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L’Empereur ne croit pas à la médecine, il ne prend jamais aucun remède. Il s’est créé un traitement particulier: son grand secret avait été depuis longtemps, disait-il, de commettre un excès en sens opposé à son habitude présente; c’est ce qu’il appelle l’équilibre de la nature: s’il était depuis quelque temps en repos, il faisait subitement une course de soixante milles, une chasse de tout un jour.

S’il se trouvait au contraire surpris au milieu de très-grandes fatigues, il se condamnait à vingt-quatre heures de repos absolu. Cette secousse imprévue lui causait infailliblement une crise intérieure qui amenait aussitôt le résultat désiré: cela, disait-il, ne lui avait jamais manqué.

L’Empereur a la lymphe trop épaisse, son sang circule difficilement. La nature l’a doué de deux avantages bien précieux, dit-iclass="underline" l’un est de s’endormir dès qu’il a besoin de repos, à quelque heure et en quelque lieu que ce soit; l’autre, de ne pouvoir commettre d’excès nuisible dans son boire ou dans son manger: « Si je dépassais le moindrement mon « tirant d’eau », disait-il, mon estomac rendrait aussitôt le surplus ». Il vomit très-facilement, une simple toux d’irritation suffit pour lui faire rendre son dîner. »

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Fontainebleau – Фонтенбло, город в пригороде Парижа, где c XI–XII вв. находится многократно перестраивавшаяся королевская резиденция. С 1804 г. временами использовался Наполеоном как императорская резиденция.

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La seconde Restauration

Après Waterloo (18 juin 1815), le Roi Louis XVIII fait son retour. Toutefois la situation politique est fort différente de celle de 1814, lors de la première Restauration. Les « Cent jours » ont exaspéré les passions tant du côté monarchiste que chez les bonapartistes ou les républicains aux espoirs déçus et qui craignent une « Terreur blanche ». Napoléon est sur la route d’un second exil. Louis XVIII attend aux portes de Paris que Fouché et Talleyrand, les deux hommes forts du moment, viennent à lui pour ouvrir les portes de la capitale à la seconde Restauration. Châteaubriand témoigne…

François René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe

« Nous nous rendîmes à Saint-Denis: sur les deux bords de la chaussée s’étendaient les bivouacs des Prussiens et des Anglais; les yeux rencontraient au loin les flèches de l’abbaye: dans ses fondements Dagobert jeta ses joyaux, dans ses souterrains les races successives ensevelirent leurs rois et leurs grands hommes; quatre mois passés, nous avions déposé là les os de Louis XVI pour tenir lieu des autres poussières. Lorsque je revins de mon premier exil en 1800, j’avais traversé cette même plaine de Saint-Denis; il n’y campait encore que les soldats de Napoléon; des Français remplaçaient encore les vieilles bandes du connétable de Montmorency.

Un boulanger nous hébergea. Le soir, vers les neuf heures, j’allai faire ma cour au roi. Sa Majesté était logée dans les bâtiments de l’abbaye: on avait toutes les peines du monde à empêcher les petites filles de la Légion d’honneur de crier: Vive Napoléon ! J’entrai d’abord dans l’église; un pan de mur attenant au cloître était tombé: l’antique abbatial n’était éclairé que d’une lampe. Je fis ma prière à l’entrée du caveau où j’avais vu descendre Louis XVI: plein de crainte sur l’avenir, je ne sais si j’ai jamais eu le cœur noyé d’une tristesse plus profonde et plus religieuse. Ensuite je me rendis chez Sa Majesté; introduit dans une des chambres qui précédaient celle du roi, je ne trouvai personne; je m’assis dans un coin et j’attendis. Tout à coup une porte s’ouvre: entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime. M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparaît. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur; le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr; l’évêque apostat fut caution du serment.

Le lendemain, le faubourg Saint-Germain arriva: tout se mêlait de la nomination de Fouché déjà obtenue, la religion comme l’impiété, la vertu comme le vice, le royaliste comme le révolutionnaire, l’étranger comme le Français; on criait de toute part: « Sans Fouché point de sûreté pour le roi, sans Fouché point de salut pour la France; lui seul a déjà sauvé la patrie, lui seul peut achever son ouvrage. »

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Waterloo (la bataille de ~ ) – битва при Ватерлоо развернулась 18 июня 1815 г. близ Ватерлоо, небольшого городка в 15 км к югу от Брюсселя (в настоящее время провинция Брабант). Это последнее значительное сражение армии императора Наполеона против войск коалиции европейских монархов, в котором французская армия потерпела сокрушительное поражение. Французы называли также это сражение битвой при Мон-Сен-Жан (bataille f de Mont-Saint-Jean). Эта битва ознаменовала конец периода, известного в истории как «Сто дней» (les «Cent Jours»). Несколько дней спустя, 22 июня, вернувшись в Париж, Наполеон, не имевший политической поддержки, отрекся от престола. Ватерлоо стало именем нарицательным, означающим полный провал.

François René de Chateaubriand – Франсуа Рене виконт де Шатобриан (1768–1848), писатель, политик, дипломат, пэр Франции, по политическим взглядам – ультрароялист, консерватор. Считается предтечей французского романтизма. Член Французской академии. В молодости Виктор Гюго говорил о нем: «Я хочу быть Шатобрианом или никем». Автор романов и эссе: «Опыт исторический, политический и моральный о революциях старых и новых, рассматриваемых в соотношении с Французской революцией» (1797) (Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution Française), «Атала, или Любовь двух дикарей в пустыне» (1801) (Atala ou les Amours de deux sauvages dans le désert), «Рене, или Следствия страстей» (1802) ( René ou les effets des passions), «Гений христианства» (1802) (Le Génie du Christianisme), «О Буонапарте и Бурбонах» (1814) (De Bouonaparte et des Bourbons), «Замогильные записки» (1848) (Mémoires d’outre-tombe ) и многих других.