La divine révélation dont il a été l'Émissaire par excellence et l'harmonieux ensemble de ses exemples et de ses enseignements parlent plus haut que le message instable des plus grands philosophes qui ont vécu en ce monde.
Avant Abraham, ou précédant les grands personnages de la sagesse et de l'amour de l'histoire mondiale, le Christ était déjà le centre lumineux des réalisations humaines. De sa miséricorde surgirent des missionnaires de la lumière qui, plongés dans le mouvement de l'évolution terrestre, accomplirent, plus ou moins bien, la tâche rédemptrice qui leur incombait parmi les créatures en précédant les édifications éternelles de l'Évangile.
La localisation historique de Jésus rappelle la présence personnelle du Seigneur de la vigne. L'Envoyé de Dieu, ce tuteur aimant et sage, vint ouvrir de nouveaux chemins et établir la lutte salvatrice pour que les hommes reconnaissent la condition d'éternité qui est la leur.
Les philosophes et les amis illustres de l'humanité parlèrent aux créatures en révélant en soi une lumière réfractée, comme celle du satellite qui illumine les nuits terrestres ; les appels de ces ambassadeurs dignes et éclairés sont beaux et édifiants ; cependant, ils ne s'esquivent jamais de la mêlée des ombres.
La venue du Christ, quant à elle, est différente. En sa présence divine, nous avons la source de la vérité positive, le soleil qui brille.
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Il suffit de peu
« Judas lui dit : Seigneur, d'où vient que vous vous découvrirez vous-même à nous, et non pas au monde ? » — (Jean 14. 22)
Un des faits les plus surprenants du christianisme est la position choisie par le Sauveur, afin d'annoncer les vérités éternelles.
Jésus n'apparaît pas dans des décrets sensationnels, dans des trophées révolutionnaires ou dans des situations de domination. Il arrive en paix dans l'humble mangeoire, donne l'exemple du labeur, parle avec quelques inconnus d'un simple village et, rien qu'à cela, il prépare la transformation de l'humanité entière.
Pour le monde inférieur, néanmoins, la question de Thaddée est toujours pleine d'actualité.
Les créatures vulgaires ne comprennent que ceux qui s'imposent, même si, pour cela, elles sont contraintes à entendre des jugements tyranniques prononcés dans de cruelles tribunes. Elles ne comprennent que les spectacles qui blessent la vision et les gestes théâtraux de ceux qui dominent à peine pour un jour, et souffrent le lendemain du même processus transformateur imposé au monde transitoire auquel ils s'adressent.
Jésus, lui, a parlé à l'âme immortelle. De ce fait, ses révélations ne meurent jamais. En outre, il a prouvé qu'être détenteur de moyens économiques ou sociaux n'était pas nécessaire pour être utile à Dieu, démontrant aussi qu'une ville avec des asso ciations et des ressources fastueuses n'étaient pas indispensables. Des principes édifiants et simples, un petit village sans nom et quelques amis suffisent.
Le porteur de bonne volonté sait que ce fut le matériel avec lequel le Christ a entamé la reformulation de la vie terrestre.
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L'or intransmissible
«.Je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé far le feu, afin que tu deviennes riche. » - (Apocalypses. 18)
Les biens facilement acquis sont toujours vulgaires.
L'homme ordinaire n'a aucune difficulté à ambitionner des possibilités financières, à suborner des intérêts mesquins, à inventer mille recours pour atteindre des fins inférieures ; néanmoins, ceux qui adoptent de telles attitudes méconnaissent le caractère sacré du patrimoine le plus humble qui s'offre à eux ; ils abusent de ce qu'ils possèdent pour se sentir, ensuite, plus pauvres que jamais.
La recommandation divine est suffisamment claire.
Pour qu'un homme s'enrichisse, il doit acquérir l'or par l'épreuve du feu, cette fortune qui procède des mains généreuses du Très-Haut.
Seule cette richesse spirituelle, acquise au prix d'un travail laborieux, d'une profonde compréhension, d'une victoire sur soi, d'efforts incessants, conférera à l'Esprit la position d'ascendance légitime, de bien-être permanent, en plus des transformations imposées par la tombe. Il ne réalisera une conquête aussi élevée qu'après s'être totalement livré au Père par la grandeur du service divin.
L'homme mobilisé par l'homme peut, sans aucun doute, obtenir des gains importants. Convenons, néanmoins, que ces biens se transforment toujours ou, un jour, ils seront transférés à autrui par le détenteur provisoire. Cependant, lorsque le travailleur s'efforce de faire le bien en oubliant tout égoïsme, se désintéresse de lui-même, place au-dessus de ses caprices personnels les objectifs de l'œuvre de Dieu, en luttant, en aimant, en souffrant et en se livrant à Lui, il acquiert, indiscutablement, l'or éternel et intransmissible.
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Les choses terrestres et célestes
« Si vous ne me croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment me croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ? A — Jésus. (Jean 3. 12)
Dans l'échange avec le monde spirituel, certains studieux se plaignent fréquemment de l'absence d'informations de la part des entités communicantes en ce qui concerne les particularités allusives à leurs activités.
Pourquoi les désincarnés ne sont-ils pas plus explicites quant au nouveau type de vie auquel ils ont été appelés ? Comment sont leurs villes, leurs maisons, leurs types de relations quotidiennes ? Comment sont-ils organisés hiérarchiquement ? Ont-ils des gouvernements sur les modèles terrestres ?
D'autres s'enquièrent des raisons pour lesquelles les scientifiques libérés du plan physique ne retournent pas à leurs anciens centres de recherches et de réalisations pour diffuser des méthodes de guérison pour lesdites maladies incurables ou pour révéler des inventions qui accéléreraient le progrès mondial.
Ce sont là les arguments empressés de la paresse humaine.
Si les Esprits communicants, qui n'ont traité que du matériel existant relatif aux créatures terriennes dans un cours méthodique d'introduction à des tâches plus élevées, n'ont pas encore été vraiment entendus, qu'adviendrait-il s'ils oubliaient leurs graves engagements et se laissaient aller à des commentaires prématurés ?
L'homme doit comprendre que Dieu accorde son assistance ; néanmoins, chaque Esprit est contraint à œuvrer pour sa propre gloire.
Dans son mécanisme de relations avec les hommes incarnés, la grande tâche du monde spirituel n'est pas d'apporter des connaissances sensationnelles et inopportunes, mais d'enseigner aux hommes à lire les signes divins que la vie terrestre contient en elle- même pour illuminer leur marche vers la spiritualité supérieure.
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Le banquet des publicains
« Ce qu 'ayant vu, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » -- (Matthieu 9. 11)
En général, la communauté chrétienne, dans ses diverses ramifications, n'a pas encore perçu toute la signification du banquet du Maître entre publicains et pécheurs.
Le dernier dîner avec les disciples qui lui étaient les plus proches se revêt d'une singulière importance. A cette réunion de Jérusalem, qui eut lieu à Pâques, Jésus nous révèle le caractère sublime de ses relations avec ses amis d'apostolat. Il s'agit d'une agape intime et familière qui solennisait à la fois un départ affectueux et une divine leçon.
Cependant, il faut se rappeler que le Maître s'est occupé de ce cercle d'amis en dernier lieu, puisqu'il avait déjà fait un repas fraternel avec les publicains et les pécheurs. Il partageait ce dîner avec les disciples en un jour de haute vibration religieuse, mais il avait partagé la joie de ceux qui vivaient éloignés de la foi en les réunissant, généreusement, et en leur conférant les mêmes biens nés de son amour.