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La jeune femme s’était figée, le regard trouble, ses prunelles noires démesurément agrandies. Ils demeurèrent immobiles quelques secondes, puis elle passa la langue sur ses lèvres. Il voyait sa poitrine se soulever comme pour écarter la soie du boléro. Le silence était retombé mais Seti semblait collée au sol, à quelques centimètres de Malko. Celui-ci était fasciné par les pointes tendues des seins moulés par la soie grège.

Il n’était certes pas venu pour un intermède érotique, mais sa réaction après un danger était toujours la même : une irrépressible envie de faire l’amour. Les prunelles noires de Seti le fixaient intensément. D’une main légère, il effleura l’une après l’autre les pointes des seins dressées.

La jeune femme fut secouée d’un bref frisson, mais ne se déroba pas. Malko s’enhardit, caressant tour à tour les deux seins à travers la soie du boléro. De l’autre côté de la cloison, il y eut une série de halètements, puis encore un cri vrillé de femme qui prend son plaisir. Seti tourna la tête, la bouche entrouverte, comme si son regard pouvait percer le mur. Malko sentait son ventre le brûler. Il l’entraîna à l’intérieur de la chambre et referma la porte. Puis doucement, il posa les mains sur ses hanches, écarta l’élastique retenant le pantalon de la taille fine. Il y avait une légère marque sur la peau brune. Il le tira sur les jambes de Seti, découvrant le ventre nu.

Seti n’avait pas bronché. Quand ses doigts se posèrent entre ses cuisses, il réalisa son état. Elle en tremblait. Le contact de ses doigts l’arracha à son rêve éveillé. Elle tourna la tête vers lui et dit d’une voix atone :

— Il la baise comme ça tous les jours…

Il la poussa sur le lit à baldaquin et elle se laissa faire, abandonnant son pantalon à terre. Malko, après s’être libéré, s’engloutit d’une seule poussée dans le ventre brûlant… Seti ferma les yeux et murmura :

— Please, slowly.[23]

* * *

Il allait et venait doucement dans le miel de son ventre. Seti avait croisé ses jambes dans son dos, le bassin basculé pour qu’il puisse s’enfoncer en elle à la transpercer. Elle ne criait pas, ne gémissait pas, se mordant parfois les lèvres. Malko savait qu’elle n’avait pas encore joui. Sa peau cuivrée était inouïe de douceur, ses seins fermes et pleins ; ils faisaient l’amour comme s’ils s’étaient connus depuis toujours, sans un mot. Son érection semblait grandir à chaque seconde, mais il retenait l’explosion. La clim’ ne marchait pas et ils étaient en sueur. Soudain, il sentit que Seti allait jouir et il accéléra ses coups de reins. Son corps fut parcouru de frissons, elle étouffa de petits cris et retomba, épuisée, les yeux clos. Malko en profita pour retirer de son ventre son sexe encore dur et la faire rouler sur le côté.

Dans cette position, il plongea en elle, caressant sa poitrine pleine, ses hanches, le ventre plat, les cuisses moites et fermes.

Un cri violent, venu de l’autre pièce, le figea. Bref et sauvage. Seti se raidit. Le silence retomba. Elle dit d’une voix absente :

— Il vient d’entrer dans ses fesses. Il est très grand et il fait très mal.

Encore une plage de silence, puis une série de cris, moins violents, mais saccadés, mêlés de sanglots. Seti annonça de la même voix :

— Il continue. Il est à la moitié maintenant.

Elle commentait le viol de Yassira comme un match de foot… Malko ne bougeait plus. Soudain, il sentit les doigts de Seti se refermer autour de son sexe, l’arrachant d’elle pour le guider habilement plus haut. Elle s’était cambrée, presque agenouillée. Il n’eut qu’à donner un léger coup de reins pour imiter Wild Bill. Seti se prêta avec souplesse à cette fantaisie, bougeant doucement jusqu’à ce qu’il la prenne entièrement.

Tout à coup, des cris éclatèrent de l’autre côté de la cloison, brefs, déchirants, rapprochés. Seti murmura, d’une voix rauque :

— Il la défonce.

Il y avait un rien d’envie dans sa voix trop calme. Malko, à son tour, se déchaîna. Seti gémissait à coups brefs, envoyant sa croupe vers lui, le soulevant presque, jusqu’à ce qu’il explose au fond de ses fesses.

De l’autre côté de la cloison, le silence était revenu. Un peu plus tard, Seti remarqua d’une voix lasse :

— Cela fait trois semaines qu’il ne m’a pas touchée ! Avant, il me baisait tous les jours…

Elle descendit du lit, ramassa ses affaires et sortit de la chambre, nue. Laissant Malko perplexe. Wild Bill se doutait-il de ce qui s’était passé ? L’Irlandais était décidément un personnage bizarre… Après l’invisible Rugi, le second allié offert par la CIA semblait d’une fiabilité douteuse. Durant les explications de Malko, il pensait visiblement plus à ce qu’il allait faire à Yassira qu’aux terroristes iraniens.

Enfin… Malko était obligé de prendre ce qu’il trouvait.

* * *

Après une douche, les tatouages de Wild Bill semblaient presque neufs… L’Irlandais avait remis sa tenue de cow-boy et replongé dans le reste du Mœt. Yassira, les traits un peu marqués, un nouveau verre de Cointreau à la main, pour se remettre de ses émotions, regardait un film égyptien en cassette sur un magnétoscope Samsung couplé à une superbe télé Akai, importés sûrement en contrebande.

— J’ai parlé de votre problème avec Yassira, annonça l’irlandais. Elle connaît tous les Chiites de ce putain de pays. Mais elle n’a jamais entendu parler des deux types que vous cherchez.

— Tant pis, fit Malko, déçu.

— Il n’y a qu’une chose à faire, conclut Wild Bill. Aller parler à Labaki. Il n’y a qu’une douzaine de Palestiniens. On peut les avoir par surprise. Et si vos types sont là, on se les paie…

— Et sinon ?

Wild Bill eut un sourire carrément sinistre, tout en caressant le Christ en croix bleu sur son bras gauche.

— Il nous avouera bien où ils se trouvent, ce gros porc… D’après ce que vous me dites, il devrait le savoir.

— Et les conséquences ?

L’irlandais haussa les épaules.

— Je commence à en avoir assez de ce pays. Nous nous tirerons ensemble. Par la piste. Au Liberia ou en Guinée. Pas de problème…

C’était une solution extrême et peu fiable. Yassira se mêla soudain à la conversation et dit de sa voix douce :

— J’ai entendu dire que Forugi, le directeur du Centre Culturel iranien, a une maîtresse sierra-leonaise.

— Vous savez son nom ? demanda Malko.

— Non. Mais Freetown est une petite ville. Cela doit être facile à trouver. Officiellement, elle est standardiste à la Résidence des Iraniens dans Hillcot Road.

— C’est une Chiite ?

— Je ne crois pas.

— Comment l’avez-vous su ?

— Mon oncle en a parlé à plusieurs reprises. Il se moquait des iraniens qui donnent des leçons de morale à tout le monde.

Enfin une brèche dans le système chiite. Même si c’était sujet à caution. Wild Bill semblait tout triste d’abandonner son projet d’attaque frontale, mais fit contre mauvaise fortune bon cœur. Seti entra dans la pièce et n’eut pas un regard pour lui. Traversant comme un fantôme. Malko comprenait mal l’irlandais. Elle était beaucoup plus belle que Yassira… Enfin, sa rencontre avec le mercenaire n’avait pas été inutile.

Il ne restait plus qu’à commencer son enquête à Freetown. L’informatrice de Jim Dexter, la mystérieuse Rugi, pourrait peut-être l’aider. Si on remettait la main dessus.

Chapitre V

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Doucement s’il te plait.