Quiconque met en péril l'harmonie des œuvres divines, se prépare à sa recomposition. Quiconque lèse le Père, enchaîne son propre « moi » aux résultats de son action malheureuse, et peut parfois passer des siècles à défaire ses chaînes...
De nos jours, un pourcentage écrasant de millions d'hommes se trouve sur terre en service réparateur, du fait d'avoir séparé ce que Dieu avait assemblé en perturbant par le mal ce que la Providence avait établi pour le bien.
Honorons les organisations du juste Juge que la notion du devoir identifie à nos yeux, de toute part dans le monde. Parfois, il suffit d'un sourire pour déranger des œuvres, mais nous serons invariablement contraints à les réparer à la sueur de notre front et avec des larmes.
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Biens extérieurs
« La vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance. » — Jésus. (Luc 12. 15)
« La vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance. »
La parole du Maître est toujours une grande source de réflexion qui touche à tout ce qui concerne l'activité humaine.
Un homme pourra retenir d'importantes sommes d'argent. Mais qu'en fera-t-il ?
Il pourra exercer largement son autorité. Néanmoins, comment se comportera-t-
il ?
Il pourra disposer de nombreux biens. Pourtant, de quelle manière utilisera-t-il ces patrimoines provisoires ?
Il aura beaucoup de projets élevés. Mais combien en réalisa-t-il ?
Il pourra poursuivre d'innombrables idéaux de perfection. Mais répondra-t-il pour autant aux nobles principes dont il est porteur ?
Francisco C. Xavier
II aura écrit des milliers de pages. Et quelle aura été la substance de son œuvre ?
Il pourra avoir vécu de nombreuses années d'existence dans son corps physique. Toutefois, qu'aura-t-il fait de son temps ?
Il pourra avoir de nombreux amis. Mais comment se sera-t-il conduit au regard des affections qui l'entouraient ?
Notre vie ne réside pas dans la richesse numérique des choses et des grâces, dans les acquisitions nominales et les titres extérieurs. Notre paix et notre bonheur dépendent de l'utilisation que nous faisons des occasions et des dons, des situations et des faveurs reçues du Très-Haut, où que nous nous trouvions aujourd'hui, ici et maintenant.
Ne cherche pas à accumuler avec légèreté ce qui t'est prêté. Mobilise, avec critère, les ressources déposées entre tes mains.
Le Seigneur ne t'identifiera pas par les trésors que tu as assemblés, par les bénédictions que tu as retenues, par les années que tu as vécues dans le corps physique. Il te reconnaîtra par l'emploi de tes dons, par la valeur de tes réalisations et par les œuvres que tu auras laissées derrière toi.
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Biens définitifs
« Moi, je suis venu pour qu 'on ait la vie et qu 'on rait surabondante, » — Jésus. (Jean
10. 10)
Si la paix de la créature ne réside pas dans l'abondance de ce qu'elle possède sur la terre, elle dépend de l'abondance des valeurs définitives dont l'âme est revêtue.
Pour cette raison, le divin Maître vint jusqu'à nous pour que nous soyons porteurs d'une vie débordante, pleine de lumière, d'amour et d'éternité.
Pour notre propre bien, nous ne devrions jamais oublier les dons substantiels que nous devons amasser dans notre esprit.
Au jeu des forces extérieures, nous ne trouverons jamais l'illumination nécessaire.
Merveilleux est le printemps terrestre, mais l'hiver viendra après lui.
La jeunesse du corps est une phase de plaisirs enivrants ; pourtant, la vieillesse ne tardera pas.
Le corps physique plus intègre et plus harmonieux ressentira, un jour, la maladie ou la mort.
Toute manifestation d'existence sur la terre est un processus de transformation permanente.
Il est indispensable de construire le château intérieur où nous pouvons ériger des sentiments au niveau le plus élevé de la vie.
Jésus nous a remplis de sa présence sublime, non pour que nous ayons des facilités éphémères, mais pour que nous soyons possédés par les richesses impérissables ; non pour que nous nous entourions de faveurs extérieures, mais pour concentrer en nous des acquis définitifs.
Soyons porteurs de la vie immortelle.
Le Christ n'est pas venu parmi nous en tant que donneur de vulgaires bienfaits. Il est venu unir le flambeau de notre cœur à la chaîne d'Amour de Dieu en nous convertissant en lumière ineffable.
167 En prière
« Seigneur, apprenez-nous à prier. - (Luc 11. 1)
Dans les cercles du christianisme, la prière, se caractérise dans ses manifestations par une infinie progression, car il existe des croyants de tous genres à différents niveaux de la foi.
Les disciples inquiets réclament que se réalisent leurs intentions inconstantes.
Les égoïstes exigent une solution à des caprices mesquins.
Les ignorants du bien en arrivent à supplier le mal pour leur prochain.
Les attristés demandent la solitude avec l'oisiveté.
Les désespérés demandent la mort.
D'innombrables bénéficiaires de l'Évangile implorent ceci ou cela pour la bonne marche des affaires qui sont de leur intérêt dans la vie physique. En résumé, ils cherchent la fuite. Ils n'aspirent qu'à rester éloignés des difficultés, du travail, de la lutte digne.
Avec patience, Jésus supporta toutes les foules qui aspiraient à son aide, à son illumination, il leur tendait ses mains bénignes, et il supportait leurs plaintes inappropriées et leurs larmes inacceptables.
Néanmoins, quand quelqu'un accepte d'être définitivement son disciple, quelque chose se passe dans l'intimité de l'âme contemplée par le Seigneur.
Les prières bruyantes cessent. Les désirs tumultueux se calment.
La prière se convertit en travail édifiant. Le disciple ne se plaint plus. Et le Maître, qui répond à ses prières, modifie sa volonté tous les jours en soulageant sa pensée des désirs inférieurs.
Le cœur uni à Jésus est un serviteur joyeux et silencieux.
Le Maître lui dit : Lève-toi et suis-moi. Et il se lève et le suit.
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En méditation
« Ils partirent: donc dans la barque vers un lieu désert, à l'écart » — (Marc 6. 32) Tes mains sont exténuées à force de faire et de défaire.
Bien naturellement, tes yeux sont remplis de l'angoisse captée dans les perturbations ambiantes.
Tes pieds souffrent de douloureuses récapitulations.
Tes sentiments vont et viennent sous le coup des impulsions agitées, influencées par mille personnes différentes. Ton cœur est tourmenté.
C'est naturel. Notre esprit a soif de paix, comme la terre asséchée a besoin d'eau
fraîche.
Viens à l'écart, dans ton pays intérieur, afin de te reposer un peu. Oublie les barrières sociales, les contrôles domestiques, les incompréhensions des parents, les sujets difficiles, les problèmes inquiétants, les idées inférieures. Eloigne-toi des lieux communs auxquels tu es encore attaché. Concentre-toi, pendant quelques minutes, sur la compagnie du Christ sur la barque de tes pensées les plus pures, sur la mer de tes préoccupations quotidiennes... Il lavera ton esprit contaminé par les afflictions. Il apaisera tes ulcères. Il te donnera des suggestions salutaires.