Fudge grimaça. "Ils utilisent les géants quand ils veulent faire de grands dégâts ! Le bureau des fausses information fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, nous avons des équipes d'Obliviators pour modifier les souvenirs de tous les Moldus qui ont vu ce qui s'est vraiment produit, nous avons placé la majeure partie du Département pour le Règlement et la Commande des Créatures Magiques tout autour de Somerset, mais nous ne pouvons pas trouver le géant -- C'est un désastre."
"Vous ne savez pas à quel point!" cria le premier ministre furieusement.
" Je ne nierai pas que le moral est assez bas au ministère… "Dit Fudge.
"Avec tout cela et la disparition d'Amelia Bones."
"La disparition de qui ?"
"Amelia Bones. Le Chef du Département du Renforcement des Lois de la Magie. Nous pensons qui suivent Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom l'a tué personnellement, parce c'était une sorcière très douée et d'évidence prête à jeter toutes ses forces dans le combat."
Fudge s'éclaircit la voix et, avec un effort, cessa de tourner son chapeau melon.
" Mais ce meurtre était dans les journaux, " dit le premier ministre, momentanément détourné de sa colère. " Nos journaux. Amelia Bones... il était juste indiqué que c'était une femme entre deux âges qui vivait seule.
C'était un… un méchant meurtre, n'est-ce pas ? Il y a eu beaucoup de publicité. La police était déroutée !"
Fudge acquiesça. "Oui, bien sûr qu'ils l'étaient. Tuée dans une chambre qui verrouillée de l'intérieur, n'est-ce pas ? Nous, d'autre part, savons exactement qui l'a fait, mais ça ne nous aide pas à l'attraper. Et puis il y avait Emmeline Vance, peut-être avez-vous entendu parler de ce…"
"OH oui !" Dit le premier ministre. "Il s'est produit juste à une rue d'ici, en fait. Les journaux ont titré : "Infraction aux lois juste dans le dos du premier ministre !"
" Et comme si tout ne suffisait pas," s'exclama Fudge, écoutant à peine le premier ministre, " nous avons les détraqueurs qui se répandent partout, attaquant les personnes de ci, de là, et même au milieu… "
À une époque, en des temps plus fastes, cette phrase aurait été inintelligible au premier ministre, mais il était maintenant plus savant.
"Je pensai que les détraqueurs étaient les gardiens de la prison d'Azkaban!" se hasarda-t-il.
"Ils l'étaient !" dit Fudge d'un air fatigué. "Mais plus maintenant. Ils ont abandonné la prison pour rejoindre Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer Le Nom. Je ne feindrai pas que ce n'était pas un choc."
"Mais," demanda le premier ministre, son sentiment d'horreur s'accroissant, "ne m'avez-vous pas dit ce que sont les créatures qui vident les personnes de l'espoir et du bonheur?"
" C'est exact. Et ils se multiplient. C'est ce qui cause toute cette brume."
Le premier ministre s'affala, les genoux flageolants, sur la chaise la plus proche. L'idée de créatures invisibles semant, par les villes et les campagnes, le désespoir et le malheur parmi ses électeurs, le rendit tout faible.
"Maintenant, écoutez-moi, Fudge… vous devez faire quelque chose !
C'est de votre responsabilité en tant que ministre de la magie!"
" Mon cher premier ministre, vous ne pouvez honnêtement pas penser que je suis encore ministre de la magie après tout ça ? J'ai été viré, il y a trois jours ! La communauté entière des sorciers avait demandé ma démission pendant une quinzaine. Je ne les avais jamais vus aussi unis toute la durée de mon mandat!" expliqua Fudge, avec une tentative courageuse de sourire.
Le premier ministre ne sut, momentanément que dire. En plus de son indignation pour la situation dans laquelle il avait été mis, il avait toujours ressentit une certaine aversion pour le petit homme assis en face de lui.
"Je suis désolé." Prononça-t-il finalement. "Puis-je faire quelque chose pour vous ?"
" C'est très aimable de votre part, premier ministre, mais il n'y a rien à faire. J'ai été envoyé ici ce soir pour vous apporter un éclaircissement sur les événements récents et pour vous présenter à mon successeur. Je pensais qu'il aurait été là plus tôt, mais naturellement, il est très occupé à l'heure actuelle, avec tant à faire."
Fudge regardé du côté du portrait du petit homme laid à la longue perruque argentée bouclée, qui farfouillait à l'intérieur de son oreille avec la pointe d'une canne. Surprenant le regard de Fudge, l'homme du tableau annonça, "Il sera ici dans un moment. Ils font juste une lettre pour Dumbledore."
" Je lui souhaite bonne chance !" déclara Fudge, soudain amer pour la première fois. " J'ai écrit à Dumbledore deux fois par jour au cours de la quinzaine passée, mais il n'a pas bouger. S'il acceptait juste de persuader le garçon, je pourrais encore être… Bien, peut-être Scrimgeour aura-t-il plus de succès."
Fudge se renferma dans un silence qui exprimait clairement sa déception, mais il fut interrompu presque immédiatement par l'homme du portrait, qui annonça soudainement d'une voix dure et officielle.
"Au premier ministre des Moldus. Réunion requise. Pressant. Nous vous saurions gré de répondre immédiatement. Rufus Scrimgeour, ministre de la magie."
"Oui, oui, très bien," accepta le premier ministre, perplexe, et il avait juste terminé qu'une flamme verte tourbillonna encore, s'éleva, et laissa apparaître un second magicien en son centre, l'éjectant un moment plus tard sur le vieux tapis.
Fudge se leva et, après une courte hésitation, le premier ministre fit de même, en observant le nouvel arrivant se redresser, épousseter sa longue robe noire, et regarder autour de lui.
La première pensée du premier ministre fut que Rufus Scrimgeour ressemblait assez à un vieux lion. Il y avait des fils gris dans sa crinière de cheveux fauves et des ses sourcils touffus. Il avait les yeux jaunâtres vifs derrière une paire de lunettes cerclée de métal et une certaine grâce sautillante quoiqu'il semble marché avec un léger boitement. Il laissait immédiatement une impression d'astuce et de dureté. Le premier ministre pensa comprendre pourquoi la communauté des sorciers avait préféré Scrimgeour à Fudge en tant que chef, dans cette dangereuse période.
"Comment allez-vous?" dit le premier ministre poliment, tendant la main.
Scrimgeour la saisit brièvement, ses yeux balayèrent la pièce, puis il retira une baguette de sous sa robe longue.
"Fudge vous a-t-il tout dit ?" demanda-t-il, en s'approchant de la porte et en tapant le trou de la serrure avec sa baguette. Le premier ministre entendit un déclic.
"Euh… Oui !" confirma le premier ministre. " Et si vous le voulez bien, je préférerais que la porte reste débloquée."
"Je préfère ne pas être interrompu !" coupa Scrimgeour, "ou observé !"
ajouta-t-il, en pointant sa baguette vers la fenêtre, de sorte que les rideaux se fermèrent d'eux-mêmes. "Bon, bien ! Je suis un homme occupé, je n'ai donc pas le temps de m'attarder à de basses besognes. Tout d'abord, nous devons discuter de votre sécurité."
Le premier ministre se redressa de sa plus grande taille et répondit, "Je suis parfaitement satisfait de la sécurité que j'ai déjà obtenue, merci mais…"
"Peut-être mais nous, nous ne le sommes pas !" l'interrompit Scrimgeour.
"Ce serait une faible surveillance de Moldus si leur premier ministre se trouvait à subir la malédiction d'Imperius. Le nouveau secrétaire à l'extérieur de votre bureau…"
" Je ne me débarrasserai pas de Kingsley Shacklebolt, si c'est ce que vous suggérez !" s'enflamma le premier ministre. "Il est parfaitement efficace, fournit deux fois plus de travail les autres…"
"C'est parce qu'il est sorcier !" répliqua Scrimgeour, sans la moindre trace de sourire. " Un Auror fortement qualifié, qui a été assigné à votre protection