— Un vrai documentaire ; j’ai la maison aussi, le carrefour, tout !
— On passera chez le gros connard à la bite fleurie pour que sa rombiasse récupère les siens.
— Nous sommes déjà allés les chercher.
— Tu es magique, Noirpiot. Où est Béru ?
— Il finit de tirer la mère Smith. Je pense qu’elle aura eu sa dose, tu ne l’as pas entendu gueuler ?
— J’ai cru que c’étaient des coyotes.
— Donc, décarrade générale ? La grande scène du départ avec toute la troupe ?
— Direction l’Afrique du Sud, j’ai hâte d’être au Cap, où nous trouverons un vol pour Paname. Une fois là-bas, la Justice française prendra l’affaire en main si elle le souhaite ; elle disposera de tous les éléments, et même de la dame Smith et de son complice.
Il soupire :
— L’affaire ! Tu vas voir qu’elle va s’embourber dans les discussions diplomatiques !
— Probable, mais ce ne sera plus notre problo, Jéjé. Nous, nous aurons accompli la mission qui nous était confiée. Le reste n’est que déclarations fumeuses et papier hygiénique.
Voyant que je fais la grimace, il murmure :
— Tu as très mal, hein ?
— C’est un passe-temps comme un autre. Quand on sera de retour, fais-moi penser d’envoyer une babiole à Gretta Dübitsch. Un souvenir de Paris, même quand tu as la chaglatte en flammes, ça fait toujours plaisir.
THAT’S ALL
— Comment va ta jambe ? demande m’man.
— Mieux, ma chérie.
— Et ton bras ?
— Au poil.
— Et ta figure ?
Au lieu de répondre, je lui chante « Alouette, gentille alouette… ».
Elle hausse les épaules et me contemple tendrement.
— À propos, fait-elle, c’est bien en Namibie que tu étais ?
— Oui, pourquoi ?
— Tous les médias parlent d’une énorme quantité d’uranium qui avait disparu et qu’on a retrouvée grâce aux Services secrets britanniques.
— Ça ne m’étonne pas, réponds-je, ces gens-là sont irremplaçables !