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1942. Publication de L'Étranger et du Mythe de Sisyphe.

1943. Commence Le Malentendu et écrit la première Lettre à un ami allemand.

NOTICE

1944. Seconde Lettre à un ami allemand, dirige Combat avec Pascal Pia.

Publication, en un seul volume, de Caligula et du Malentendu.

Création au Théâtre des Mathurins du Malentendu.

1945. Après l'armistice (8 mai), Camus enquête sur les massacres Note sur le texte

de Sétif, en Algérie. 5 septembre : naissance de Jean et Catherine Camus et première représentation au Théâtre Nous résumons ici les principales étapes de la composition de la pièce évoquées Hébertot de Caligula ; Gérard Philipe triomphe dans le rôle dans notre préface.

principal.

1946. Renonce à la direction de Combat 1939. Manuscrit 1 ', qui donne de l'acte I et du début de l'acte Il 1947. Publication de La Peste.

une version très différente de la version définitive 1948. Représentation (et échec) de L'État de siège, écrit en collabo-2. La pièce,

à ce stade, ne comporte que trois actes.

ration avec Jean-Louis Barrault.

1939. Manuscrit 2. On désigne ainsi ce qui est en réalité, pour une 1949. Graves ennuis de santé. Création des Justes.

grande part, une dactylographie du manuscrit 1.

1950. Reprise de Caligula au Théâtre Hébertot.

1939-1941. Manuscrits 3 et 4, comprenant de nombreux ajouts. La 1951. Publication de L'Homme révolté, auquel il travaille depuis pièce compte désormais quatre actes.

1943

1941. Etat de la pièce tel que le publiera A. James Arnold3.

1954. Publication de L'Été, textes écrits de 1939 à 1953. Novem-1944. Première édition de Caligula, d'abord couplé avec Le Malen-bre : début de la guerre d'Algérie.

tendu (mai), puis seul.

1955. Adaptation d'Un cas intéressant, de Dino Buzzati. Collabora-1945. Première représentation au Théâtre Hébertot (26 sep-tion à la revue L'Express.

tembre).

1956. Appel à la trêve civile en Algérie. Cesse de collaborer à 1947. Ajout de la scène 4 de l'acte III et des scènes 1 et 2 de l'acte L'Express. Adaptation et création de Requiem pour une nonne, de IV. Nouvelle édition.

Faulkner. Publication de La Chute.

1957. Nouvelles modifications à l'occasion du Festival d'Angers.

1957. Publication de L'Exil et le royaume. Reprise de Caligula au 1958. Petites retouches à l'occasion de la reprise de la pièce au Festival d'Angers. Camus reçoit le Prix Nobel de littérature.

1958. Réédition de L'Envers et l'endroit. Nouveaux ennuis de santé.

1959. Adaptation et représentation des Possédés, de Dostoïevski.

1. Ce classement des manuscrits est celui de Roger Quilliot dans son 1960. 4 janvier : Camus meurt dans un accident d'automobile, près édition de la Pléiade.

de Montereau. Enterré à Lourmarin, où il avait acheté une 2. Voir les annexes, p. 189.

maison quelques mois plus tôt

3. Voir bibliographie. A. James Arnold appelle Version A celle de 1939 et Version B celle de 1941.

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Notice

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Nouveau Théâtre de Paris. Édition de Le Malentendu suivi de de le croire : ni pardon, ni clémence, ni vertu. » Aux yeux de Jean Caligula, « nouvelles versions ». Cette édition ne prend du Rostu, la sympathie vers laquelle nous inclinerait l'écrivain du toutefois pas en compte les modifications de 1957. Le volume Mythe de Sisyphe s'efface du moment que nous pensons à un héros de est dédié « À mes amis du Théâtre de l'Équipe » (dédicace roman ou, à plus forte raison, que nous voyons un personnage de initialement prévue pour Le Malentendu). Notre édition suit le théâtre : « Nous cessons d'être interlocuteurs privilégiés pour texte de celle de 1958.

devenir grand public, et l'indulgence permise en face d'un cas exceptionnel dont nous avions l'impression d'être le confident deviendrait socialement coupable à l'heure des généralisations. »

Réception et fortune de la pièce

C'est dans les éditoriaux de Combat que Jean du Rostu trouve, pour finir, des raisons d'espérer que Camus, qui considère ce qui Au lendemain de la première de Caligula, Camus se désole :

« abaisse » l'homme plutôt que ce qui l'« élève », s'apercevra un

« Trente articles. La raison des louanges est aussi mauvaise que jour que « l'homme passe infiniment l'homme ».

celle des critiques. À peine une ou deux voix authentiques ou L'autre étude, de Francis Crémieux, est publiée dans le numéro 1

émues '. » Dans la plupart de ces articles se démêlent difficilement de la revue Europe (janvier 1946). Écrite après la première les louanges ou critiques adressées à la pièce et celles qui visent sa représentation, elle se dégage déjà de ses contingences. « Au lever mise en scène et son interprétation. La révélation du talent de du rideau, quand les lumières de la salle s'éteignent et que le Gérard Philipe, souvent, occulte tout le reste. La révélation de spectateur a refermé son programme, il doit choisir entre ce qu'il a Camus au public date, elle, de 1942, année de L'Étranger et du Mythe lu et ce qu'il va voir. Si l'argument philosophique de la pièce de Sisyphe : inévitablement, ces deux œuvres éclairent le sens de l'emporte sur sa théâtralité, le spectateur va alors accepter ou Caligula. Enfin, la chute récente de Hitler oriente les sensibilités.

refuser sa philosophie. Mais si au contraire il considère, au-delà des Glissant sur les plus grossiers contresens commis à propos du principes qui la soutiennent, le fait théâtral que représente la pièce, prétendu existentialisme de Camus (voir notre préface, p. 25), il la suivra de la même façon qu'il a suivi une œuvre d'Ibsen ou de nous nous attacherons à deux analyses significatives.

Giraudoux. » Voyant dans la figure de l'empereur un moteur L'une, écrite par Jean du Rostu avant la première représenta-dramaturgique « d'autant plus puissant qu'il se donne à lui-même tion de la pièce, paraît dans la revue Études (numéros d'octobre et la réplique pour accélérer sa vitesse », Francis Crémieux justifie les novembre 1945). Elle s'intitule « Un Pascal sans Christ, Albert

« agréables divertissements » que se donne l'empereur comme Camus ». Insistant sur le « côté émotionnel » du Mythe de Sisyphe, autant de « gags » qui permettent au public de respirer. Puisque Jean du Rostu dégage de l'essai, au-delà de la question du suicide l'empereur vit devant nos yeux son existence de fou, on ne saurait présentée par Camus comme le seul problème philosophique parler de « pièce à thèse » ou de « pièce à idées » : Caligula se sérieux, son obsession de la mort. Aussi bien son œuvre proprement déroule suivant la liberté que Camus a donnée à son personnage, littéraire apparaît-elle comme une « danse macabre ». « Après comme la toupie sous l'effet du mouvement qu'on lui a imprimé.