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Harry, Ron, Hermione et Ginny s'installèrent sur des sièges à la fin d'une rangée près du lac. Les gens chuchotaient autour d'eux. C'était comme une brise dans l'herbe, mais le chant des oiseaux était bien plus fort. La foule continuait à augmenter avec de grandes bouffées d'affection pour tous les deux, Harry vit Neville s'installer sur un siège aidé par Luna. De tous les membres de l’AD, ils étaient les seuls à avoir répondu à la sommation de Hermione la nuit où Dumbledore était mort, et Harry savait pourquoi : ils étaient ceux auxquels l’AD avait le plus manqué… probablement qu'ils avaient régulièrement vérifié leurs pièces de monnaie dans l'espoir qu'il y aurait une autre réunion…

Cornelius Fudge passa près d'eux vers les rangées de devant, l'air malheureux, faisant tournoyer son chapeau melon vert comme d'habitude.

Harry reconnut ensuite Rita Skeeter, qui, il fut fâché de le voir, tenait dans sa main rouge un cahier. Puis il vit, avec un sursaut de fureur, Dolores Ombrage, une expression hypocrite de peine sur le visage, dans un ensemble de velours noir collant à ses formes arrondies. À la vue du centaure Firenze, qui se tenait comme une sentinelle près du bord de l'eau, elle donna l'impression de vouloir se sauver et alla s'asseoir à la hâte sur un siège à bonne distance.

Les professeurs s'assirent enfin. Harry pourrait voir Scrimgeour, sérieux et digne dans la rangée de devant avec le professeur McGonagall. Il se demandait si Scrimgeour ou l'une quelconque de ces personnes importantes étaient vraiment désolé que Dumbledore ne soit pas là, mais, au son d'une étrange musique, il oublia son aversion pour le ministère, regardant autour de lui pour en chercher l'origine. Il n'était pas le seul : beaucoup de têtes se retournaient, recherchant, alarmées.

"Là-dedans." chuchota Ginny dans l'oreille de Harry.

Et il les vit dans l'eau luminescente vert-clair, à quelques pouces sous la surface, lui rappelant terriblement l'Inferi. Un chœur de sirènes chantant dans une langue étrange qu'il ne comprenait pas, leurs visages pâlots ondulant, leurs cheveux violacés coulant tout autour d'elles. La musique fit dresser les cheveux sur la tête de Harry mais elle n'était pas désagréable. Le chant parlait très clairement de la perte et du désespoir. Pendant qu'il regardait les visages sauvages des chanteurs il a eu le sentiment qu'eux, au moins, étaient désolés du départ de Dumbledore. Alors Ginny le poussa encore du coude et il regarda aux alentours.

Hagrid marchait lentement dans l'allée entre les chaises. Il pleurait silencieusement, son visage brillant de larmes, et tenait dans ses bras, enveloppé de velours pourpre orné de paillettes et d'étoiles d'or, ce que Harry sut être le corps de Dumbledore. À cette vue, une douleur aiguë monta dans la gorge de Harry. Pendant un moment, l'étrange musique et le fait que le corps de Dumbledore soit si proche, semblèrent absorber toute la chaleur de cette journée. Ron était blanc et en état de choc. De grosses et abondantes larmes coulaient sur les genoux de Ginny et d’Hermione.

Ils ne pouvaient pas voir clairement ce qui se passait devant. Hagrid semblait avoir déposé soigneusement le corps sur la table. Maintenant, il se retirait dans l'allée, se mouchant avec un fort bruit de trompette qui occasionna un mouvement scandalisé chez certaines personnes, parmi lesquelles, Harry le savait, Dolores Ombrage... mais Harry savait que Dumbledore ne s'en serait pas formalisé. Il essaya de faire un geste amical à Hagrid pendant qu'il passait, mais les yeux de Hagrid étaient tellement gonflés, que c'était déjà merveilleux qu'il puisse voir où il allait. Harry jeta un coup d'œil à la rangée du fond dans laquelle Hagrid s'était retiré et réalisa que ce qui l'avait guidé, c'était, habillé d'une veste et d'un pantalon de la taille d'un petit chapiteau, le géant Graup, sa grosse tête laide en forme de rocher penchée, docile, presque humain. Hagrid s'assit à côté de son demi-frère et Graup tapotant Hagrid si fort sur la tête, de sorte que les pieds de sa chaise s'enfoncèrent dans le sol. Harry eut une merveilleuse et momentanée envie de rire. Mais alors, la musique s'arrêta et il se retourna pour regarder devant.

Un petit homme à la chevelure touffue, vêtu d'une longue robe noire ordinaire, s'était levé et se tenait maintenant devant le corps de Dumbledore.

Harry ne pouvait pas entendre ce qu'il disait. D'étranges mots flottaient de nouveau au-dessus d'eux comme des centaines de bulles. " Noblesse de l'esprit " ... " contribution intellectuelle"... " grandeur de cœur"... ça ne signifiait pas grand chose. Cela avait peu à voir avec le Dumbledore que Harry avait connu. Il se rappela soudain de quelques mots de Dumbledore :

"nigaud", ''article de fin de série", ''graisse de baleine", ''d'un coup sec" et d'autres encore, il dut réprimer un petit sourire… n'était-ce pas l'habitude avec lui ?

Il y eut un bruit d'éclaboussures doux sur sa gauche et il vit que les sirènes avaient fait surface pour écouter, aussi. Il se rappela Dumbledore se tapissant au bord de l'eau il y a deux ans, très près d'où Harry était assis maintenant, et conversant en Mermish avec le Merchieftainess. Harry se demanda où Dumbledore avait appris le Mermish. Il y avait tellement de choses qu'il ne lui avait jamais demandées, tellement qu'il aurait dues dire…

Et puis, sans avertissement, il donna un coup de balai dans sa tête, et il réalisa la redoutable vérité, plus complètement et indéniablement qu'il ne l'avait fait jusqu'ici. Dumbledore était mort, parti... il saisit le médaillon froid dans sa main si fort qu'il le blessa, mais il ne pouvait pas empêcher les larmes chaudes de déborder de ses yeux. Il regarda loin de Ginny et des autres et vit par-dessus le lac, vers la forêt, pendant que le petit homme en noir bourdonnait sur… là il y avait un mouvement parmi les arbres. Les centaures étaient, également venus, pour présenter leur respect. Ils ne se montrèrent pas ouvertement mais Harry les vit se tenir parfaitement immobiles, moitié-cachés dans l'ombre, observant les sorciers, l'arc au côté.

Et Harry se rappela son premier voyage nocturne dans la forêt, la première fois qu'il avait rencontré la chose qui était alors Voldemort, et comment il lui avait fait face, et comment lui et Dumbledore avaient discuté luttant dans un combat perdu d'avance peu de temps après. Dumbledore disait que c'était important, de combattre, et combattre encore, et de continuer à combattre, parce que seulement alors on pouvait tenir le mal à distance, même si jamais on ne pouvait complètement le supprimer…

Et Harry vit très clairement, comme s'ils le saluaient, sous les chauds rayons du soleil, les personnes qui s'étaient inquiétées de lui, les uns après les autres, sa mère, son père, son parrain, et finalement Dumbledore, tous déterminés à le protéger. Mais maintenant c'était fini. Il ne pouvait plus laisser quiconque se tenir entre lui et Voldemort. Il devait abandonner pour toujours l'illusion qu'il aurait du perdre à l'âge d'un an : que l'abri des bras de ses parents signifiait que rien ne pouvait le blesser. Il n'y aurait aucun réveil à son cauchemar, aucun chuchotement de soulagement dans l'obscurité dont il puisse être vraiment sûr. Il devait accepter que tout cela serait dans son imagination. le dernier et le plus grand de ses protecteurs était mort et il était plus seul qu'il ne l'avait jamais été auparavant.