"Si je te revois encore faire ça, je lie tes doigts ensemble avec un sort de volonté !" l'avertit-elle brusquement.
"Maman, je pourrai avoir une houpette-pygmée ?" demanda Ginny immédiatement.
"Quoi ?" s'étonna Mrs Weasley.
"Regarde, ils sont si doux…"
Mme Weasley se déplaça sur le côté pour regarder les houpettes-pygmées, et Harry, Ron, et Hermione eurent momentanément une excellente vue sur l'extérieur de la boutique. Draco Malefoy se hâtait, seul, vers le haut de la rue. En passant devant chez Weasley Wizard Wheezes, il jeta un coup d'œil.
Quelques secondes plus tard, il n'était plus dans le champ de la fenêtre et ils le perdirent de vue.
"Je me demande où est sa mère ?" murmura Harry, les sourcils froncés.
"Il a réussi à échapper à sa vigilance !" dit Ron.
"Pourquoi, dans quel but ?" intervint Hermione.
Harry ne dit rien ; il pensait trop fort. Narcissa Malefoy n'aurait pas a laissé son précieux fils hors de sa vue volontairement ; Malefoy devait avoir fait un énorme effort pour lui échapper.
Connaissant et détestant Malefoy, Harry, était sûr que la raison ne pourrait pas être innocente.
Il a jeté un coup d'œil autour de lui. Mrs Weasley et Ginny étaient penchées au-dessus des houpettes-pygmées. Mr Weasley examinait avec plaisir un paquet de cartes à jouer Moldus. Fred et George étaient tous les deux en train d'aider des clients. De l'autre côté de la vitrine, Hagrid leur tournait le dos, regardant à travers la rue.
" Sortons d'ici, vite ! " dit Harry, sortant sa cape d'invisibilité de son sac.
"Oh, je ne sais pas, Harry !" hésita Hermione, regardant vers Mrs Weasley.
" Allons-y !" acquiesça Ron.
Elle hésita quelques secondes, puis se glissa sous la cape avec Harry et Ron. Personne n'avait remarqué leur disparition. Ils étaient tous trop intéressés par des produits de Fred et de George. Harry, Ron, et Hermione se frayèrent un chemin vers la porte aussi vite qu'ils purent, mais avant qu'ils aient pu rejoindre la rue, Malefoy avait disparu.
"Il allait dans cette direction !" murmura Harry aussi tranquillement que possible, de sorte que Hagrid ne les entendit pas...Allons...
Ils regardaient partout, observant à gauche et à droite, par des fenêtres des magasins et par les portes, jusqu'à ce que Hermione indiqua quelque chose devant eux.
" C'est lui, non ?" chuchota-t-elle. "qui tourne à gauche ?"
" Quelle surprise ! "chuchota Ron.
Quand Malefoy eut jeté un coup d'œil autour de lui, il se faufila dans la ruelle des Embrumes et disparut.
"Vite ou nous le perdrons !" déclara Harry, en accélérant.
"On voit nos pieds !" s'inquiéta Hermione, alors que la cape remuait autour de leurs chevilles. Il devenait beaucoup plus difficile de les cacher tous les trois sous la cape depuis quelque temps.
"Ce n'est pas important ! hâtons-nous !"
Mais l'allée des Embrumes, la rue latérale consacrée à la magie noire, semblait complètement déserte. Ils scrutaient par chacune des fenêtres pendant qu'ils passaient, mais aucun des magasins ne semblait avoir de clients. Harry supposa qu'il c'était un peu risqué, dans ces périodes dangereuses et soupçonneuses, d'acheter des objets de magie noire… ou du moins, d'être vu en les achetant.
Hermione lui pinça très fort le bras.
" Aïe !"
"Chut ! Regarde! Il est ici !" glissa-t-elle dans l'oreille de Harry.
Ils étaient au niveau du seul magasin que Harry avait jamais visité dans l'allée des Embrumes, Barjow et Beurk, où on vendait une grande variété d'objets sinistres. Là au milieu des caisses remplies de crânes et des vieilles bouteilles on voyait Draco Malefoy, de dos, juste derrière le grand coffret noir près duquel Harry s'était caché pour éviter Malefoy et son père. À en Juger par les mouvements des mains de Malefoy, il parlait avec vivacité. Le propriétaire du magasin, Mr Barjow, aux cheveux gras, voûté, faisait face à Malefoy. Il avait une curieuse expression de ressentiment et de crainte mélangées.
"Si seulement nous pouvions entendre ce qu'ils disent !" gémit Hermione.
"Nous pouvons !" dit Ron avec enthousiasme. "Attendez, sacré…."
Il laissa tomber quelques unes des boîtes qu'il tenait toujours pendant qu'il tâtait les plus grandes.
"Regardez, des longues-oreilles!"
"Fantastique !" se réjouit Hermione, pendant que Ron déroulait un long fil couleur chair et commençait à les étirer vers la porte. "Oh, j'espère que la porte n'est pas fermée…"
"Non !" fit Ron allègrement. "Écoute !"
Ils relevèrent leurs têtes et écoutèrent attentivement à l'autre extrémité des cordes, par lesquelles la voix de Malefoy s'entendait forte et claire, comme une radio allumée.
"… Vous savez la fixer ?"
"Probablement !" répondit Barjow, d'un ton qui suggérait qu'il était peu disposé à se compromettre. "Je devrais d'abord la voir. Pourquoi ne l'as-tu pas amenée au magasin ?"
"Je ne peux pas ! J'ai juste besoin que vous me disiez comment faire."
Harry vit que Barjow se mordait ses lèvres nerveusement.
"Bon, sans la voir, je dois dire que ce sera un travail très difficile, voire impossible. Je ne peux rien te garantir."
"Non ?" grinça Malefoy, et Harry sut, seulement au ton, que Malefoy ricanait. "Peut-être que ceci te rendra un peu plus confiant."
Il se déplaça vers Barjow et fut caché partiellement par le coffret. Harry, Ron, et Hermione étaient trop loin et trop mal placés pour l'apercevoir, mais ils pouvaient voir Barjow, dont le regard était totalement effrayé.
"Répète-le à qui que ce soit," menaça Mailefoy, "et tu subiras ton châtiment. Tu connais Fenrir Greyback ? C'est un ami de ma famille. Il passera de temps en temps et s'assura que tu consacre à ce problème toute ton attention."
"Il n'y aura aucun besoin de…"
"C'est moi qui décide de ça !" coupa Malefoy. " Bien, je ne peux en dire plus. Et n'oublie pas de me garder ça dans ton coffre-fort, j'en aurai besoin."
"Peut-être voudrais-tu le prendre dès maintenant ?"
"Non, évidemment que non, tu es stupide, petit homme, comment pourrai-je le porter dans la rue ? Simplement ne le vends pas !"
"Naturellement pas… monsieur."
Barjow fit une révérence aussi profonde que celle que Harry l'avait vu faire par le passé à Lucius Malefoy.
"Pas un mot à qui que ce soit, Barjow, y compris ma mère, c'est OK ?"
"Naturellement, naturellement," murmura Barjow, se penchant encore davantage.
Le moment suivant, la cloche au-dessus de la porte tinta fortement au passage de Malefoy qui semblait très content de lui. Il passa si près de Harry, de Ron, et de Hermione qu'ils sentirent la cape se déplacer à nouveau autour de leurs genoux. À l'intérieur du magasin, Barjow est resté figé. Son sourire onctueux avait disparu. Il paraissait inquiet.
"De quoi parlaient-ils ?" murmura Ron en enroulant les longues oreilles.
"Je ne sais pas !" répondit durement Harry " Il veut réparer quelque chose
… et il veut réserver quelque chose … Pouvais-tu voir ce qu'il montrait quand il a dit 'celui-là ' ?"
"Non, il était derrière le coffret…"
"Restez-là tous les deux !" chuchota Hermione.
"Que vas-tu... ?"
Mais Hermione s'était extirpée de sous la cape. Elle vérifia ses cheveux dans le reflet de la vitrine, puis entra dans le magasin, en faisant tinter la cloche une nouvelle fois. Ron remit à la hâte les longues oreilles sous la porte et en passa une des extrémités à Harry.