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pleine de f-fougue. Tu ne tiendras pas. Et moi, je ne pourrai pas vivre sans toi.
- Vous le pourrez, vous êtes fort. Je vous complique l'existence. Sans moi, vous serez plus libre... Quant au fait que je suis pleine de vie et de fougue, les sours ne le sont pas moins. Dieu n'a que faire des tièdes et des indifférents. Adieu, adieu. Je savais depuis longtemps que vous et moi, c'était impossible.
Eraste Pétrovitch ne répondit rien, anéanti, sentant bien qu'il n'était pas d'argument qui pût la faire revenir sur sa décision. Angelina, silencieuse elle aussi, caressait avec précaution sa joue, puis sa tempe blanchie.
Du cour de la nuit, du fond des rues encore enté-nébrées, en complète dysharmonie avec la tristesse de cet instant d'adieu, montait vers eux le battement incessant, triomphant, des cloches de Pâques.