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Un seul seigneur
« Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. » .- Jésus. (Luc 16. 13)
Si, de tout temps, les chrétiens trouvèrent sur les routes du monde de douloureuses situations qui les jetèrent dans la perplexité, la raison tient au fait qu'après les apôtres et les martyrs, la majorité a coopéré à la divulgation de faux sentiments en ce qui concerne le Seigneur qu'ils doivent servir.
Comme le royaume du Christ n'est pas encore sur la terre, on ne peut satisfaire en même temps Jésus et le monde. Au quotidien, le vice et le devoir ne s'unissent pas pour aller de l'avant.
Que dire d'un homme qui prétendrait diriger deux centres d'activité antagonique, dans un même effort ?
Le Christ est la ligne centrale de nos cogitations.
C'est l'unique Seigneur, après Dieu, pour les fils de la terre ayant des droits inaliénables, puisque c'est notre lumière du premier jour évolutif et il nous a acquis pour la rédemption par les sacrifices de son amour.
Nous sommes Ses serviteurs. Nous devons répondre à ses intérêts sublimes avec humilité. Pour cela, il ne faut pas fuir le monde, ni les responsabilités qui nous entourent, mais transformer grâce à nos efforts la part de service qui nous est confiée au sien des luttes en cellule de travail du Christ.
La tâche primordiale du disciple est, donc, celle de comprendre le caractère transitoire de l'existence charnelle, de se consacrer au Maître comme au centre de la vie et d'offrir à ses semblables ses bienfaits divins.
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Légion du mal
« Et, il lui demanda : Quel est ton nom ? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs, » — (Marc 5. 9)
Dans ce passage des Evangiles, le Maître a légué cette inoubliable leçon aux disciples.
Alors, Jésus, qui répand le bien et la paix, s'approcha de l'Esprit pervers qui le reçut pris de désespoir.
Le Christ ne s'impatienta pas, gentiment il lui demanda son nom ; et telle fut la réponse de l'interpellé : « Je m'appelle Légion, parce que nous sommes nombreux. »
Les apprentis qui le suivaient ne surent pas interpréter la scène dans toute son expression symbolique.
De nos jours encore, l'homme se pose des questions concernant le contenu de cet événement avec une étrangeté justifiable.
En fait, le Seigneur désirait transmettre un enseignement immortel aux compagnons de la tâche rédemptrice.
Face à l'Esprit délinquant et perturbé, II était seul ; alors que l'interlocuteur s'appelait « Légion », et représentait une majorité écrasante qui personnifiait une masse immense d'intentions inférieures et criminelles. Le Maître révélait ainsi que, pendant une durée indéterminée, le bien serait moindre en comparaison au mal qui déferlerait en avalanches destructrices.
Par conséquent, si tu te trouves au service du Christ sur la terre, n'oublie pas de persévérer dans le bien, à toute heure dans la vie, convaincu que le mal se fait sentir alentour, comme une légion menaçante exigeant une profonde sérénité et une grande confiance en le Christ, du travail et de la vigilance jusqu'à la victoire finale.
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Que gagnons-nous avec le Christ ?
« Que nous veux-tu, Jésus le Nazaréen ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. » (Marc 1, 24)
C'est une grande erreur de supposer que le divin Maître achevait sur le Calvaire son service actif.
Jésus poursuivit son chemin dans toutes les directions du monde ; son Évangile rédempteur va en gagnant, petit à petit, du terrain dans les cœurs.
Une telle circonstance doit être rappelée, car les Esprits maléfiques aussi tentent de repousser le Seigneur quotidiennement.
L'évangéliste se rapporte à des entités perverses qui dominent le corps de la créature. Alors que ces intelligences infernales ne cessent de dominer de vastes organismes dans le monde.
A l'édification de la politique érigée pour maintenir les principes de l'ordre divin, ils apparaissent sous les noms de discorde et de tyrannie ; dans le commerce créé pour établir la fraternité, ils surgissent sous ceux d'ambition et d'égoïsme ; dans les religions et dans les sciences des organisations sacrées du progrès universel, ils portent les dénominations d'orgueil, de vanité, de dogmatisme et d'intolérance sectaire.
Et si le corps de la créature humaine souffre de l'obsession d'Esprits pervers, les regroupements et les institutions des hommes en souffrent bien davantage.
Mais quand Jésus s'approche, à travers l'Évangile, des êtres et des organisations, ils demandent empressés : « Qu'est-ce que nous gagnons avec le Christ ? Qu'est-ce que nous avons à voir avec la vie spirituelle ? »
II faut rester vigilant devant de telles subtilités, car l'adversaire avance et pénètre aussi les cercles du Spiritisme évangélique, vêtu des brillantes tuniques de la fausse science.
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Evangélisation
« Néanmoins, ne mettez point votre joie en ce fine les esprits impurs vous sont soumis; mais ré]ouïssez-vous plutôt de ce que vos noms sont écrits dans les deux. » — Jésus. (Luc 10. 20)
Fréquemment, nous trouvons de nouveaux disciples de l'Évangile exultant de satisfaction parce que les Esprits perturbés se soumettent à eux.
Avec joie, ils narrent les résultats obtenus lors des sessions enthousiasmantes où ils évangélisent avec succès des entités très souvent ignorantes et perverses.
Ils sont nombreux à se perdre dans la confusion de ces émerveillements et cherchent à multiplier lesdits « travaux pratiques », brûlants d'envie de guider des amis inconscients ou malheureux des plans immédiats à la sphère charnelle, lors de contacts plus directs.
Jésus a recommandé le remède approprié à de telles situations où les apprentis, presque toujours intéressés à enseigner aux autres, oublient, peu à peu, d'apprendre pour leur propre bien.
Que les évangélisateurs sincères se réjouissent, non parce qu'ils soumettent des créatures désincarnées prises de désespoir, mais parce qu'ils sont convaincus qu'en de telles circonstances le bien est fait, pas vraiment par eux dans leur condition humaine, mais par les émissaires de Jésus, aimants et pleins de sollicitude, qui se servent d'eux comme d'intermédiaire pour la Miséricorde divine. Que cette réjouissance naisse de l'occasion de servir le bien, la conscience en harmonie avec le Maître divin, entre les douces certitudes de la foi solidement ancrée dans leur cœur.
La parole du Maître aux compagnons est très expressive et peut être très bénéfique aux disciples tourmentés des temps présents.
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Traitant de l'invisible
« Les ayant appelés près de lui, il leur disait en paraboles : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? » - (Marc 3. 23}
Ce passage de l'Évangile est des plus édifiants pour les compagnons qui, de nos jours au sein des activités spirites chrétiennes, s'efforcent d'assister les désincarnés affligés à s'équilibrer sur le chemin rédempteur.
Personne ne s'attend à obtenir un succès immédiat lorsqu'on cherche à soutenir ceux qui se sont perdus dans l'égarement.
Il est impossible de dispenser le concours du temps quand les personnages des tragédies humaines ont besoin d'élucidation. D'après ce que nous savons, pas même les apôtres réussirent à convaincre immédiatement les entités perturbées de la réalité de leur dangereuse situation. Néanmoins, sans opter pour des attitudes stériles, le disciple peut faire beaucoup en ce qui concerne ces activités éclairées. De nos jours, des compagnons dévoués au service souffrent encore de la persécution des adversaires de la lumière qui leur attribuent de funestes pactes avec des pouvoirs pervers. Le sectarisme religieux les surnomme les partisans de Satan, et leur impose des tortures et des humiliations.