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Et effectivement, leur départ le lendemain matin fut plus simple que d'habitude. Les voitures de ministère se placèrent juste devant le terrier alors qu'ils attendaient, leurs malles prêtes. Le chat de Hermione, Pattenrond, installé sans risque dans son panier de voyage. Hedwig et Coquecigrue, le hibou de Ron, ainsi que Arnold, la nouvelle houpette-pygmée pourpre de Ginny, dans leurs cages.

"Au revoir, à tous !" les salua Fleur, s'apprêtant à les embrasser. Ron se précipita, plein d'espoir, mais Ginny lui fit un croche-pied et Ron tomba, étendu dans la poussière aux pieds de Fleur. Furieux, le visage rouge et maculé de saletés, il pénétra dans la voiture sans dire au revoir.

Il ne trouvèrent pas Hagrid les attendant gaiement à la gare de King Cross.

À la place, il y avait deux sinistres personnages, des Aurors barbus dans des costumes foncés de Moldus qui les suivirent dès qu'ils descendirent de voiture, et entrèrent dans la gare sans parler.

"Vite, rapidement, à la barrière !" pressa Mrs Weasley, qui semblait gênée de cette austère efficacité. "Harry ferait mieux d'y aller d'abord, avec…"

Elle lança un regard interrogateur vers l'un des Aurors, qui inclina brièvement la tête, saisit le bras de Harry, et essaya de l'orienter vers la barrière entre les quais neuf et dix.

"Je peux marcher, merci !" s'énerva Harry retirant son bras de la main de l'Auror. Il poussa son chariot directement vers la barrière, ignorant son compagnon silencieux, et se retrouva, une seconde plus tard, sur le quai neuf trois quarts, où l'Express Poudlard, écarlate, crachait sa vapeur au-dessus de la foule.

Hermione et les Weasley le rejoignirent quelques secondes plus tard. Sans consulter le sinistre Auror près de lui, Harry fit signe à Ron et à Hermione de le suivre vers le haut du quai, à la recherche d'un compartiment vide.

"Nous ne pouvons pas, Harry !" lui rappela Hermione, avec un regard d'excuse. "Ron et moi, nous devons d'abord nous rendre dans le wagon des préfets et ensuite patrouiller dans les couloirs."

"Oh oui, j'avais oublié !"

"Vous feriez mieux de monter dans le train tous les trois. Vous n'avez plus que quelques minutes avant de partir. " les avertit Mrs Weasley, regardant sa montre. "Bon, passe un bon trimestre, Ron..."

"Mr Weasley, puis-je vous dire un mot ?" demanda Harry, sur un coup de tête.

"Bien sûr." accepta Mr Weasley, qui le regarda légèrement étonné, mais qui suivit néanmoins Harry hors des oreilles des autres.

Harry y avait soigneusement réfléchi et était parvenu à la conclusion que, s'il devait parler à quelqu'un, c'était à Mr Weasley. Premièrement, parce qu'il travaillait au ministère et était donc en excellente position pour faire des investigations, et deuxièmement, parce qu'il pensait qu'il n'y avait pas trop de risque que Mr Weasley se mette en colère.

Il pourrait voir Mrs Weasley et le sinistre Auror couler vers eux des regards soupçonneux pendant qu'ils s'écartaient.

"Quand nous sommes allés au Chemin de Traverse," commença Harry, mais Mr. Weasley le stoppa avec une grimace.

"Vais-je enfin découvrir où toi, Ron, et Hermione aviez disparu tandis que vous étiez censé être dans l'arrière salle du magasin de Fred et de George ?"

"Comment savez-vous que…?"

"Harry, s'il te plaît. Tu parles à l'homme qui est le père de Fred et de George."

"Heu... oui, très bien, nous n'étions pas dans l'arrière salle."

"très bien, alors, écoutons le plus mauvais."

"bien, nous avons suivi Draco Malefoy. Nous avons utilisé ma cape d'invisibilité."

"Aviez-vous raison particulière de le faire, ou était-ce seulement un caprice ?"

"Parce que je pensais que Malefoy préparait quelque chose !" expliqua Harry, en faisant abstraction du regard d'exaspération et d'amusement mélangés de Mr Weasley. "Il avait réussi à échapper à sa mère et je voulais savoir pourquoi."

"Naturellement !" l'interrogea Mr Weasley, découragé. "Bon ? Tu as trouvé pourquoi ?"

"Il est allé chez Barjow et Beurk !" poursuivit Harry " et il a commencé à intimider le type dans la boutique, Barjow, en lui faisant voir quelque chose.

Ensuite, il a demandé à Barjow de lui mettre un objet de côté. Il semblait que c'était une sorte de chose qu'il ne pouvait pas prendre. Comme une paire.

Et… "

Harry prit une profonde respiration.

"Il y a autre chose. Nous avons vu Malefoy sursauter violemment quand Madame Guipure a essayé de lui toucher le bras gauche. Je pense qu'il porte les stigmates de la marque des ténèbres. Je pense qu'il a pris la place de son père chez les Mangemorts."

Mr Weasley était interloqué. Après un moment il a dit, "Harry, je doute que Tu-Sais-Qui permette à une personne de seize ans…"

"Qui peut réellement savoir ce que veut faire Tu-Sais-Qui ou ce qu'il ne veut pas ?" marmonna Harry en colère "Mr Weasley, je suis désolé, mais ce ne sont pas que d'intéressantes investigations. Si Malefoy veut quelque chose qui fixe, et il doit menacer Barjow pour obtenir, il est probable qu'il s'agisse de quelque chose d'interdit ou de dangereux, n'est-ce pas ?"

"J'en doute, pour être honnête, Harry !" répondit Mr Weasley lentement.

"Tu vois, quand Lucius Malefoy a été arrêté, nous avons fouillé sa maison.

Nous avons emporté tout ce qui pouvait être dangereux."

"Je pense que vous avez oublié quelque chose !" insista Harry.

"Oui, peut-être !" reconnu Mr Weasley, mais Harry pensait que Mr Weasley disait cela surtout pour lui faire plaisir.

Il y eut un sifflement derrière eux. Presque tout le monde était monté à bord du train et les portes se fermaient.

"Tu devrais te dépêcher !' Lui lança Mr Weasley, tandis que Mrs Weasley gémissait "Harry, vite !"

Il se dépêcha devant Mr et Mrs Weasley qui l'aidèrent à charger sa malle dans le train.

"Au fait, mon chéri, tu viendras chez nous pour Noël, c'est déjà arrangé avec Dumbledore, ainsi nous te reverrons bientôt !" lui dit Mrs Weasley par la fenêtre, car Harry avait claqué la porte derrière lui et le train avait commencé à rouler. "Fais bien attention à regarder derrière toi et…"

Le train accélérait.

"… va bien et …", elle courait pour continuer maintenant.

"… Garde-toi en bonne santé !"

Harry fit un signe du bras jusqu'à ce que le train ait tourné dans un virage et que Mr et Mrs Weasley ne soient plus visibles, puis il se retourna pour voir où les autres s'étaient installés. Il supposa que Ron et Hermione étaient bloqués dans le wagon des préfets, mais Ginny était un petit peu plus loin dans le couloir, causant à quelques amis. Il alla vers elle, en traînant sa malle.

Les gens le fixaient sans scrupule pendant qu'il s'approchait. Certains collaient même leurs visages contre les fenêtres de leurs compartiments pour le suivre des yeux. Il s'était douté qu'il y aurait une augmentation de la quantité de gens qui le regarderaient ébahis. il devrait le supporter, après tout il était "l'élu" dont on parlait dan le Gazette du Sorcier, mais il n'appréciait pas beaucoup la sensation de se tenir sous un projecteur lumineux. Il tapa Ginny sur l'épaule.

"Veux-tu qu'on essaye de trouver un compartiment ?"

"Je ne peux, Harry, j'ai donné un rendez-vous à Dean ! " sourit Ginny. "À

plus tard."

"D'accord." acquiesça Harry. Il ressentit un étrange élancement d'ennui alors qu'elle s'éloignait, ses longs cheveux roux dansant derrière elle. Il s'était tellement habitué à sa présence au cours de l'été qu'il avait presque oublié que Ginny qu'elle n'était pas avec lui, Ron, et Hermione à l'école. Il cligna des yeux et regarda autour de lui : Il était entouré de filles hypnotisées.