Выбрать главу

Le petit homme en noir avait enfin fini de parler et avait repris son siège.

Harry attendait que quelqu'un d'autre se lève. Il s'attendait à des discours, notamment de la part du ministre, mais personne ne se déplaça.

Alors plusieurs personnes crièrent. Des flammes lumineuses et blanches avaient éclaté autour du corps de Dumbledore et de la table sur laquelle il était étendu. Elles s'élevaient plus haut, toujours plus haut, cachant le corps.

La fumée blanche se développa en spirales dans l'air et forma des formes étranges. Harry pensa, pendant le temps d'un battement de cœur, qu'il avait vu le Phœnix voler joyeusement dans le ciel bleu, mais la seconde suivante, le feu avait disparu. À la place, il y avait un tombeau de marbre blanc, entourant le corps de Dumbledore et la table sur laquelle il était posé.

Il y eut quelques cris supplémentaires quand un jet de flèches s'éleva en l'air, mais elles tombaient suffisamment loin de la foule. C'était, Harry le savait, l'hommage des centaures : il les vit tourner la queue et disparaître de nouveau sous la fraîcheur des arbres. De même les sirènes redescendirent lentement dans l'eau verte et disparurent à la vue.

Harry regarda Ginny, Ron et Hermione. Le visage de Ron était tourné vers le haut comme si la lumière du soleil l'aveuglait. Le visage d'Hermione était luisant de larmes, mais Ginny ne pleurait plus. Elle croisa le regard de Harry avec le même regard dur et flambant qu'il lui avait vu quand elle l'avait étreint après avoir gagné la coupe de Quidditch en son absence, et il savait, à ce moment, qu'ils se comprenaient parfaitement, et que quand il lui aurait dit ce qu'il allait faire maintenant, elle ne lui dirait pas "fais attention"

ou "ne le fais pas", mais accepterait sa décision, parce qu'elle ne se serait pas attendue à moins de lui. Et alors il eut la force de dire ce qu'il savait devoir dire depuis la mort de Dumbledore.

"Ginny, écoute…" dit-il très tranquillement, alors que le bourdonnement de la conversation se développait plus fort autour d'eux et que les gens commençaient à se lever. "Je ne peux plus m'impliquer avec toi. Nous allons cesser de nous voir. Nous ne pouvons plus être ensemble."

"C'est pour une certaine raison stupide et noble, n'est ce pas ?" demanda-telle, avec un petit sourire en coin.

"C'était comme… comme une parenthèse dans ma vie, ces dernières semaines avec toi !" expliqua Harry "Mais je ne peux pas… nous ne pouvons pas… J'ai des choses à faire seul maintenant."

Elle ne pleura pas, elle le regarda simplement.

"Voldemort utilise les proches des ses ennemis pour arriver à ses fins. Il s'est déjà servi une fois de toi comme appât, et c'était juste comme sœur de mon meilleur ami. Pense aux dangers que tu courrais si nous restions ensemble. Il le saura, il le découvrira. Il essayera et réussira à m'avoir à travers toi ! "

"Et si cela ne m'inquiétait pas ?' répliqua Ginny violemment.

"Je tiens à toi !" répondit Harry. "Comment penses-tu que je me jugerais si j'allais à ton enterrement… et si c'était ma faute… "

Elle regarda loin de lui, au-delà du lac.

"Je n'ai jamais vraiment espéré aller plus loin avec toi !" confia-t-elle.

"Pas vraiment. J'avais toujours espéré… Hermione m'avait dit que pour avoir une petite chance, je devais peut-être sortir avec quelqu'un d'autre, te laisser un peu tranquille, parce que j'étais incapable de parler quand tu étais dans la même pièce que moi, tu te rappelles ? Et elle pensait que tu pourrais me prendre un peu plus au sérieux si je devenais davantage… moi-même."

"Quelle futée, cette Hermione !" répliqua Harry, en essayant de sourire.

"Je regrette juste de ne pas te l'avoir demandé plus tôt. Dès que nous aurions eu l'âge… des mois......des années peut-être… "

"Mais tu étais beaucoup trop occupé par ton monde de sorcier ! rit Ginny à moitié "Bon… Je ne peux pas dire que je suis étonnée. Je savais que ça finirait par se produire. Je savais que tu ne serais jamais heureux tant que tu n'aurais pas chassé Voldemort. C'est Peut-être pour ça que je t'aime tellement."

Harry ne pouvait pas continuer à écouter ce genre de choses, sinon sa résolution ne tiendrait pas, s'il restait près d'elle. Il vit Ron, qui tenait maintenant Hermione et caressait ses cheveux tandis qu'elle sanglotait sur son épaule, essuyant la goutte à de l'extrémité de son propre nez. D'un geste malheureux, Harry se leva, tourna le dos à Ginny et à la tombe de Dumbledore et partit loin vers le lac. Se déplacer était beaucoup plus supportable que de rester sans rien faire. Il devrait rapidement, aussitôt que possible, se lancer sur la piste des Horcruxes, pour la mise à mort de Voldemort. Il se sentirait mieux que de se contenter d'attendre …

"Harry!"

Il se retourna. Rufus Scrimgeour boitillait rapidement vers lui en contournant les rangées, penché sur son bâton de marche.

"J'avais espéré pouvoir te toucher un mot ... ça te gêne si je marche un peu à côté de toi ?"

"Non" dit Harry indifférent, et ils s'éloignèrent ensemble.

"Harry, c'est une horrible tragédie." dit Scrimgeour tranquillement, "Je ne peux pas te dire à quel point j'ai été consterné en l'entendant. Dumbledore était un très grand magicien. Nous avons eu des désaccords, comme tu le sais, mais personne ne sait mieux que moi… "

"Que voulez-vous ?" demanda directement Harry.

Scrimgeour sembla gêné mais, comme avant, à la hâte modifia son expression en une sorte de compréhension douloureuse.

"Bien sûr, tu es, ravagé. Je sais que tu étais très près de Dumbledore. Je pense que tu étais peut-être son élève favori. Le lien entre vous deux… "

"Que voulez-vous ?" répéta Harry, en faisant halte.

Scrimgeour s'arrêta aussi, se pencha sur son bâton et regarda fixement Harry, d'un air sagace maintenant.

"On dit que tu étais avec lui quand il a quitté l'école la nuit de sa mort."

"Qui on ?" demanda Harry.

"Quelqu'un a étourdi un Mangemort sur la tour après la mort de Dumbledore. Il y avait également deux balais là-haut. Le ministère peut additionner deux et deux, Harry."

"Heureux de l'entendre !" Bien, où je suis allé avec Dumbledore ce sont mes affaires. Il ne voulait pas que quiconque le sache."

"Une telle fidélité est excellente, naturellement." dit Scrimgeour, qui semblait retenir son irritation avec difficulté, "Mais Dumbledore est parti, Harry. Il est parti."

"Il sera seulement parti de l'école quand il ne restera plus personne ici qui lui soit fidèle." dit Harry, souriant malgré lui.

"Mon cher garçon… même Dumbledore ne peut pas revenir du…"

"Je n'ai pas dit qu'il pouvait. Vous ne comprendriez pas. Mais je n'ai rien à vous dire."

Scrimgeour hésita, puis indiqua, évidemment avec un ton censé être de la délicatesse, "Le ministère peut t'offrir toutes les sortes de protection, tu le sais, Harry. Je serais enchanté de mettre un couple de mes Aurors à ton service… "

Harry rit.

"Voldemort veut me tuer lui-même et aucun Auror ne l'arrêtera. Donc merci de l'offre, mais non merci."

"Ainsi, "dit Scrimgeour, d'une voix froide maintenant, 'la demande que je t'ai faite à Noël…"

"Quelle demande ? Oh Oui… celle où j'explique aux gens le grand travail que vous faites en échange de …"