Il a accordé des bienfaits aux affligés et des avertissements aux marchandeurs. De fait, au fond d'eux-mêmes, les négociants de mauvaise foi suppliaient le maintien du « statu quo», mais sa réponse fut éloquente. Il donna des joies aux noces de Cana et des reproches aux assemblées de disciples. Il fournit à chaque situation et à chaque individu le nécessaire et, quand les ingrats lui retirèrent le droit à sa propre vie, aux yeux de l'humanité, le Christ ne leur demanda pas de le laisser poursuivre l'œuvre entamée.
Il donna tout ce qui s'harmonisait avec le bien, et le fit avec abondance. Sous le poids de la croix, il conféra à l'ignorance générale une sublime compréhension, sans réclamation d'aucune sorte, parce qu'il savait que l'acte de donner vient de Dieu et rien n'est plus sacré que de collaborer avec le Père qui est dans les cieux.
107
La venue du royaume
« Le royaume de Dieu ne viendra point d'une manière qui le fasse remarquer. » — Jésus. (Luc 17.20)
Dans le monde, les groupements religieux se soucient souvent de convertir leurs prochains. Les croyants les plus enthousiastes prétendent changer les conceptions de leur entourage. Par conséquent, de toute part nous sommes confrontés à des frères angoissés par l'extension du prosélytisme dans les cercles d'étude.
Une telle attitude n'est pas toujours utile, car très souvent elle peut perturber des projets élevés en cours de réalisation.
Jésus affirme que le royaume de Dieu ne se manifeste pas sous des apparences. Dans les groupes qui partagent la même foi, le souci de montrer fièrement des pompes et des effectifs est toujours désastreux. Les expressions transitoires du pouvoir humain n'attestent pas le royaume de Dieu. La réalisation divine commencera au plus profond des créatures constituant une glorieuse lumière dans leur temple intérieur. Elle n'apparaît pas à l'appréciation commune parce que la majorité des hommes transitent à demi aveugles à travers le tunnel de la chair en enterrant les erreurs d'un passé coupable.
La chair est digne et vénérable, car c'est le vase de la purification qui nous reçoit pour le rachat qui nous est nécessaire ; cependant, pour les esprits rédimés, il signifie « la mort » ou « la transformation permanente ». Aux vues des circonstances qui gouvernent ses efforts, l'homme charnel ne peut voir que ce qui est « mort » ou ce qui « va mourir ». Par conséquent, le royaume de Dieu, divin et immortel, échappe naturellement à la vision des humains.
108
Réincarnation
« Si ta main ou ton pied est pour toi. une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel. » - Jésus, (Matthieu 18. 8)
Seule la réincarnation éclaire les questions de l'être, de la souffrance et de la destinée. À de nombreuses occasions, Jésus nous a parlé de ses beaux et de ses sages principes.
Ce passage de Matthieu est profondément expressif.
Il est primordial de considérer que le Maître s'adressait à une société stagnante, presque morte.
Au concert des leçons divines que reçoit le chrétien, il ne connaît en fait qu'un type de mort, celle qui se présente à la conscience coupable d'égarement à la Loi. Les contemporains du Christ étaient en majorité des créatures sans activité spirituelle édifiante, leur âme était endurcie et leur cœur paralytique. L'expression « mieux vaut pour toi entrer dans la vie » représente une solution fondamentale. Ses auditeurs n'étaient-ils pas par hasard des êtres humains ? Cependant, le Seigneur se rapportait à l'existence continuelle, à la vie de toujours, en laquelle tout esprit s'éveillera pour sa glorieuse destinée dans l'éternité.
À travers le caractère symbolique élevé de ses propos, Jésus nous présente la raison déterminante des renaissances douloureuses où nous observons des infirmes, des aveugles et des paralytiques de naissance qui demandent de telles épreuves comme des étapes réparatrices et régénératrices indispensables à leur bonheur futur.
Quant à l'image du « feu éternel » introduite dans les lettres évangéliques, c'est un recours très approprié à la leçon, car tant que la créature ne sera pas disposée à vivre avec le Christ, elle sera poussée à le faire à travers mille moyens différents ; si la révolte dure une infinité de siècles, les processus purificateurs perdureront sur terre, comme le feu matériel qui existera tant que son concours sera indispensable et utile à la vie physique.
109
Nous trouverons toujours
« Car quiconque demande, reçoit; et quiconque cherche, trouve. »— Jésus. (Luc 11.
Quand le croyant est dans le besoin, machinalement, il se rappelle la promesse du Maître qui assura une réponse appropriée à quiconque en demanderait une.
Néanmoins, il importe que nous sachions ce que nous cherchons. Naturellement, nous recevrons toujours, mais il est essentiel de connaître l'objet de notre sollicitation.
Jésus affirma : « Quiconque cherche, trouve ».
Quiconque cherche le mal, trouvera également le mal.
Il existe une parfaite correspondance entre notre âme et l'âme des choses. A ces mots, nous n'exposons pas une hypothèse, nous examinons une loi.
Pour ceux qui cherchent des voleurs parce qu'ils écoutent les faux appels de leur monde intérieur, tous les hommes seront malhonnêtes. Ainsi en est-il de ceux qui aspirent à la croyance, mais s'approchent avec méfiance des groupes religieux. Ils ne s'émerveillent jamais de la foi, parce qu'ils analysent tout sous le prisme de leur mauvaise foi. Alors qu'ils tracent les desseins inférieurs dont ils se nourrissent, ils expérimentent et insistent tant qu'ils ne trouvent effectivement que les désillusions qu'ils augurent.
Pour trouver le bien, il faut le chercher tous les jours.
Il est indéniable que sur le terrain des luttes choquantes comme celui de la sphère terrestre, la chasse au mal est immédiatement couronnée de succès, vu la prépondérance du mal parmi les créatures. La pêche au bien n'est pas aussi facile ; néanmoins, le bien sera toujours une valeur divine et éternelle.
Par conséquent, il est indispensable de faire preuve de beaucoup de vigilance lorsque nous prenons la décision de chercher quelque chose, car le Maître a affirmé : « Quiconque cherche, trouve » ; et nous trouverons toujours ce que nous cherchons.
110
Vies successives
« Ne vous étonnez pas de ce que je vous ai dit, qu'il faut que vous naissiez de nouveau.»
- Jésus. (Jean 3. 7)
La parole de Jésus à Nicodème fut suffisamment claire.
La dévier pour lui donner des interprétations impropres peut être compréhensible pour la prêtrise organisée, attentive aux injonctions de la lutte humaine, mais jamais pour les esprits attachés à la vérité légitime.
La réincarnation est une loi universelle.
Sans elle, l'existence terrestre serait un tourbillon de désordre et d'injustice ; à la lumière de ses éclairages, nous comprenons tous les phénomènes affligeants du chemin.
L'homme n'a pas encore perçu toute l'étendue de la miséricorde divine dans les processus de rachat et de réajustement.
Parmi les hommes, le criminel est soumis à des peines cruelles, que ce soit par la condamnation à mort ou pour supporter des souffrances prolongées.
La Providence, quant à elle, corrige en aimant... Elle n'envoie pas les coupables dans des prisons infectes et humides. Elle détermine uniquement que les comparses de sinistres drames changent d'habit charnel et retournent à la scène de l'activité humaine pour se rédimer les uns et les autres de leur fardeau.