Corrigé
de
Grammaire et exercices
de la langue internationale
Espéranto
par L. de Beaufront
Préface
Donner à l’étudiant le moyen de contrôler sa version, ou l’aider dans ses doutes; le mettre a même de rétablir sur le Corrigé le texte de l’Ekzercaro: tel est le double but que nous nous sommes proposé dans cette traduction. Il explique surabondamment la littéralité qui la caractérise et les notes qui l’accompagnent.
L’Esperanto étant la simplicité même, il ne faut pas s’en compliquer l’étude et l’acquisition par des procédés maladroits. Ainsi, tenter de s’assimiler le dictionnaire de la langue par petites doses de mots appris chaque jour isolément serait il la fois puéril et fastidieux. C’est en les voyant dans un contexte qui les éclaire, les vivifie et aide à les retenir, que l’on acquerra facilement et agréablement les mots de l’Esperanto. Nous avons d’ailleurs indiqué la marche à suivre en tête même de l’ouvrage dont cet opuscule est le corrigé. Aux livres indiqués là nous ajouterons l’excellent manuel de nos cours, L’Esperanto en 10 leçons, dont l’emploi parallèle à celui de l’Ekzercaro ne pourra donner que les meilleurs résultats. Ses groupements de mots par familles et ses petits exercices visant surtout l’acquisition du vocabulaire usuel prépareront très efficacement à la conversation en Esperanto, en attendant un ouvrage spécial où nous donnerons des modèles sur toutes Sortes de sujets et qui aura pour titre: Guide de la conversation en Esperanto.
Nous rappelons l’emploi et l’assimilation du Texte Synthétique. Étrange intentionnellement, ce texte a été et sera un excellent moyen mnémonique pour acquérir et conserver ce que j’appellerai le moule de l’Esperanto. Mais pour cela, bien entendu, il faut s’en servir scrupuleusement comme nous l’avons indiqué dans l’opuscule qui le renferme.
Esperantaj Prozaĵoj achèveront agréablement pour tous l’assimilation de l’Esperanto. Mais qu’on ne se contente pas d’une lecture curieuse et distraite, car alors on n’en retirerait qu’un agrément passager. Lisez avec une attention minutieuse, à laquelle rien n’échappe. Choisissez dans ce recueil les morceaux les plus simples, ceux surtout qui vous fournissent le plus de mots et de tournures usuels; pénétrez-vous-en bien; traduisez-les par écrit; rétablissez le texte sur vos traductions et vous ne tarderez pas a écrire l’Esperanto aussi facilement que votre langue maternelle.
À ceux qui suivront la voie que nous avons indiquée et que l’expérience a pleinement justifiée, nous promettons une acquisition facile, sûre et rapide de l’Esperanto. Mais à ceux qui, par légèreté ou paresse, se contenteront de plaquer, a l’aide du dictionnaire, des mots Esperanto sur des mots français, nous ne promettons rien du tout: si facile qu’il soit, l’Esperanto ne doit pas plus qu’une autre langue se calquer sur la langue maternelle de chacun. Sa nature même s’y refuse.
Corrigé[1]
5° EXERCICE (page 42).
Substantifs et adjectifs au singulier.
Père et frère. — Un lien est un animal. — Une rose est une fleur et un pigeon est un oiseau. — La rose appartient (à Théodore. — Le soleil brille. — Le père est en (bonne) santé. — Le père est tailleur. — Un enfant n’est pas un homme mûr. — L’enfant ne pleure plus. — Le ciel est bleu. — Où est le livre et le crayon? — Le livre est sur la table, et le crayon est couché sur la fenêtre. — Sur la fenêtre sont couchés un crayon et une plume. — Voici une pomme. — Voici la pomme que j’ai trouvée. — Sur la terre est couchée une pierre.
6° EXERCICE (page 43).
Substantifs, adjectifs au singulier, au pluriel et à l’accusatif. Adverbes.
Un lien est fort. — Les dents d’un lion sont aiguës. — Ne donnez (ou: ne donne) pas la main à un lion. — Je vois un lion. — Rester avec un lion est dangereux. — Qui a le courage de (qui ose) aller à cheval sur un lion? — Je parle touchant (d’) un lion. — Le père est bon. — Voila le chapeau du père. — Dites au père que je suis diligent. — J’aime le père. — Venez ensemble (conjointement) avec le père. — Le fils est debout auprès du père. — La main de Jean est propre. — Je connais Jean. — Louis, donnez-moi (ou: donne-moi) du pain. — Je mange au moyen de la bouche et flaire au moyen du nez. — Devant la maison est debout (se tient) un arbre. — Le père est dans la chambre.
7° EXERCICE (page 44).
Pluriel et accusatif.
Les oiseaux volent. — Le chant des oiseaux est agréable. — Donnez (ou: donne) de l’eau aux oiseaux, car ils veulent boire. — Le garçon a chassé les oiseaux. — Nous voyons par les yeux et entendons par les oreilles. — De bons enfants apprennent diligemment. — Alexandre ne veut pas apprendre, et c’est pourquoi je bats Alexandre. — Du père j’ai reçu un livre et du frère j’ai reçu une plume. — Je viens du (de chez le) grand-père et vais maintenant a (chez) l’oncle. — Je lis un livre. — Le père ne lit pas de livre, mais il écrit une lettre.
8° EXERCICE (page 45).
Récapitulation, comparatif et superlatif.
Le papier est blanc. — Du papier blanc est couché sur la table. — Le papier blanc n’est plus couche sur la table. — Voici le cahier de la jeune demoiselle. — Le père m’a donné une douce pomme. — Racontez (ou: raconte) une belle histoire a mon jeune ami. — Je n’aime pas des hommes obstinés. — Je désire (souhaite) a vous un bon jour, monsieur! — Un bon matin! (ou: bon matin!) — Joyeuse fête! (je vous souhaite). — Quelle joyeuse fête! (c’est aujourd’hui). — Sur le ciel se tient le beau soleil. — Dans le jour, nous voyons le clair soleil, et dans la nuit, nous voyons la pâle lune et les belles étoiles. — Le papier est très blanc, mais la neige est plus blanche. — Du lait est plus nourrissant que du vin. — J’ai de plus frais pain que vous. — Non, vous errez (vous vous trompez, vous faites erreur), monsieur; votre pain est moins frais que le mien. — D’entre tous (de tous) mes enfants Ernest est le plus jeune. — Je suis ainsi fort comme vous (je suis aussi fort que vous). — D’entre tous (de tous) ses frères Antoine est le moins sage.
9° EXERCICE (page 46).
La fée.
Une veuve avait deux filles. La plus vieille était ainsi (tellement) semblable a la mère par son caractère et visage, que chacun qui la voyait pouvait penser qu’il voit[2] la mère; elles l’une et l’autre (elles deux) étaient si désagréables et si fières qu’on ne pouvait vivre avec elles. La plus jeune fille, qui était le plein portrait (tout le portrait) de son père selon (pour) sa bonté et honnêteté, était hormis cela (en dehors de cela) une des plus belles filles qu’on pouvait trouver.
10° EXERCICE (page 47).
Adjectifs numéraux cardinaux et ordinaux.
Deux hommes peuvent faire plus qu’un. — J’ai seulement (je n’ai que) une bouche, mais j’ai deux oreilles. — Il se promène avec trois chiens. — Il a fait tout au moyen des dix doigts de ses mains. — D’entre (de) ses nombreux enfants les uns sont bons et les autres sont méchants. — Cinq et sept font douze. — Dix et dix font vingt. — Quatre et dix-huit l’ont vingt-deux. — Trente et quarante-cinq font soixante-quinze. — Mil huit cent quatre-vingt-treize. — Il a onze enfants. — Soixante minutes l’ont une heure, et une minute consiste de (est constituée par) soixante secondes. — Janvier est le premier mois de l’année, Avril est le quatrième, Novembre est le onzième, Décembre est le douzième. — Le vingt-deuxième (jour)[3] de Février est le cinquante et unième jour de l’année. — Dieu choisit le septième jour de la semaine pour qu’il fut plus saint que les six premiers jours. — Qu’est-ce que Dieu créa dans le sixième jour? — Quelle date avons-nous aujourd’hui? — Aujourd’hui c’est le vingt-septième (jour) de Mars. — Georges Washington a été enfanté (est né) le vingt-deuxième[4] jour de Février de l’année mil sept cent trente-deuxième.
[1]
Les 4 premiers exercices de
[2]
Et non qu’il voyait, comme nous le dirions en français.
[3]
Voir le