Transe de vérité : transe semi-hypnotique provoquée par certains narcotiques de perception et au cours de laquelle on décèle le mensonge par les plus infimes détails. (Note : les narcotiques de perception sont fréquemment fatals, sauf pour les individus capables de modifier la structure du poison dans leur organisme.)
Tupile : « planète-sanctuaire » (il y en eut probablement plusieurs) des Maisons de l’Imperium défaites et dont la situation n’est connue que de la Guilde. Cet asile est demeuré inviolé pendant toute la durée de la Paix de la Guilde.
U
Ulema : docteur en théologie des Zensunni.
Umma : membre de l’une des fraternités de prophètes. Terme de mépris dans l’Imperium pour toute personne ayant tendance à énoncer des prophéties fanatiques.
Uroshnor : l’un des mots dépourvus de sens particulier et que les Bene Gesserit implantent dans l’esprit de leurs victimes pour les contrôler. Celles-ci, lorsque le mot est prononcé, sont immobilisées.
Usul : terme fremen signifiant : « La base du pilier. »
V
Varota : luthier fameux pour ses balisettes. Natif de Chusuk.
Vérité : narcotique d’Ecaz qui annihile la volonté. Interdit tout mensonge à celui qui l’absorbe.
Ver des sables : Voir Shai-hulud.
Vidangeur : terme général désignant les astronefs-cargos de forme irrégulière chargés de déverser des matériaux depuis l’espace vers la surface d’une planète.
Vinencre : plante rampante originaire de Giedi Prime et dont les maîtres d’esclaves se servent fréquemment comme d’un fouet. Laisse dans la chair une cicatrice de couleur rouge sombre et une douleur résiduelle qui subsiste durant des années.
Voix (la) : effet de l’éducation Bene Gesserit. Permet aux adeptes de sélectionner certains harmoniques de leur voix afin de contrôler les individus.
W
Wali : jeune Fremen inexpérimenté.
Wallach IX : neuvième planète de Laoujin qui abrite l’École Mère du Bene Gesserit.
Y
Ya hya chouhada : « Longue vie aux combattants ! » Cri de bataille des Fedaykin. Ya (maintenant) est ici augmenté de la forme hya (maintenant prolongé éternellement). Chouhada (combattants) a ici le sens précis de combattants contre l’injustice.
Yali : appartement personnel d’un Fremen à l’intérieur d’un sietch.
Ya ! Ya ! Yawm ! : chant rythmé fremen pour les rites les plus importants. Ya a le sens de : « Maintenant, faites bien attention ! » La forme yawm accentue l’urgence. Ce chant est en général traduit par : « Maintenant, écoutez bien ! »
Z
Zensunni : adeptes de la secte schismatique qui rompit vers 1381 A.G. avec les enseignements de Mahomet (le soi-disant « Troisième Mahomet »). La religion des Zensunni se caractérise par l’importance accordée au mysticisme et le retour aux « voies de nos pères ». Certaines études indiquent qu’Ali Ben Ohashi aurait été à l’origine du schisme mais diverses preuves tendent à le faire apparaître comme un simple porte-parole de sa seconde épouse, Nisai.
POSTFACE DE GÉRARD KLEIN
L’un des métiers les plus singuliers et significatifs que, au dire de ses éditeurs, Frank Herbert ait exercés (mais celui-là, il me l’a longuement confirmé), et qui a certainement eu une influence sur son œuvre, est celui de veilleur de feux en forêt. Sans doute s’agissait-il d’une des immenses forêts de l’Oregon ou de l’État de Washington, bien qu’il en ait souvent parlé comme de jungles froides. Ou peut-être de celles de la Californie, souvent la proie des flammes. Mais comme il est né à Tacoma dans l’État de Washington et qu’il a longtemps vécu dans l’Oregon, les deux premières sont les plus vraisemblables. Il faut l’imaginer, au sommet de tours métalliques, en compagnie de sa femme Beverly, guettant jour et nuit fumées ou flammes signalant des départs de feu.
À une autre époque de sa vie, il étudia longuement les dunes de sable de l’Oregon en vue d’un article qui ne fut jamais écrit. Elles l’inspirèrent sans aucun doute pour son œuvre principale. Des déserts infinis de sable aux étendues verdoyantes, c’est le parcours de Dune lorsque les Fremen parvinrent à libérer l’eau séquestrée par les vers géants. C’est paradoxalement après avoir écrit Dune que Herbert fut envoyé au Vietnam et au Pakistan en 1972 pour une mission de conseiller social et écologique ; il aurait pu y trouver une source d’inspiration supplémentaire.
J’ai découvert Dune en 1967 dans l’édition de poche américaine de Ace Books, chez Brentano’s, librairie de l’avenue de l’Opéra que je fréquentais régulièrement pour y découvrir des nouveautés de science-fiction en anglais. Petit volume fort épais, petits caractères, mais j’avais de bons yeux et je le dévorai. C’était et ça reste pour moi le chef-d’œuvre absolu. Il figura bien entendu en tête de la liste que je demandai aux Éditions Laffont d’acheter, au début de 1969, pour la collection « Ailleurs et Demain » que, grâce à Robert, je venais de créer. Je choisis Michel Demuth, en raison du sens de l’épique qu’il manifestait dans ses propres écrits, pour traduire ce livre difficile.
Nombre des auteurs que j’ai publiés sont devenus des amis fidèles, entre autres John Brunner, Robert Silverberg, Norman Spinrad, quant aux Français, que je connaissais souvent bien avant de les éditer, je citerai Jacques Sternberg, Michel Jeury et Philippe Curval avec qui les relations sont parfois orageuses dès qu’il s’agit de toucher à une virgule de son texte. Mais mes relations avec Frank Herbert furent étroites et singulières parce que nous parlâmes des heures durant de son œuvre et en particulier des quelques énigmes que recèle Dune et qui ont été souvent très mal interprétées. Je ne le vis avec Beverly qu’à chacun de leurs passages en Europe mais nos rencontres demeurèrent pour moi historiques. Beverly, Bev pour les amis, était une très belle femme, que Frank avait épousée en secondes noces en 1946 et qui l’avait soutenu moralement et matériellement durant les six années que prit la rédaction de Dune. Elle le conseilla sans doute lors du travail d’écriture complexe de l’ouvrage. Elle était d’une intelligence et d’une sensibilité exceptionnelles ; quand je la rencontrai, elle était déjà éprouvée par la maladie qui devait l’emporter en 1984 mais elle n’en montrait rien. Il est clair qu’elle a inspiré le personnage de Jessica. Ils vécurent ensemble trente-sept ans.
Au-delà de l’histoire et de la thématique de Dune, certains des aspects de ce roman cachent une signification profonde souvent passée inaperçue des commentateurs les plus attentifs. Je n’en retiendrai ici que trois. Mais il doit être bien entendu que la complexité de l’univers de Dune tel qu’il a été créé et décrit par Frank Herbert dans les cinq volumes du cycle1 ne saurait être rendue par aucune analyse. Herbert du reste a encore démultiplié cette complexité en ouvrant un grand nombre de portes, souvent en introduisant un simple nom, dont il ne décrira jamais ce qu’elles pouvaient cacher.