceptions sur la vie céleste.

La politique de domination militaire a asphyxié les vieilles traditions des sanctuaires primitifs. Les cohortes romaines ont étouffé les voix de la philosophie grecque, comme les peuples barbares ont étouffé la révélation égyptienne.

Le brouillard de la stagnation et de la mort parmi les créatures s'est accumulé.

Les aigles impériaux se sont basés sur l'idolâtrie aveugle de Jupiter, religion mensongère de la vanité et du pouvoir...

Et alors que les dieux en pierre s'abreuvent des faveurs de la fortune, la misère et l'ignorance du peuple augmentent, réclamant le jugement du ciel.

Et pourtant comment s'exprimera l'intervention divine sans la coopération humaine ?

Sans l'héroïque renoncement de ceux qui se consacrent au progrès et à l'amélioration des âmes, l'éducation alors ne serait que lettre morte ?

Pour autant, il est indispensable que nous sachions écrire par notre propre exemple les pages vivantes du christianisme sauveur.

Le Maître crucifié est un divin défi.

Jusqu'à présent, les conquérants du monde ont réussi à avancer portant le pourpre de la victoire, tuant ou détruisant, s'utilisant de légions de guerriers et de leaders cruels.

Mais Jésus, lui, a triomphé par le sacrifice.

César, prisonnier des vicissitudes humaines, traite de sujets qui relèvent de la chair en transit vers la rénovation.

Alors que le Christ règne sur l'âme qui ne meurt jamais, la sublimant peu à peu pour la gloire impérissable...

Le tribun vénérable fit une pause presque intentionnelle alors que le son lointain de nombreux luths se faisait entendre, en plein ciel, laissant l'impression d'un appel à une prochaine bataille.

Dans l'admirable enceinte dont la voûte laissait entrevoir le scintillement vacillant des étoiles lointaines, des centaines d'entités étaient rassemblées à se regarder, haletantes...

Tous les Esprits réunis là semblaient soucieux de vouloir servir.