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À la fin du dîner, Wild Bill demanda du cognac et on lui apporta une bouteille de Gaston de Lagrange. Il emplit trois verres et leva le sien :

— Il y a longtemps que je ne m’étais pas autant amusé.

Bambé, sans même le réchauffer, but bravement son cognac. Peu habituée à l’alcool, elle manqua s’étouffer, mais ses yeux marron s’allumèrent encore plus. Sous la table, sa jambe pressait celle de Malko, impérieusement. Ce dernier se leva, abandonnant Bill Hodges en tête-à-tête avec la bouteille de Gaston de Lagrange… Dans l’ascenseur, la jeune Noire entreprit contre Malko une danse du ventre endiablée.

À peine arrivés dans la chambre, elle tomba à genoux devant lui et s’empara fiévreusement de son érection… Relevant délicatement sa voilette, elle engloutit le sexe avec componction, puis, au bout d’un moment, releva la tête et demanda avec une anxiété touchante :

— C’est bien comme ça que font les Blanches ?

Malko l’assura aussitôt qu’une Noire valait largement une Blanche… Encouragée, Bambé continua. C’est Malko qui l’écarta et la coucha sur le lit.

— Ne m’enlève pas ma robe ! supplia-t-elle.

Du coin de l’œil, elle se regardait dans la glace au-dessus de la table. Il fit glisser le triangle de dentelle et s’enfonça en elle, qui le retint de toutes ses forces, se démenant sous lui, avec des petits cris extasiés, jusqu’à ce qu’elle donne un violent coup de reins accompagné d’un cri bref.

Malko la quitta doucement et elle poussa un petit gémissement de reproche.

— Non, attends, ne t’en vas pas.

Il n’allait pas loin. Avec douceur, il l’aida à se mettre debout, face à la grande glace. Bambé s’y mira, ravie, la voilette à peine dérangée. Malko admirait la courbe ronde de ses reins superbement cambrés. Un profil de reine… Très lentement, il glissa son membre tendu à l’extrême entre les deux globes d’ébène à la fermeté élastique. Bambé gloussa, continuant à s’observer dans la glace. Le sillon était si profond, en raison de la cambrure de Bambé que Malko avait déjà l’impression d’être en elle, alors qu’il ne faisait encore que l’effleurer.

Par jeu, Bambé s’amusa à le serrer, tandis qu’il montait et descendait, comme s’il ignorait encore où s’enfoncer. C’est elle qui, passant une main entre leurs deux corps, se saisit de son sexe roide et le plaça de façon telle que Malko n’eut plus qu’à appuyer de tout son corps pour entrer dans ses reins.

Bambé poussa un cri et ses fesses se durcirent, comme pour empêcher le membre qui la violait d’aller plus loin. Puis, d’un coup, sa croupe devint toute molle et Malko s’enfonça sans effort jusqu’à la garde. La jeune Noire haletait, poussait de petits gémissements de douleur, puis, insensiblement les mouvements désordonnés de ses hanches firent place à un balancement rythmé. D’une voix languissante, elle soupira :

— Ah, c’est bon, tu sais, tu me casses le cabinet…

Debout, appuyée au mur, elle ne perdait pas une, miette du spectacle de son propre viol, renvoyé par la glace.

Malko ne put surfer très longtemps sur cette extraordinaire vague de plaisir. D’un ultime et puissant coup de hanches, il se vida dans les reins complaisants de Bambé qui salua son explosion d’un coup de croupe provocant. Plus tard, lorsqu’ils se détachèrent, encore titubants d’ex :

— Oh, tu es gentil ! J’avais peur que tu m’empêches…

Une dernière fois, elle se colla contre lui, murmurant à son oreille.

— Tu reviendras à Freetown ?

— Peut-être, dit Malko.

Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas.

Wild Bill Hodges lui broya les phalanges, avec un sourire grinçant.

— Quand je pense que je vais passer le restant de mes jours en paix grâce au pognon de ce fumier de Libanais, fit-il, je bande… On s’est bien amusés. Peut-être un jour, je débarquerai dans votre château…

Malko les regarda monter dans le Leyland. Bambé avait emmené dans sa valise toute neuve sa tenue de ville. Il faisait confiance à l’Irlandais pour la lui faire sortir en pleine brousse… Le camion s’éloigna et il fit demi-tour. Les affaires reprenaient…

Lorsque le Falcon décolla, il aperçut un tout petit point sur la piste s’enfonçant dans la brousse. Le camion chargé à ras bord de leones, filant vers la Sierra Leone. Malko se demanda comment vieillissait un homme comme Wild Bill Hodges. Le moment viendrait où il ne pourrait plus se lancer dans ses histoires de folie. Comme pour les éléphants, il devait y avoir des cimetières où les vieux aventuriers allaient se cacher pour mourir. Car ils disparaissaient tous à un moment donné…

* * *

L’aéroport d’Abidjan grouillait d’activité. Plusieurs 747 et DC 10 décollaient ou atterrissaient. Un ciel lourd et nuageux laissait filtrer une chaleur étouffante. Dès que le Falcon stoppa près de l’aérogare, une Ford grise s’approcha et deux hommes en descendirent. Quand Malko émergea de la passerelle, le premier se présenta.

— Stanley Parker.

Celui qui avait lancé l’opération. Il semblait euphorique. Malko prit place dans la voiture qui sortit de l’aéroport sans passer par les formalités d’immigration grâce à une autorisation spéciale.

— Quelles nouvelles ? demanda Malko.

— Excellentes. La police ivoirienne a arrêté Nabil Moussaoui ce matin, au moment où il se préparait à acheter son billet, annonça l’Américain.

« Nous avions alerté les autorités ivoiriennes sur tous les porteurs de passeports sierra-leonais. Le sien était authentique mais à un nom qui ne correspondait pas à la photo que nous possédons. Dans ses bagages, on a trouvé un pistolet et plusieurs pains d’explosifs avec des détonateurs. Après une conversation avec les policiers ivoiriens, il a avoué avoir projeté le détournement du DC 10 qui part ce soir d’Abidjan, à destination de Paris, avec une correspondance sur New York.

Malko imaginait ce qu’avait pu être la « conversation ».

— Et son complice, Mansour Kadar ?

— Il a franchi la frontière avec lui, avec également un passeport sierra-leonais. Nabil Moussaoui jure ignorer sous quel nom il voyageait et qu’ils se sont séparés en arrivant en ville. L’autre, d’après lui, avait une mission différente. Les Ivoiriens le recherchent activement.

C’est-à-dire qu’ils avaient une chance de le retrouver avant la fin du siècle.

— C’est ennuyeux, remarqua Malko.

Stanley Parker balaya ses états d’âme.

— Pas de problème : aucun porteur d’un passeport sierra-leonais ne montera à bord de cet appareil sans avoir été vérifié jusqu’à l’intérieur de ses os. Maintenant, souriez, le chef de Station tient à vous féliciter lui-même.

Malko ne voulut pas gâcher sa joie. Pourtant, une petite voix lui murmurait que c’était trop beau, trop carré. Il devait y avoir un piège quelque part. Mais où ?

Chapitre XX

Le DC 10 en partance était stationné un peu à l’écart des autres longs courriers, face au salon d’honneur de l’aéroport d’Abidjan. Protégé par une haie de parachutistes ivoiriens en tenue de brousse, armes au poing. Des projecteurs éclairaient le tarmac autour, de façon à ce que personne ne puisse s’approcher de l’appareil sans être vu.

L’embarquement des passagers avait commencé. Malko attendait en compagnie de Stanley Parker et d’un policier ivoirien en civil. L’Américain consulta sa montre.

— Encore vingt minutes. Je crois que nous avons pris toutes les précautions possibles et imaginables.