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Béru s’immobilisa, comme une locomotive à vapeur dans une gare, en crachant toutes sortes de fumées de couleurs variées, allant du blanc flocon au gris slip (slip de Béru, of course). Il ressemblait à un bœuf foudroyé par un coup de merlin (votre résidence en Vendée à prix d’emprunt personnalisé). Son regard chaviré faisait penser aux fenêtres grillagées d’un cloître espagnol. Au bout d’un instant il parut reprendre conscience et, d’un formidable ébrouement, se défit de l’énorme grenouille soudée à lui. Berthe chut sur la moquette élimée avec un bruit que le post coït rendit plus flasque qu’il n’aurait dû.

Sa Majesté amorça une profonde inspiration. Le Gravos plaça ses deux poings sur ses deux hanches et se tourna vers nous, ruisselant de sueur, entre autres. Il avait l’altière noblesse du gladiateur vainqueur. Il paraissait attendre quelque chose avant de parler. Cela vint : il s’agissait d’un fantastique pet, éclatant comme le clairon dans l’aube, et aux vibrations infinies. Alors, le héros eut un doux sourire riche en miséricordes (à nœuds) de toutes sortes. Son plantureux sexe ne faiblissait toujours pas et restait dardé vers nous, animé d’un louche balancement.

— Docteur Morton, murmura Alexandre-Benoît, docteur Morton, d’homme z’à homme, est-ce qu’vous croiliez qu’on correspond, moi et Berthe, à ce qu’vous cherchez ?

— Sans aucun doute, répondit le praticien. Vous avez été éblouissants. J’ai hâte de vérifier si vous allez ou non conserver cette forme à Noblood-City.

Pour toute réponse, Bérurier exprima le fond de sa pensée en flattant Coquette et en éclatant de rire.

III

L’ACCUEIL

Noblood-City ne se différencie aucunement des autres villes américaines de son importance. Y a plein de motels entre l’aéroport et le centre ville. Des motels qui rivalisent d’ingéniosité et de mauvais goûts. Les constructions de certains représentent des huttes de trappeurs ; pour d’autres, il s’agit de tentes d’Indiens, on trouve encore des maisons arabes, des cottages anglais, voire tous les principaux personnages de l’univers Mickey, transformés en habitations. Ensuite viennent les supermarkets, mais en France, maintenant on est dans le coup et je te décris rien. On dépasse des halls immenses de bagnoles d’occasion dont les prix sont affichés en énormes caractères sur les pare-brise. Et puis des maisons de jeux, où règne un vacarme effroyable, avec d’immenses travées d’appareils à sous, de juke-boxes, d’engins électroniques qui te permettent de disputer un match de tennis ou de foot, ou bien de piloter une formule 1 dans la Cordillère des Andes.