Il ne sut quoi répondre. Sa tête bourdonnait. Elle lui avait mis le dos au mur. Il réalisait simplement qu’il l’aimait, qu’il avait besoin d’elle, qu’il prendrait n’importe quelle décision qu’elle aurait souhaitée.
Des cris rauques et jubilatoires provenant de l’extérieur vinrent jusqu’à eux. Ils crurent entendre aussi ce qui semblait être des hurlements. Antipater jeta un œil par la fenêtre et aperçut de nouveaux feux sur les collines. La phase de la conquête commençait pour de bon. Les vainqueurs se servaient leur butin.
Il fallait s’y attendre, songea Antipater. Cela ne changeait rien en ce qui le concernait. La seule question importante était de savoir dans quelle direction aller : à l’est avec l’empereur déchu ou à l’ouest avec son frère.
Il se tourna vers Justina. Attendant qu’elle dise quelque chose.
Elle luttait toujours contre le froid imaginaire d’un hiver imaginaire, mais elle souriait. Le froid était imaginaire, le sourire bien réel. « Ainsi, dit-elle, romaine je serai. Avec toi, dans la neige, en Gaule. Est-ce une folie, Lucius ? Parfait. Faisons cette folie ensemble. Et ensemble nous essayerons de nous tenir chaud où que nous soyons… Nous devrions préparer nos bagages, mon amour. Ton nouvel empereur part demain pour Massilia, c’est bien ce que tu m’as dit ? »