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Harry ne disait rien. Belby, McLaggen, et Zabini le fixaient tous.

"Naturellement," continua Slughorn, observant étroitement Harry "il y a eu les rumeurs pendant des années… Je me rappelle quand… bon… ensuite ce fut la terrible nuit … Lily… James… et toi qui as survécu… et on disait que tu devais avoir une puissance au-delà de l'ordinaire… "

Zabini émit une minuscule toux qui indiquait clairement un scepticisme amusé. Une voix fâchée éclata derrière Slughorn.

"Ouais, Zabini, parce que tu es si doué… comme poseur…"

"Oh ma chère !" ria Slughorn, se tournant vers Ginny, qui toisait Zabini par-dessus le gros ventre de Slughorn. "Tu devrais faire attention, Blaise !

J'ai vu cette jeune dame exécuter le sortilège de Batte-Fantôme le plus merveilleux qui soit pendant que je dépassais son chariot ! Je ne la croiserais pas !"

Zabini sembla simplement méprisant.

"De toute façon," poursuivit Slughorn, se tournant de nouveau vers Harry.

"C'était la rumeur de l'été. Naturellement, on ne sait pas quoi croire, le Prophète est connu pour imprimer des inexactitudes, faire des erreurs… mais là il n'y a guère de doute, étant donné le nombre de témoins, sur le fait qu'il y a eu une perturbation au ministère et que tu y étais complètement plongé !"

Harry, qui était incapable d'entendre ce genre de propos sans se trouver gêné, n'inclina pas la tête mais ne dit toujours rien. Slughorn rayonnait.

"Trop modeste, trop modeste, aucune merveille de Dumbledore n'est si plaisante… n'est-ce pas ? Mais le reste de cette histoire sensationnelle …

ainsi, naturellement, on ne sait pas tout à fait quoi croire… la fable de la prophétie, par exemple… "

"Nous n'avons jamais entendu la prophétie !" intervint Neville, rose comme un géranium de ce qu'il avait dit.

"C'est vrai" confirma Ginny. "Neville et moi y étions aussi tous les deux et toutes ces histoires d'"élu", c'est juste la Gazette qui invente des choses, comme d'habitude."

"Vous y étiez tous les deux là aussi ?" siffla Slughorn avec le plus grand intérêt, en passant de Ginny à Neville, mais ils ne disaient rien devant son sourire encourageant.

"Oui… bon… il est vrai que la Gazette exagère souvent, naturellement…"

indiqua Slughorn, clairement déçu. "je me rappelle que ce cher Gwenog me disait (Gwenog Jones, je veux dire, naturellement, le capitaine des harpies de Holyhead)…"

Il s'envola loin dans une longue réminiscence, mais Harry avait la nette impression que Slughorn n'en avait pas finie avec lui, et qu'il n'avait pas été convaincu par Neville et Ginny.

Les discutions de l'après-midi portèrent essentiellement sur des anecdotes au sujet de magiciens illustres que Slughorn avait eu comme élèves, et qui avaient tous été enchantés de se joindre à ce qu'il appelait le "club des lingots" à Poudlard. Harry ne pouvait plus attendre pour partir, mais ne pouvait pas trouver comment s'éclipser poliment. Enfin le train émergea encore d'une autre longue traînée de brume, dans un coucher du soleil flamboyant, et Slughorn regarda en clignant des yeux le crépuscule.

"Bon sang, l'obscurité est déjà là ! Je n'avais pas remarqué qu'ils avaient allumé les lampes ! Vous feriez mieux de partir tous et d'aller mettre vos robes longues. McLaggen, tu dois revenir et m'emprunter ce livre sur des dragons. Harry, Blaise… repassez un jour. Même chose pour toi, n'y manque pas "lança-t-il à Ginny. "Bien, allez-y, allez-y !"

Pendant qu'il poussait Harry dans le couloir obscure, Zabini lui jeta un regard dégoûté que Harry lui renvoya avec les intérêts. Lui, Ginny, et Neville suivirent Zabini vers l'arrière du train.

"Je suis heureux que ce soit fini !" murmura Neville. "Quel homme étrange, n'est ce pas ?"

"Ouais, il l'est un peu !" acquiesça Harry, les yeux posés sur Zabini.

"comment se fait-il que tu aies atterri là dedans, Ginny ?"

" Il m'a vu jeter un sort à Zacharias Smith." expliqua Ginny. " Tu te rappelles cet idiot de Poufsouffle qui était dans le D.A. ? Il insistait indéfiniment en demandant ce qui s'était produit au ministère et à la fin il devenait tellement gênant que je lui ai jeté un sort… quand Slughorn est entré, j'ai pensé qu'il allait me mettre une retenue, mais il a seulement trouvé que c'était un excellent sortilège et m'a invité à déjeuner ! C'est fou, hein ?"

"Une meilleure raison d'inviter quelqu'un que parce que sa mère est célèbre !" remarqua Harry, maussade, désignant de la tête Zabini, "ou parce que son oncle…"

Mais il s'interrompit. Il venait d'avoir une idée, une idée insouciante mais potentiellement merveilleuse… Dans une minute, Zabini allait réintégrer le compartiment des sixièmes années de Serpentard où se trouvait Malefoy, pensant n'être entendu de personne d'autre que ces amis Serpentard … Si Harry pouvait seulement entrer, invisible, derrière lui, ne pourrait-il pas voir ou entendre des choses intéressantes ? Cependant, il restait peu de temps avant la fin du voyage… La gare de Pré-au-lard devait être à moins d'une demi-heure, à en juger par le paysage qu'il apercevait par les fenêtres… mais personne ne serait autrement prêt à prendre au sérieux les soupçons de Harry. C'était donc à lui d'en faire la preuve.

"Je vous reverrai plus tard." dit Harry dans un souffle, en sortant sa cape d'invisibilité et en se recouvrant.

"Mais qu'as-tu…?" demanda Neville.

"Plus tard !" chuchota Harry, s'approchant de Zabini aussi silencieusement que possible, cependant le cliquetis du train rendait une telle précaution presque inutile.

Les couloirs étaient presque vide maintenant. Pratiquement tout le monde était retourné dans son compartiment pour y mettre les robes longues de l'école et préparer les bagages. Bien qu'il se soit approché aussi étroitement qu'il pouvait de Zabini sans le toucher, Harry ne fit pas assez vite pour se glisser dans le compartiment quand Zabini ouvrit la porte. Zabini la refermait déjà quand Harry y mit hâtivement le pied pour l'empêcher de se refermer.

"Qu'est-ce qui ne va pas avec ça ?" s'énerva Zabini en essayant à plusieurs reprises de faire coulisser la porte mais en buttant à chaque fois contre le pied de Harry.

Harry saisit la porte et l'ouvrit violemment. Zabini, s'accrocha à la poignée, culbuta, s'allongea sur Gregory Goyle, et dans l'instant suivant, Harry pénétra dans le compartiment, sauta sur le siège temporairement vide de Zabini, et s'éleva vers le support à bagages. Par chance Goyle et Zabini se disputaient, attirant tous les yeux sur eux, car Harry était sûr d'avoir laissé ses pieds et ses chevilles dépasser de la cape pendant toute cette agitation. Il crut même pendant un horrible moment, voir les yeux de Malefoy suivre sa chaussure e pendant qu'il grimpait hors de la vue. Mais Goyle avait alors claqué la porte et avait repoussé Zabini. Zabini s'effondra dans son propre siège, hérissé, Vincent Crabbe retourna à son livre de blagues, et Malefoy, riant sous cape, s'allongea sur deux sièges avec la tête posée sur les genoux de Pansy Parkinson. Harry était tordu dans une situation inconfortablement sous sa cape pour être sûr que chaque pouce de sa personne demeurait caché, et regardait Pansy caresser les cheveux blonds sur le front de Malefoy, qui avait un petit sourire satisfait, comme si quiconque aurait aimé être à sa place. Les lampes du plafond se balançaient jetant sur la scène une lumière vive. Harry pouvait lire chaque mot du livre de Crabbe directement au-dessous de lui.

"Alors, Zabini ?" demanda Malefoy "Que te voulait Slughorn?"

"Juste essayer de nouer des liens." répondit Zabini, qui faisait toujours des grimaces vers Goyle. "Il n'a pas réussi à en trouver beaucoup."