?"
"Non. Je ne crois pas, professeur, mes parents sont des Moldus, vous savez."
Harry vit Malefoy chuchoter quelque chose à Nott. Tous les deux ont riaient en douce, mais Slughorn ne fut aucunement consterné. Au contraire, il rayonna et regarda Hermione puis Harry, qui était assis à côté d'elle.
"Ho ! ‘Une de mes meilleures amies a des parents Moldus, et c'est la meilleure de notre promotion !' J'imagine qu'il s'agissait de vous quand Harry a dit cela ?"
"Oui, professeur !" intervint Harry.
"Bien, bien, je donne vingt points de bonus pour Gryffondor, Miss Granger." Ajouta chaleureusement Slughorn.
Malefoy donnait l'impression d'avoir été giflé au visage par Hermione.
Celle-ci se tourna vers Harry avec une expression radieuse et chuchota "Tu lui as vraiment dit que j'étais la meilleure élève des sixièmes années ? Oh, Harry !"
" Et alors, il n'y a rien de surprenant à ça ?" murmura Ron, qui pour quelque raison semblait gêné. "Tu es la meilleure de cette promotion - Je lui aurais dit la même chose s'il me l'avait demandé !"
Hermione sourit mais fit "chut !" d'un geste, pour qu'ils écoutent ce que Slughorn disait. Ron semblait légèrement contrarié.
"Amortentia ne crée pas vraiment l'amour, bien sûr. Il est impossible de fabriquer ou d'imiter l'amour. Non, ceci causera simplement une puissante et fatale obsession. C'est probablement le plus dangereux et le plus puissant breuvage magique ici dans cette pièce - oh oui !" insista-t-il, s'inclinant gravement vers Malefoy et Nott, tous les deux ayant un petit sourire narquois rempli de scepticisme. "Quand vous aurez vécu aussi longtemps que moi, vous ne sous-estimerez plus la puissance obsessive de l'amour.”
"Et maintenant, il est temps pour nous de commencer le travail."
"Professeur, vous ne nous avez pas dit ce qu'il y avait dans celui-là." Dit Ernie Macmillan, en indiquant du doigt un petit chaudron noir sur le bureau de Slughorn. La potion qu'il contenait pétillait joyeusement. Elle avait la couleur de l'or fondu, et de grosses gouttes sautaient à la surface, comme des poissons dorés, bien qu'aucune particule ne se soit renversée.
"Ho !" reprit Slughorn. Harry était sûr que Slughorn n'avait pas du tout oublié la potion, mais qu'il attendait qu'on le lui demande pour obtenir un effet dramatique. "Et bien. Ça. Et bien, mesdames et messieurs, c'est la plus curieuse des potions. Elle s'appelle Felix Felicis. Je parie…" il se tourna vers Hermione avec un sourire, qui laissa l'auditoire pantelant "que vous savez ce qu'est Felix Felicis, Miss Granger ?"
"C'est une potion de chance !" répondit Hermione avec enthousiasme.
"Elle vous rend chanceux !"
La classe entière semblait suspendue dans les airs. Maintenant, Harry pouvait voir de Malefoy l'arrière de sa tête blonde et lisse, parce qu'il prêtait enfin à Slughorn sa pleine attention.
" Parfaitement exact, encore dix points pour Gryffondor. Oui, c'est un drôle de petit breuvage magique, Felix Felicis ! Désespérant à réaliser, et désastreux si on se trompe. Cependant, s'il est brassé correctement, comme ce doit l'être, vous constaterez que tous vos efforts en valent la peine... au moins jusqu'à la disparition des effets."
"Pourquoi les gens n'en boivent as tout le temps, professeur ?" demanda ardemment Terry Boot.
"Car si on en prend trop, cette potion provoque l'étourderie, l'imprudence, et une suffisance dangereuse ! Trop de bonnes choses, vous savez. . . C'est hautement toxique en grandes quantités. Mais prises avec parcimonie, et très occasionnellement . . ."
"En avez-vous déjà pris, professeur ?" demanda Michael Corner avec intérêt.
"Deux fois dans ma vie. Une fois quand j'avais vingt-quatre ans, une fois quand j'en avais cinquante-sept. Deux cuillerées à café prises avec le petit déjeuner. Ce furent deux jours parfaits !"
Il regardait fixement et rêveusement au loin. Qu'il joua ou pas la comédie, Harry pensa que l'effet était excellent.
"Et ça !" continua Slughorn, revenant apparemment sur terre "C'est ce que j'offrirai comme prix pour cette leçon."
Il y eut un silence que seuls troublaient les bouillonnements et les glougloutement, d'un coup dix fois plus forts, des potions environnantes.
"Une minuscule fiole de Felix Felicis !" dit Slughorn, en sortant de sa poche et en leur montrant une toute petite bouteille en verre avec un bouchon en liège. "C'est suffisant pour douze heures de chance. De l'aube au crépuscule, vous serez chanceux pour tout ce que vous entreprendrez."
"Cependant, je dois vous avertir que Felix Felicis est une substance interdite dans les événements sportifs, les concours organisés, les examens ou les élections. Ainsi, le gagnant devra l'employer seulement un jour ordinaire. . . et découvrir comment ce jour ordinaire deviendra extraordinaire
!"
"Donc," reprit Slughorn, soudainement vif, " Comment allez-vous faire pour gagner ce prix fabuleux ? Et bien, en ouvrant votre manuel de
"réalisation avancée de potions" à la page dix... Vous avez un peu plus d'une heure devant vous, pendant laquelle vous devrez vous approcher le plus possible de "l'Ébauche de la Mort Vivante". Je sais que c'est plus difficile que tout ce que vous avez fait auparavant, et je n'espère une potion parfaite de quiconque. La personne qui fera le mieux, cependant, gagnera cette petite bouteille de Felix Felicis. En avant !"
Il y eut un grand bruit de raclement car tirait son chaudron à lui et quelques forts tintements quand tous commencèrent à placer des poids sur les balances, mais personne ne parla. La concentration dans la salle était maximale. Harry vit Malefoy potasser fiévreusement son manuel de
"réalisation avancée de potions". Il était, on ne peut plus clair, que Malefoy désirait vraiment ce jour de chance. Harry remit rapidement en place les autres pages du livre en lambeaux que Slughorn lui avait prêté.
À son grand désagrément, il vit que le propriétaire précédent avait annoté toutes les pages, de sorte que les marges étaient aussi noires que les parties imprimées. Se penchant pour déchiffrer la liste des ingrédients, (même ici, le propriétaire précédent avait fait des annotations et des remarques) Harry se dirigea ensuite vers la réserve pour trouver ce dont il avait besoin. En tant retournant à son chaudron, il vit que Malefoy hachait, aussi rapidement qu'il pouvait, des racines de valériane.
Chacun jetait régulièrement des coups d'œil aux environs pour voir ce que faisait le reste de la classe. C'était à la fois un avantage et un inconvénient en cours de potions car il était difficile de garder votre travail privé. En dix minutes, la salle fut était pleine de vapeurs bleuâtres. Hermione, bien sûr, semblait être la plus avancée. Sa potion ressemblait déjà "au liquide couleur Corinthe, lisse et noir" mentionné à l'étape de mi-parcours.
Quand il eut fini de couper ses racines, Harry se pencha de nouveau sur son livre. C'était très agaçant, d'essayer de déchiffrer les instructions sous toutes les stupides inscriptions du propriétaire précédent, qui pour quelque raison, avait contesté le sens de découpe du haricot sopophore et avait écrit l'instruction alternative suivante :
L'écrasement avec le côté plat d'un couteau en argent, permet de mieux extraire le jus que le découpage.
" Professeur, je pense que vous avez connu mon grand-père, Abraxas Malefoy ?" Harry releva la tête. Slughorn passait juste à côté de la table des Serpentard.
"Oui." Répondit Slughorn sans regarder Malefoy " Je fut désolé d'entendre qu'il était mort, bien que naturellement ce n'était pas inattendu : la varicelle de dragon à son âge …"
Et il continua son chemin. Harry retourna à son chaudron, un petit sourire satisfait aux lèvres. Il pouvait imaginer que Malefoy avait compté être traité comme Harry ou Zabini. Peut-être même espérait-il un certain traitement de faveur comme cela avait été le cas avec Rogue. Il semblait que Malefoy ne devrait s'appuyer sur rien d'autre que son talent pour gagner la bouteille de Felix Felicis.