Выбрать главу

Mme Serbois prononça simplement : « Comme tu voudras. »

Il reprit, parlant maintenant avec abondance : « Oui, ça s’explique très facilement en partageant l’héritage. Nous héritons d’un ami qui n’a pas voulu faire de différence entre nous, qui n’a pas voulu établir de distinction, qui n’a pas voulu avoir l’air de dire : « Je préfère l’un ou l’autre après ma mort, comme je l’ai préféré pendant ma vie. Et sois certaine que, s’il y avait songé, c’est ce qu’il aurait fait. Il n’a pas réfléchi, il n’a pas prévu les conséquences. Comme tu le disais fort bien, c’est à toi qu’il faisait toujours des cadeaux. C’est à toi qu’il a voulu offrir un dernier souvenir... »

Elle l’arrêta, avec une nuance d’impatience. « C’est entendu. J’ai compris. Tu n’as pas besoin de tant d’explications. Va tout de suite chez le notaire. »

Il balbutia, rougissant, confus soudain : « Tu as raison. J’y vais. »

Il prit son chapeau, et s’approchant d’elle tendit ses lèvres pour l’embrasser en murmurant :

« A bientôt, chérie. »

Elle offrit son front et reçut un gros baiser pendant que les grands favoris lui chatouillaient les joues.

Puis il sortit d’un air joyeux.

Et Mme Serbois, laissant tomber son ouvrage, se mit à pleurer.

23 septembre 1884

FIN