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"Vous n'avez pas besoin de rejoindre l'ordre pour enseigner à Poudlard !"

remarqua Harry. Il ne pouvait pas empêcher complètement un petit air de dérision de percer dans sa voix. Il était difficile de sympathiser avec Slughorn et sa vie douillette quand il se rappelait Sirius, tapi dans une caverne et menant une vie de rat. "La plupart des professeurs n'en font pas partie, et aucun d'eux n'a jamais été tué - à moins de compter Quirrell, qui a obtenu ce qu'il avait mérité en travaillant pour Voldemort."

Harry était sûr que Slughorn était l'un de ces sorciers qui n'était pas capable d'entendre, prononcé à haute voix, le nom de Voldemort, et il ne fut pas déçu : Slughorn frissonna et protesta, mais Harry l'ignora.

"J'oserai même dire que tout le personnel de Poudlard est bien plus en sécurité que la plupart des gens tant que Dumbledore en est le directeur. Il est censé être la seule personne qui n'ait jamais craint Voldemort, non ?"

continua Harry.

Slughorn regarda fixement dans le vide une minute ou deux : Il semblait réfléchir aux propos de Harry.

"Et bien, oui, il est vrai que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom n'a jamais cherché à affronter Dumbledore," murmura-t-il à contrecœur. "et je suppose que pouvant arguer du fait que je n'ai pas rejoint les Mangemorts, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ne me compte pas parmi ses amis… Dans ce cas, je pourrais tout aussi bien rejoindre l'équipe des professeurs et le rapprocher d'Albus… Je ne peux pas feindre que la mort d'Amelia Bones ne m'ait secoué… Si elle, avec tous ses contacts au ministère et ses protections … "

Dumbledore revint dans le séjour et Slughorn sauta comme s'il avait oublié qu'il était dans la maison.

"Oh, c'est toi, Albus ! Tu as été bien long ! Tu as des maux d'estomac?"

"Non, Je lisais simplement les magazines des Moldus. J'aime bien en feuilleter quelques exemplaires. Bien, Harry, nous avons abusé assez longtemps de l'hospitalité de Horace. Je pense qu'il est temps pour nous de partir."

Disposé à obéir, Harry se leva. Slughorn était interloqué.

"Tu pars ?"

"Oui, évidemment. Je sais reconnaître une cause perdue quand j'en vois une."

" Perdue…?"

Slughorn s'agitait. Il s tripotait les doigts et tournait en rond en observant Dumbledore remettre sa cape, et Harry fermer le haut de sa veste.

"Bon, je suis désolé que tu ne veuilles pas de ce travail, Horace," dit Dumbledore, en levant sa main intacte dans un signe d'adieu. "Poudlard aurait été heureux de te revoir à nouveau. Nonobstant notre sécurité considérablement accrue, tu seras toujours bienvenu comme visiteur, si tu le souhaites."

"Oui...... très aimable bon… comme je dis…"

"Au revoir, à plus !"

"Au revoir !" reprit Harry.

Ils étaient près de la porte d'entrée quand il y eut un cri derrière eux.

"Très bien, très bien, je le ferai !"

Dumbledore se tourna pour regarder Slughorn qui se tenait essoufflé à la porte du salon.

"Tu quitteras ta retraite?"

"Oui, oui," dit Slughorn impatiemment. "je dois être fou, mais oui."

"Merveilleux !" rayonna Dumbledore "Donc, Horace, nous te verrons sur le premier septembre."

"Oui, j'y serai !" grogna Slughorn.

Pendant qu'ils quittaient l'allée de la maison, la voix de Slughorn s'éleva derrière eux, "Je souhaiterai une augmentation de salaire, Dumbledore!"

Dumbledore rit sous cape. Le portillon se ferma derrière eux, et ils tournèrent le dos au bas de la colline dans l'obscurité et la brume tourbillonnante.

"Bien joué, Harry !" remercia Dumbledore.

"Je n'ai rien fait !" s'étonna Harry.

"Oh si .Tu as montré à Horace tout ce qu'il avait à gagner en retournant à Poudlard. Il t'a plu ?"

"Heu..."

Harry n'était pas sûr, d'avoir ou non apprécié Slughorn. Il supposait qu'il était plaisant d'une certaine manière, mais il lui semblait également un peu creux et, malgré ses dénégations, beaucoup trop étonné du fait que des enfants de Moldus puissent faire de bons sorciers.

"Horace," continua Dumbledore, retirant à Harry la responsabilité de dire quelque chose, aime son confort. Il aime également la compagnie des célébrités, des gens qui réussissent, et des puissants. Il apprécie le sentiment qu'il a d'avoir une certaine influence ces personnes. Il a n'a jamais voulu occuper le trône lui-même. Il préfère être assis derrière c'est plus détendu, tu vois. Il avait l'habitude de se trouver des favoris à Poudlard, parfois pour leurs ambitions ou pour leurs intelligences, parfois pour leurs charmes ou leurs talents. Il avait lui-même un réel talent pour dénicher ceux qui pourraient un jour devenir exceptionnels dans différents domaines. Horace avait formé une sorte de club avec ses favoris et lui-même au centre, faisant des lettres d'introduction, forgeant des contacts utiles entre les membres, et en récoltant toujours des avantages en retour, tel une boîte gratuite d'ananas cristallisés, sa friandise préférée, ou bien la chance de recommander les nouveaux jeunes membres du bureau de liaison des Goblins."

Harry eut soudain l'impression très nette de voir une grosse araignée bouffie, tissant sa toile autour d'elle, plaçant un fil par-ci par-là et y attirant de grosses et juteuses mouches.

"Je te dis tout ceci," poursuivit Dumbledore "non pas pour que tu te détournes d'Horace - ou, comme nous devons maintenant l'appeler, professeur Slughorn - mais pour te mettre en garde. Il essayera assurément de t'attirer, Harry. Tu serais le bijou de sa collection : "'le garçon qui a survécu"… ou, comme certains t'appellent maintenant "l'élu"."

À ces mots, un frisson qui n'avait rien à voir avec la brume secoua Harry.

Il se rappelait les mots qu'il avait entendus quelques semaines auparavant, des mots qui avait une signification horrible pour lui : Ni l'un ni l'autre ne peut vivre tandis que l'autre survit…

Dumbledore s'arrêta près de l'église devant laquelle ils étaient passés plus tôt.

"Ça ira, Harry ! Si tu veux bien saisir mon bras !"

Sachant, cette fois, ce qui l'attendait, Harry était prêt à transplaner mais il trouva toujours cela désagréable. Quand la sensation de pression disparut et il fut de nouveau capable de respirer, il se tenait dans une rue de village près de Dumbledore et voyait non loin de là la silhouette tordue de son second édifice préféré au monde : le terrier. Malgré la crainte qu'il venait juste de ressentir, son cœur cognait toujours mais se souleva de plaisir à sa vue. Ron était dans là… et aussi Mrs Weasley, qui pouvait cuisiner mieux que n'importe qui…

"Si ça ne te dérange pas, Harry," dit Dumbledore, en franchissant la porte du jardin "je voudrais te dire quelques mots avant d'enter. En privé. Peut-être ici ?"

Dumbledore désignait une petite dépendance en pierre où les Weasley rangeaient leurs balais. Avec quelque difficulté, Dumbledore suivi de Harry se glissa par la porte grinçante dans un espace un peu un plus petit que ce qu'il aurait fallu. Dumbledore alluma le bout de sa baguette, de sorte qu'il rougeoyait comme une torche, et sourit à Harry.

"J'espère que tu me pardonneras de te dire cela, Harry, mais je suis heureux et fier de voir à quel point tu es capable de tenir le coup après tout ce qui s'est produit au ministère. Permets-moi de te dire que je pense que Sirius aurait été fier de toi."

Harry déglutit. Sa voix semblait l'avoir abandonné. Il ne se sentait pas capable de discuter de Sirius. Il avait déjà été assez douloureux d'entendre l'Oncle Vernon dire "Son parrain est mort ?" et encore plus désagréable d'entendre le nom de Sirius jeté au passage par Slughorn.