L'un de ces textes est "le Comte Redor" en Bretagne qui est sans
doute à l'origine de la fusion (car il y a peut être des versions dérivées).}
Le rosier
Paroles: De Leyre. Musique: Jean-Jacques Rousseau
Je l'ai planté, je l'ai vu naître
Ce beau rosier où les oiseaux
Viennent chanter sous ma fenêtre,
Perchés sur ses jeunes rameaux.
Joyeux oiseaux, troupe amoureuse,
Ah! Par pitié ne chantez pas!
L'amant qui me rendait heureuse
Est parti pour d'autres climats.
Pour les trésors du Nouveau Monde
Il fuit l'amour, brave la mort.
Hélas! Pourquoi chercher sur l'onde
Le bonheur qu'il trouvait au port?
Vous, passagères hirondelles
Qui revenez chaque printemps,
Oiseaux voyageurs, mais fidèles,
Ramenez-le moi tous les ans.
Le sacre de Napoléon
1804
note: sur l'air de "Catiau dans son galetas"
J'entendons ronfler l'canon
Y g'na plus à s'en dédire
On couronne Napoléon
Empereur de ce bel empire:
Ça nous promet pour l'avenir
Ben du bonheur et du plaisir;
Sur le décret du Sénat,
La France s'est prononcée;
C'est comme si l'conseil d'État
Avait d'viné not' pensée,
Car depuis quatre ans, dans notre cœur,
Napoléon est l'empereur.
Je prenons la liberté
De v'nir sans cérémonie,
Pour trinquer à sa santé
Sans oublier sa tendre amie,
Dont il doit être ben jaloux,
Car tout l'monde l'aime autant que nous.
Mais s'il faut nous en taper
À l'av'nant qu'il est grand homme,
Je n'trouv'rons pas d'quoi lamper,
Car y gn'a pas assez d'rogomme
Dans la France, ni dans l'pays
Que sa valeur nous a conquis
J'vois qu'nous cherchons vainement
Sur c'front qu'la Gloire environne
Un petit coin seulement
Pour y placer la couronne
Les lauriers, du haut en bas,
Le lui couvrent: quel embarras!
Cet habit et ce manteau
Parguenn'! lui vont à merveille
Mais c'qu'est encor ben plus beau,
C'est qu'chacun s'dit à l'oreille
Voyant c'front victorieux:
D'honneur, il était fait pour eux!
Qu'ils viennent, ces engueseux
Dire qui gn'a pas d'Providence;
Après l'état malheureux
Dont il a su tirer la France
J'répondrons: "R'gardez l'Empereur"
Ils seront forcés d'croire au sauveur.
Avec nos petits enfants
Puissions-nous, de c't'onze frimaire
Célébrer, dans cinquante ans
Le glorieux anniversaire,
Et chanter à l'unisson:
"Vive le grand Napoléon!"
Le soldat belge (Chanson du roi Albert)
note: chanson populaire et patriotique belge, créée dans les années 1920
C'était un soir sur les bords de l'Yser
Un soldat belge qui montait la faction,
Vinrent à passer trois gardes militaires
Parmi lesquels était le roi Albert,
"Qui vive là?" cria la sentinelle
"Qui vive là? Vous ne passerez pas.
Si vous passez, craignez ma baïonnette,
Retirez-vous vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!"
Le roi Albert en fouillant dans ses poches,
"Tiens" lui dit-il, "et laisse-moi passer"
"Non" répondit la brave sentinelle,
"L'argent n'est rien pour un vrai soldat belge.
Dans mon pays, je cultivais la terre,
Dans mon pays, je gardais les brebis,
Mais, maintenant que je suis militaire,
Retirez-vous, vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!"
Le roi Albert dit à ses camarades
"Fusillons-le, c'est un mauvais sujet.
Fusillons-le à la lueur des astres,
Fusillons-le, c'est un mauvais sujet"
"Fusillez-moi" lui dit la sentinelle,
"Fusillez-moi, vous ne passerez pas.
Si vous passez, craignez ma baïonnette.
Retirez-vous, vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!"
Le lendemain, au grand conseil de guerre,
Le roi Albert lui demanda son nom.
"Tiens" lui dit-il, "voilà la croix de guerre,
La croix de guerre et la décoration"
"Que va-t-elle dire, ma bonne et tendre mère,
Que va-t-elle dire en me voyant si beau?
La croix de guerre est à ma boutonnière
Pour avoir dit “vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!”."
Le tango de la cuisinière
J'ai sauté le mur
Pour te dire tout mon amur,
Mon joli trésor,
Ma p'tite gueugueule en or
Et, rempli d'espoir,
Je viens sérénader ce soir.
Ton cœur heureux
Écoute mes aveux.
Ô ma belle cuisinière,
Viens donc danser le tango.
Laisse tes plats, tes soupières;
Ecoute ce chant nouveau.
Viens dans mes bras, ô ma belle,
Je me sens rempli d'entrain.
Et tant pis pour ta vaisselle,
Tu la finiras demain.
Vois-tu, j' suis jaloux
Du bouillon qui te fait les yeux doux.
Et la nuit, parfois, lorsque je pense à toi,
Je rêve que je suis une assiette
Et que tu m'essuies;
Et mon cœur est chaud
Tout comme ton corniaud.