RIGOUSTIN : revolver.
ROBERTS (les) : les seins.
ROGNONS (les) : les testicules.
ROTEUSE : bouteille. En particulier de champagne.
ROUILLE : idem, roteuse.
ROULER : parler énormément.
ROUPANE : robe. Se dit aussi d’autres vêtements.
ROUSTONS (les) : les testicules.
SABOULER (se) : se vêtir.
SABRER : faire l’amour.
SACCAGNE : couteau.
ST-JEAN (en) : nu.
SANDWICH (être pris en) : se trouver entre deux feux. Pour une femme : être possédée par deux hommes à la fois.
SAPER (se) : se vêtir.
SAUCE (balancer la) : tirer.
SAVEUR (coup de) : coup d’œil.
SERBILLON (envoyer le) : avertir. Faire signe.
SERINGUE (la) : le revolver.
SERRE (faire le) : guetter. Avertir. Faire signe.
SERVIETTER (se faire) : être arrêté par la police.
SERVIR (quelqu’un) : lui donner un mauvais coup.
SEULABRE : seul.
SIROP (être dans le) : idem, envapement.
SORGUE (la) : la nuit.
STRASSE (la) : la chambre.
SUCRER (se) : s’enrichir.
SUCRER (se faire) : se faire prendre par la police.
SUIF (faire du) : chercher des noises.
TALBINS : billets de banque.
TARIN : nez.
TAPER (se) : se battre.
TAPIN : prostituée.
TAPIS : bars, restaurants, etc.
TAPISSER : connaître.
TARTINES (les) : les chaussures.
TARTISSES (les) : les W-C, les lavabos.
TASSES (les) : idem, tartisses.
TIRE : voiture.
TRACER (se) : s’en aller.
TRANCHE (la) : la tête. Avant, se disait tronche.
TRANCHE (en) : en tête, entrer le premier.
TRÈFLE (le) : le monde, la foule. Avant se disait, trèpe.
TRIAGE (premier) : la première fois.
TRICARD : interdit de séjour.
TRINGLER : faire l’amour.
TROGNON (le) : la tête.
TRUFFE (une) : individu sans envergure.
TRUFFER : tirer.
TUBER : téléphoner, ou renseigner. Tuber aux courses : donner un tuyau.
VAGUER : fouiller.
VALISE (faire la) : s’en aller. Quitter définitivement son conjoint en profitant de son absence.
VALSE (inviter à la) : proposer à quelqu’un de sortir pour se battre.
VALSEUR : postérieur féminin.
VANNOT (balancer un) : envoyer un boniment.
VEILLEUSE (la mettre en) : se taire.
VICELARD : vicieux.
VINAIGRE (faire) : agir rapidement.
WATERLOO (c’est le) : signifie que tout va mal.
ZONE (être de la) : ne pas savoir où coucher.
ZONER (SE) : rentrer chez soi se coucher.
Auguste le Breton
« Peut-être pas bien haut mais tout seul. »
Il est difficile de raconter la vie d’Auguste le Breton, celle-ci ayant fait l’objet de deux livres autobiographiques qui s’en sont chargé avec talent : Les Hauts Murs, récit de son passage en maison de correction et Malfrats and Co, La Loi des rues, récits de son adolescence chez les SDF et de ses débuts de truand.
Brièvement :
Né en 1913 d’un père clown (Auguste), Auguste le Breton vit une enfance perdue : orphelin il est rejeté par sa mère avant de prendre son destin en main. Adolescent, il monte à Paris où, sans abri mais dans l’anonymat de la grande ville, il se joint aux Apaches des fortifs. Truand, son métier consiste à diriger des parties clandestines de poker.
Pendant la guerre, il adhère naturellement à un réseau de résistance tout en restant bookmaker.
D’un passage à la brigade territoriale du commissaire René Levitre il tire la documentation qui lui permet d’écrire ses romans, dont, Du rififi chez les femmes et Rafles sur la ville.
Ses succès d’auteur, de dialoguiste, de scénariste vont lui permettre de réaliser son rêve d’enfant en allant régulièrement séjourner chez les Indiens d’Amérique du Sud et en arpentant la planète.
« Un écrivain ne doit pas vivre sans quitter sa chaise, ou alors il ne sert à rien. »
En dehors de son œuvre littéraire considérable et de ses nombreux scénarios, nous lui devons l’introduction de l’argot dans la littérature : le mot « rififi » est son enfant, sa propriété.