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6. Si la marque des ténèbres apparaît au-dessus de n'importe quel logement ou de tout autre bâtiment, N'Y ENTREZ PAS, mais contactez immédiatement le bureau des Aurors.

7. Certains signes, non confirmés, suggèrent que les Mangemorts puissent maintenant employer le sort Inferi (voir la page 10). Toute manifestation de l'Inferius, ou de tout autre sort lui ressemblant, devra être signalée au ministère IMMÉDIATEMENT.

Harry grogna dans son sommeil et son visage glissa jusqu'au, bas de la fenêtre, pouce par pouce, si bien que ses lunettes étaient toujours plus relevées, mais il ne se réveilla pas. Un réveille-matin, réparé par Harry quelques années plus tôt, posé sur la table de nuit, indiquait qu'il était onze heures et une minute et faisait entendre fortement son tic tac. Près de lui, dans la main de Harry, on voyait un morceau de parchemin couvert d'une écriture fine et inclinée. Harry avait lu cette lettre tellement souvent depuis qu'il l'avait reçue, il y a trois jours, qu'elle était maintenant toute plate alors qu'elle était arrivée serrée étroitement en un fin rouleau.

Cher Harry,

Si cela te convient, je viendrai te chercher au 4 Privet Drive, vendredi prochain à 23 heures pour t'accompagner au terrier, où tu as été invité à passer le reste de tes vacances.

De plus, si tu n'y vois pas d'inconvénients, je serais heureux d'avoir ton aide pour une affaire dont j'espère m'occuper sur le chemin du terrier. Je te donnerai plus d'explications quand je te verrai.

Je te saurai gré d'envoyer ta réponse par retour de ce hibou.

Espérant sincèrement te voir ce vendredi,

Albus Dumbledore

Bien qu'il l'ait vite su par cœur, Harry avait jeté un coup d'œil sur cette missive toutes les minutes depuis sept heures du soir, quand il s'était installé pour la première fois près de la fenêtre de sa chambre, d'où il avait une bonne vue sur les deux extrémités de Privet Drive. Il savait qu'il était inutile de relire continuellement le mot de Dumbledore. Harry avait répondu "oui"

par le même hibou en retour, comme cela le lui avait été demandé, et tout ce qu'il pourrait faire maintenant était d'attendre : Ou bien Dumbledore allait venir, ou bien il ne viendrait.

Cependant Harry n'avait pas préparé ses affaires . Il lui semblait que c'était trop beau d'être sauvé des Dursley après seulement deux semaines en leur compagnie. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser que quelque chose irait mal — sa réponse à la lettre de Dumbledore pouvait s'être égarée, Dumbledore avait pu être empêché de la recevoir, la lettre pouvait ne pas être du tout de Dumbledore, mais s'avérer être une plaisanterie ou un piège.

Harry ne s'était pas senti capable de faire ses bagages puis de se voir contraint à les déballer de nouveau. Le seul geste qu'il avait pu faire dans la perspective de son départ avait été d'enfermer Hedwig, son hibou couleur de neige, en sûreté dans sa cage.

Au moment précis où l'aiguille des minutes atteignit le chiffre douze sur son réveil, on vit, par la fenêtre, les lampadaires de la rue s'éteindre.

Harry se réveilla comme si cette soudaine obscurité sonnait comme un signal d'alarme. Il redressa à la hâte ses lunettes et décolla sa joue du carreau de la fenêtre sur laquelle il posa son nez pour loucher vers le bas afin d'apercevoir le trottoir. Une silhouette grande et mince, son manteau flottant

, se déplaçait sur le haut de l'allée.

Harry sursauta comme s'il avait reçu un choc électrique, se leva rapidement de sa chaise, et commença à prendre tout ce qui se trouvait sur le plancher pour le jeter dans sa malle. Alors qu'il lançait un tas de robes longues, deux livres de magie, et une boîte d'agrafes à travers la chambre, la sonnette retentit. En bas, dans le séjour, son oncle Vernon cria, "Qui peut bien venir à cette heure de la nuit?"

Harry se figea, une longue-vue en laiton dans une main et une paire de chaussures dans l'autre. Il avait complètement oublié d'avertir les Dursley que Dumbledore allait venir. À moitié paniqué, se sentant proche du rire, il sauta par-dessus le sac et ouvrit violemment la porte de sa chambre juste à temps pour entendre une voix profonde demander : "Bonsoir. Vous devez être Mr Dursley. Harry ne vous a-t-il pas dit que je venais le chercher ?"

Harry descendit en courant les marches deux par deux, s'arrêtant brusquement à quelques marches du bas, car une longue expérience lui avait appris à rester, autant que possible, hors de portée du bras de son oncle. Là, s'encadrait dans la porte un homme grand et mince avec de longs cheveux d'argent et une longue barbe. Des lunettes en forme de demi-lune étaient posées sur son nez courbé, il portait un long manteau noir et un chapeau pointu. Vernon Dursley, dont la moustache noire était aussi touffue que celle de Dumbledore, et qui portait une robe de chambre grise, regardait fixement le visiteur comme s'il ne pouvait pas en croire ses minuscules yeux.

"Si j'en juge par votre regard incrédule, Harry ne vous a pas prévenu de ma venue !" dit gentiment Dumbledore. "Cependant, laissez-moi présumer que vous m'inviterez chaleureusement dans votre maison. Il est imprudent de s'attarder trop long sur les seuils en des temps si préoccupants."

Il fit vivement un pas par-dessus le seuil et ferma la porte derrière lui.

"Il s'est passé bien du temps depuis ma dernière visite !" remarqua Dumbledore, dévisageant par-dessus son nez tordu l'oncle Vernon. "je dois dire, votre béatitude me réjouit."

Vernon Dursley ne disait rien du tout. Harry ne doutait pas un instant que la parole lui reviendrait bientôt — la palpitation d'une veine sur la tempe de son oncle atteignait un point dangereux — mais quelque chose en Dumbledore semblait lui avoir temporairement coupé le souffle. Ce pouvait être l'allure flagrante de sorcier, mais ce pouvait être, aussi, du au fait que l'oncle Vernon sentait qu'il s'agissait d'un homme qui serait très difficile à intimider.

"Ah, bonsoir Harry," dit Dumbledore, regardant autour de lui par-dessus ses lunettes demi-lunes, un air de satisfaction sur le visage. " C'est très bien!

Très bien !"

Ces paroles semblèrent secouer l'Oncle Vernon. Il était clair qu'en ce qui le concernait, quiconque regardait Harry en disant "Très bien !", était quelqu'un avec lequel il ne pourrait jamais s'entendre.

" Je ne veux pas être grossier…" commença-t-il, martelant avec impolitesse chaque syllabe.

"… encore que, malheureusement, l'impolitesse de votre ton semble plutôt alarmante," l'interrompit gravement Dumbledore. "Mieux vaut ne dire rien du tout, cher monsieur. Ah, et voici probablement Pétunia."

La porte de la cuisine s'était ouverte, et la tante de Harry apparut, des gants en caoutchouc sur les mains et une robe de chambre par-dessus sa chemise de nuit, clairement à mi-chemin entre le moment habituel d'aller se coucher et le coup de nettoyage sur toutes les surfaces de la cuisine. Son visage plutôt chevalin n'exprimait rien d'autre que la surprise.

"Albus Dumbledore," dit Dumbledore, car l'Oncle Vernon ne faisait pas les présentations. "Nous nous sommes écrit, naturellement." Harry pensa que c'était une manière habile de rappeler à tante Pétunia qu'il lui avait, par le passé, envoyée une beuglante, mais tante Pétunia ne releva pas le défi. "et ceci doit être votre fils, Dudley?"

Dudley s'encadrait à ce moment dans la porte du séjour, sa grosse tête blonde sortant du col étroit de son pyjama. Il semblait curieusement désincarné, sa bouche béant d'étonnement et de bêtise. Dumbledore attendit un moment ou deux, apparemment pour voir si l'un des Dursley allait dire quelque chose, mais comme le silence se prolongeait, il sourit.