Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais j'entends dans la montagne
Des airs plus langoureux et plus beaux,
C'est lorsque la nuit nous gagne,
La chanson des échos.
{au Refrain}
Sous le soleil ardent
La tête nue,
Paysan rude et lent,
A la charrue
Toujours le dos tendu,
Dur à la peine,
Paysan qu'entends-tu
Parmi la plaine?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais les bruits de mon village
Viennent passer sur les blés nouveaux,
Et j'entends, sous les ombrages,
La chanson des échos.
{au Refrain}
Au large sur la mer
Sous la rafale
Marin au regard clair
Que mord le hâle
Sur ton canot battu,
De flots d'écume,
Ô marin qu'entends-tu,
Au fond des brumes?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais mon vieux clocher qui chante
Me fait rêver le soir sur les flots,
Et j'entends dans la tourmente
La chanson des échos.
{au Refrain}
Quand s'éveille Paris,
Torrent qui roule
A travers tous les bruits,
Parmi la foule
De ton pas résolu,
Coupant la bise,
Ouvrier, qu'entends-tu
Dans l'aube grise?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais les clameurs des machines
Qui se mêlent au bruit des marteaux,
Et les longs sifflets d'usine
Traversant les échos.
{au Refrain}
Dans la tranchée, là-bas,
Quand tout sommeille
Après les durs combats,
Soldat qui veille
Sous les murs abattus
Plus rien ne bouge.
Ô soldat, qu'entends-tu
Dans la nuit rouge?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais une rumeur de gloire
Passe dans les nuages là-haut,
Et c'est un chant de victoire
Que m'apporte l'écho.
La complainte de Mandrin
autres interprètes: Guy Béart (1969)
Nous étions vingt ou trente
Brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc
A la mode des, vous m'entendez,
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands.
La première volerie
Que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un, vous m'entendez,
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un curé.
J'entrai dedans sa chambre,
Mon Dieu, qu'elle était grande,
J'y trouvai mille écus,
Je mis la main, vous m'entendez,
J'y trouvai mille écus,
Je mis la main dessus.
J'entrai dedans une autre
Mon Dieu, qu'elle était haute,
De robes et de manteaux
J'en chargeai trois, vous m'entendez,
De robes et de manteaux
J'en chargeai trois chariots.
Je les portai pour vendre
A la foire de Hollande
J'les vendis bon marché
Ils m'avaient rien, vous m'entendez,
J'les vendis bon marché
Ils m'avaient rien coûté.
Ces messieurs de Grenoble
Avec leurs longues robes
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt, vous m'entendez,
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt jugé.
Ils m'ont jugé à pendre,
Que c'est dur à entendre
A pendre et étrangler
Sur la place du, vous m'entendez,
A pendre et étrangler
Sur la place du marché.
Monté sur la potence
Je regardai la France
Je vis mes compagnons
A l'ombre d'un, vous m'entendez,
Je vis mes compagnons
A l'ombre d'un buisson.
Compagnons de misère
Allez dire à ma mère
Qu'elle ne m'reverra plus
J' suis un enfant, vous m'entendez,
Qu'elle ne m'reverra plus
J'suis un enfant perdu.
La complainte du corsaire
Paroles: Henri Contet. Musique: André Grassi 1946
autres interprètes: Jean Denis, Armand Mestral
Où es-tu camarade, où es-tu?
En prison, et le ciel par dessus
Que fais-tu camarade, que fais-tu?
Un corsaire est toujours un pendu!
Tous feux éteints tambour battant
C'est aujourd'hui que l'on me pend
Et voilà ma dernière escale
Je n'irai plus dessus la mer
Mais j'entrerai en mon enfer
En bousculant cent mille étoiles
Ce que j'ai fait? Dieu seul le sait
Je n'étais pas aussi mauvais
Que le bourreau qui va me pendre.
J'aimais chanter oh hisse et haut,
J'aimais aussi mon grand bateau
Qui savait si bien me comprendre.