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Les études sur l’œuvre, si elles sont nombreuses, ne sont toutefois pas à la mesure du succès ni de la diffusion des livres d’un des auteurs les plus lus du XXe siècle. Rien de comparable, par exemple, avec les études sur Proust, Céline ou Simenon ! Parmi celles-ci, il faut mentionner le livre très intéressant, mais malheureusement difficile à trouver, de Renée Boviatsis, L’Humanisme de San-Antonio, paru à la Pensée universelle en 1980. Aujourd’hui, alors que le lectorat de Frédéric Dard est moindre que de son vivant, notamment parmi les jeunes, les chercheurs universitaires s’emparent de plus en plus du sujet. Ils multiplient les articles, les essais, les communications, les séminaires et les ouvrages de synthèse qui en découlent. Ainsi, ces dernières années, ont été édités :

— Faut pas pisser sur les vieilles recettes. San-Antonio ou la fascination pour le genre romanesque, de Françoise Rullier-Theuret (Academia-Bruylant, 2008),

— San-Antonio et la Culture française, Actes du colloque international des 18, 19 et 20 mars 2010 en Sorbonne sous la direction de Françoise Rullier-Theuret (université de Savoie, 2010),

— San-Antonio et la Langue, Actes du colloque international des 30, 31 mai et 1er juin 2013 (édition en cours),

— Pourquoi (re)lire San-Antonio aujourd’hui ?, Actes du colloque international de l’université de Bourgogne, à Dijon, en 2014, sous la direction de Hugues Galli (Éditions universitaires de Dijon),

— et Les salauds vont en enfer, à la suite d’un colloque à l’université de Bourgogne, là encore sous la direction de Hugues Galli (Éditions universitaires de Dijon, 2015).

Ils actualisent et approfondissent les thèses qui existaient déjà et offrent une réflexion autrement plus sérieuse, dense et référencée que celle amorcée au premier séminaire de littérature générale organisée à Bordeaux le 6 avril 1965 par le Pr Escarpit, en présence de Frédéric Dard (Le Phénomène San-Antonio, une publication du Centre de sociologie des faits littéraires, 1965).

Je le jure (Stock, 1975), écrit par Sophie Lannes à la suite d’une interview de l’auteur, est considéré comme une autobiographie incontournable pour comprendre Frédéric Dard. Sa vie a été racontée avec beaucoup de talent (et de détails) par François Rivière dans Frédéric Dard ou la Vie privée de San-Antonio (Fleuve Noir, 1999). Plusieurs ouvrages bien documentés complètent utilement cette biographie :

— Frédéric Dard, de Louis Bourgeois (La Manufacture, coll. « Qui suis-je ? », 1985),

— Frédéric Dard, dit San-Antonio, de Jean Durieux (Renaudot et Cie, 1990),

— Sur les pas de Frédéric Dard, de Jean-Pierre Rémon (Les Créations du Pélican, 1996),

— Frédéric Dard, dit San-Antonio, de Pierre Creet et Thierry Gautier (Cheminements, coll. « J’aime », 2001),

— Frédéric Dard, « Sois tranquille mon pays, je t’aime », de France Lestelle (Aléas, 2002),

— San-Antonio et son double, l’aventure littéraire de Frédéric Dard, de Dominique Jeannerod (PUF, 2010),

— Je me suis raconté des histoires très tôt, de Francis Gillery et François Rivière (Fleuve Noir, 2011), et

— San-Antonio se met à table, de Blandine Vié (Éditions de l’Épure, 2011).

Inclassable est le singulier dialogue entre Mgr Mamie, évêque de Fribourg, et Frédéric Dard, édité sous le titre D’homme à homme (Martin Michel, 1984), et pour le moins étrange, Pour solde de tout compte, de Philippe Aurousseau et Éric Bouhier, imaginant l’accueil au paradis de l’âme de San-Antonio par saint Antoine de Padoue (Éditions de l’île aux Moines, 2006).

La place nous manque pour citer les milliers d’articles de journaux, d’interviews radiophoniques ou télévisées, car Frédéric Dard a participé à de très nombreuses émissions littéraires ou de divertissement, depuis les années 1965 jusqu’à sa mort. À l’époque, il fut un très bon client du « Grand Amphi », puis du « Grand Échiquier » de Jacques Chancel, de « Lunettes noires pour nuits blanches » de Thierry Ardisson, de « Bienvenue chez Guy Béart », de plusieurs « Apostrophes » de Bernard Pivot, de « Visas » de Claude Villers, du « Pop Club » de José Artur, des « Grands Entretiens » de Jean Dumur (Radio Télévision Suisse), de « Nulle part ailleurs » sur Canal +, de « Coucou, c’est nous » de Christophe Dechavanne ou du « Grand Bluff » de Patrick Sébastien. Plusieurs documentaires lui furent consacrés, dont La Passion selon San-Antonio, de Pierre-Henry Salfaty, Cette mort dont je parlais, de Francis Gillery et François Rivière, Nous nous sommes tant aimés, de Jérôme Revon, ou Docteur San-Antonio et Mister Dard, de Guy Carlier.

Parmi les sites Internet consacrés à l’œuvre, on n’est pas étonnés d’en découvrir certains mis en ligne par des passionnés italiens ou russes. Le site officiel est le site des Amis de San-Antonio, dans lequel on trouve les liens vers les sites de Philippe Calame, de François Kersulec, de Jérôme Isore ou de Pierre Crescenzo. Avec une mention spéciale au site élégant, très complet et sans cesse actualisé de Lionel Guerdoux, www.toutdard.fr.

En matière de documentation, les vrais gardiens du temple sont Les Amis de San-Antonio à travers leur revue trimestrielle, Le Monde de San-Antonio, débutée à l’été 1997. Elle est éditrice d’un certain nombre d’ouvrages écrits par ses membres, dont Déballage cadeau, recueil initialement prévu de soixante-quinze témoignages, mais qui en a compté finalement quatre-vingt-onze, à l’occasion des soixante-quinze ans de Frédéric Dard. Le MSA a édité L’Abécédaire (2015), préfigurant à sa manière ce Dictionnaire amoureux (mes articles « Les cons », « Écrivain », « Marie-Marie » et « Sanasutra » ont été en partie repris ici, avec l’autorisation du Monde de San-Antonio). Deux autres dictionnaires ont précédé celui-ci, le Dictionnaire San-Antonio de Serge Le Doran, Frédéric Pelloud et Philippe Rosé (Fleuve Noir, 1993), présentant près de 15 000 entrées (argot, néologismes, calembours, tropes, pages roses et noms propres) et le Dicodard, riche de plus de 3 000 extraits réunis par Pierre Chalmain (Fleuve Éditions, 2015).