Il n'y a pas que ceux qui se dirigent vers la tombe qui se communiquent par le processus des vibrations psychiques. Les esprits incarnés en font de même dans les mêmes circonstances, dès lors qu'ils sont aptes à de telles réalisations.
Dans le temps, les créatures terrestres en général élargiront ces possibilités, et percevront leur admirable valeur.
Cela, d'ailleurs, n'est pas une nouveauté, car comme nous le voyons, Paul de Tarse, à Troade, reçut la visite spirituelle d'un homme de la Macédoine qui lui demanda de l'aide.
Le récit apostolique est très clair. L'ami des gentils eut une vision qui ne lui suggéra pas une figure angélique ou un messager divin. Il s'agissait d'un homme de la Macédoine que l'ex-docteur de Tarse identifia à ses vêtements et à ses propos.
Il est utile de se souvenir d'un tel événement pour que se consolide chez les disciples sincères la certitude que l'Évangile est porteur de tous les enseignements essentiels et nécessaires, sans nous imposer le besoin de faire appel à des nomenclatures difficiles, éloignées de la simplicité avec laquelle le Maître nous a légué la lettre de rédemption dans laquelle il attire notre attention aimante, et non des théories compliquées.
161 Profitons-en
« Or, vous êtes témoins fie ces choses. » — (Luc 24. 48)
Jésus a toujours profité du minimum pour produire le maximum.
En trois ans d'apostolat, il a allumé des lumières pour des millénaires.
En rassemblant une petite assemblée de douze compagnons, il a rénové le
monde.
Avec une prédication sur la montagne, il a inspiré des millions d'âmes à la vie éternelle.
Il convertit l'aumône d'une veuve en une leçon impérissable de solidarité.
En corrigeant quelques esprits perturbés, il transforma le système judiciaire de la planète en érigeant « aimez-vous les uns les autres » pour le bonheur des êtres humains.
De cinq pains et de deux poissons, il retira l'aliment pour des milliers d'affamés.
De l'acte d'un Zachée bien intentionné, il traça un programme édifiant pour les tenants de fortune matérielle.
De l'attitude d'un pharisien orgueilleux, il sut extraire la vérité qui confond les croyants moins sincères.
En guérissant quelques malades, il institua la médecine spirituelle pour tous les centres de la terre.
Il fit d'un grain de moutarde le merveilleux symbole du royaume de Dieu.
D'une drachme perdue, il créa l'enseignement inoubliable de l'amour spirituel.
D'une croix brute, il grava la plus grande leçon de divinité de l'histoire.
Nous sommes les témoins de tout cela dans notre condition de bénéficiaires. En raison de notre connaissance, il convient d'écouter notre conscience. Que faisons-nous des bagatelles de notre chemin ? Profiterons-nous de nos occasions pour faire quelque chose de bon ?
162
Attendons
« II ne brisera point le roseau cassé, et il n'éteindra point le lumignon qui fume, jusqu 'à ce qu 'il ait fait triompher la justice, » - (Matthieu 12.20)
Evite les jugements définitifs relatifs aux tableaux conçus par le mal.
De la boue du bourbier, le Seigneur suprême profite de sa fertilité.
De la pierre rugueuse, il fait valoir sa solidité.
Du sable sec, il retire de précieux avantages.
De la substance amère, il extrait un remède salutaire.
Le criminel d'aujourd'hui peut être un estimable compagnon demain.
Dans certaines circonstances, le malfaiteur présente de nobles qualités jusque-là ignorées dont la vie profite pour graver des poèmes d'amour et de lumière.
Dieu n'est pas un auteur écrasant.
C'est un Père de miséricorde.
« Il ne brisera point le roseau cassé, et il n'éteindra point le lumignon qui fume.»
Ses mains réparent les dégâts, son haleine divine recompose et renouvellent toujours.
Ne méprise donc pas les lumières vacillantes et les vertus inexactes. N'abandonne pas la terre marécageuse, ni le bois étouffé par l'herbe néfaste.
Travaille pour le bien et aide sans cesse.
Si Dieu, Seigneur absolu de l'éternité, attend avec patience, pour quelle raison, nous autres qui ne sommes que des serviteurs imparfaits du travail relatif, ne pourrions- nous pas attendre ?
163
Ne pas croire
« Celui qui ne croira pas sera condamné. - Jésus. (Marc 16. 16)
Ceux qui ne croient pas sont ceux qui restent. Pour eux, toutes les expressions de la vie se réduisent à des sensations finies, destinées au sombre vortex de la mort.
Ceux qui élèvent leur cœur à la vie supérieure sont sauvés. Leurs jours de travail sont les marches d'un escalier infini de lumière. Au prix de valeureux efforts et de grandes luttes, ils s'éloignent de leurs semblables et, bien que reconnaissant leur propre imperfection, ils distinguent leur entourage et identifient les chemins évolutifs. Ils se sentent pleins de courage pour accomplir leur tâche laborieuse d'ascension de la montagne de l'amour et de la sagesse.
Tandis que ceux qui ne croient pas limitent leurs propres horizons et ne voient qu'avec les yeux tournés vers la tombe, insensibles à la réflexion et au discernement.
Jésus affirma qu'ils sont condamnés.
A première vue, une telle déclaration semble en désaccord avec la magnanimité du Maître.
Condamnés à quoi et par qui ?
La justice de Dieu se conjugue à la miséricorde et l'enfer sans fin est une image dogmatique.
Cependant, il est impératif de reconnaître que ceux qui ne croient pas en la grandeur de leur propre destinée se condamnent aux sphères les plus basses de la vie. Habitués à n'admettre que le visible, ils resteront à embrasser la poussière, en raison de leur incapacité volontaire à accéder aux plans supérieurs, tandis que les autres marchent vers la certitude de la vie immortelle.
La croyance est la lampe amicale, dont la lueur est maintenue par le soleil infini de la foi. Le vent de la négation et du doute ne réussira jamais à l'éteindre.
L'incroyance, néanmoins, ne connaît la vie qu'à travers les ombres que ses mouvements projettent et n'entrevoit rien au-delà de la nuit et du bourbier auquel elle se condamne.
164
Ne perturbez pas
« Eh bien ! Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. » — Jésus. (Matthieu 19. 6)
La parole divine ne se rapporte pas uniquement aux questions de cœur. Les liens affectifs se caractérisent par des fondements sacrés et les engagements conjugaux ou domestiques répondent toujours à des desseins supérieurs. L'homme ne saurait leurrer les impératifs de la loi en abusant de facilités matérielles pour flatter ses sens. En brisant l'ordre qui guide son chemin, il désorganise sa propre existence. Les principes équilibrant de la vie apparaîtront toujours pour corriger et restaurer...
L'avertissement de Jésus a pour nous une signification plus large.
« Ne séparez pas ce que Dieu a uni » correspond aussi à « ne perturbez pas ce que Dieu a harmonisé ».
Personne ne prétend ignorer la volonté divine. Aussi dur que soit le devoir, il exprime toujours la volonté du Seigneur. À moins que l'homme ne dorme du sommeil de la brute, la conscience, cette sentinelle vigilante de l'Éternel, est en mesure de discerner ce qui constitue une « obligation » et ce qui représente une « fuite ».
Le Père a créé les êtres et les a réunis. Il a créé également des situations et des choses en les ajustant pour le bien commun.