— Ouais, dit Jerome. Moi aussi. »
Elle lève les yeux vers lui, l’air timide et suppliant ; sous la frange grisonnante, on dirait presque un visage d’enfant.
« Tu seras toujours mon ami, hein ?
— Toujours. »
Il étreint ses épaules, des épaules frêles à vous fendre le cœur. Au cours des deux derniers mois de la vie de Hodges, elle a perdu cinq kilos qu’elle n’avait pas besoin de perdre. Il sait que sa mère et Barbara attendent de pouvoir la remplumer.
« Toujours, Holly.
— Je sais, dit-elle.
— Alors pourquoi tu demandes ?
— Parce que c’est si bon de te l’entendre dire. »
Fin de ronde, pense Jerome. Il n’aime pas la formule, mais elle est juste. Elle est juste. Et tout ça est mieux que l’enterrement. Être là avec Holly par ce matin ensoleillé de fin d’été, c’est bien mieux.
« Jerome ? Je ne fume pas.
— C’est bien. »
Ils restent silencieux un petit moment, à regarder le chrysanthème flamboyer de toutes ses couleurs au pied de la stèle.
« Jerome ?
— Oui, Holly ?
– Ça te dirait d’aller au cinéma avec moi ?
— Oui, dit-il, puis il se corrige. Ouaip.
— On laissera un siège vide entre nous. Juste pour poser notre pop-corn.
— OK.
— Parce que je déteste le poser par terre, où il y a sûrement des cafards, et peut-être même des rats.
— Moi aussi je déteste ça. Qu’est-ce que tu veux aller voir ?
— Quelque chose qui nous fera rire rire rire.
– Ça me va. »
Il lui sourit. Holly lui rend son sourire. Ils quittent Fairlawn et rejoignent le monde extérieur ensemble.
NOTE DE L’AUTEUR
Merci à Nan Graham, qui a édité ce livre, et à tous mes amis de Scribner, notamment — mais pas uniquement — Carolyn Reidy, Susan Moldow, Roz Lippel et Katie Monaghan. Merci à Chuck Verrill, mon agent de longue date (important) et ami de longue date (encore plus important). Merci à Chris Lotts, qui a vendu les droits étrangers de ce livre. Merci à Mark Levenfus, qui veille à mes affaires et garde un œil sur la Haven Foundation, chargée d’aider les artistes indépendants traversant des périodes difficiles, et sur la King Foundation, chargée d’aider les écoles, les bibliothèques et les casernes de pompiers des petites villes. Merci à Marsha DeFilippo, ma très compétente assistante personnelle, et à Julie Eugley, qui fait tout ce que Marsha ne fait pas. Je serais perdu sans elles. Merci à mon fils, Owen King, qui a lu le manuscrit et fait des suggestions précieuses. Merci à ma femme, Tabitha, qui a également fait des suggestions précieuses… dont le titre, qui s’est avéré être le bon.
Mention spéciale à Russ Dorr, qui a abandonné sa carrière d’assistant médical pour devenir mon gourou de la recherche. Il s’est particulièrement donné sur ce bouquin, m’apprenant patiemment comment les programmes informatiques sont écrits, comment ils peuvent être réécrits, et comment ils peuvent être disséminés. Sans Russ, Fin de ronde aurait été un moins bon livre. Je dois préciser que dans certains cas, j’ai délibérément modifié divers protocoles informatiques pour le bien de la fiction. Ceux qui s’y connaissent l’auront remarqué, et ce n’est pas un problème. Simplement, n’accusez pas Russ.
Une dernière chose. Fin de ronde est une fiction, mais le nombre élevé des suicides — tant aux États-Unis que dans beaucoup d’autres pays où mes livres sont vendus — est bien trop réel. Le numéro d’appel national de prévention du suicide donné dans ce livre est également réel. C’est le 1-800-273-TALK aux États-Unis[48]. Si vous vous sentez un peu tout nul (comme dirait Holly Gibney), appelez. Parce que les choses peuvent s’arranger, et si on leur en donne la chance, elles s’arrangent généralement.