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"Oui. Je pense qu'il est temps que je prenne un peu en main ton éducation."

"Que voulez-vous m'enseigner, professeur ?"

"Oh, un petit peu de ci, un petit peu de ça," répondit évasivement Dumbledore.

Harry attendit un peu, mais Dumbledore ne semblait pas vouloir s'étendre, aussi osa-t-il lui demander autre chose qui le tracassait légèrement.

"Si je prends des leçons avec vous, je n'aurai plus de leçons d'Occlumencie avec Rogue ?"

''Professeur Rogue, Harry… et bien non, tu n'en auras plus."

"Ouf !" soupira Harry de soulagement, "parce que c'était un…"

Il s'arrêta, n'osant pas dire ce qu'il pensait vraiment.

"Je pense que le mot 'fiasco' serait très adapté en l'occurrence !" confirma Dumbledore, en inclinant la tête.

Harry sourit.

" Bien, alors je ne verrai plus beaucoup le Professeur Rogue ! parce qu'il ne voudra me laisser continuer le cours de potions à moins que je n'obtienne la mention "Optimal" aux buses, et comme je ne pense pas l'avoir…"

"Ne compte pas tes buses avant qu'elles ne soient livrées !" dit gravement Dumbledore. "D'ailleurs à ce propos, les résultats devraient arriver aujourd'hui vers une heure. Enfin, deux dernières choses, Harry, avant de quitter ce palace.

"Premièrement, je souhaite que tu gardes en permanence ta cape d'invisibilité sur toi tout le temps à partir de maintenant. Même dans Poudlard. Juste pour le cas où, tu me comprends ?"

Harry acquiesça.

"Et pour finir, tant que tu restes ici, le terrier est couvert par la protection la plus élevée que le ministère de la magie puisse fournir. Ces mesures ont causé certains dérangements à Arthur et à Molly - tout leur courrier, par exemple, transite par le ministère avant d'être envoyé. Ils ne s'en formalisent pas car leur préoccupation première est de te savoir en sécurité. Cependant, ce serait un mauvais remerciement si tu risquais ta vie en étant chez eux."

"Je comprends !" le rassura immédiatement Harry.

"Très bien, alors allons-y !" dit Dumbledore, forçant la porte du hangar à balais à s'ouvrir un peu plus et avançant dehors dans la cour. "Je vois de la lumière dans la cuisine. Ne privons pas davantage Molly du plaisir de déplorer à quel point tu es mince."

Chapitre 5 : un excès de flegme

Harry et Dumbledore s'approchèrent de la porte arrière du terrier, encadrée de l'étalage familier des vieilles bottes de Wellington et des chaudrons rouillés. Harry pouvait entendre des poulets endormis glousser doucement dans un hangar voisin. Dumbledore frappa trois fois et Harry vit quelque chose soudainement bouger derrière la fenêtre de la cuisine.

"Qui est là?" demanda une voix nerveuse qu'il reconnut comme celle de Mrs. Weasley. "Annoncez-vous!"

"C'est Dumbledore et Harry."

La porte s'ouvrit immédiatement. Mme Weasley se tenait là, petite, dodue, et portant une vieille robe de ménage verte.

" Cher Harry! Merci, Albus, tu m'as fais peur, tu m'avais dit de ne pas vous attendre avant demain matin!"

"Nous avons eu de la chance !" dit Dumbledore, conduisant Harry à l'intérieur. "Slughorn s'est montré beaucoup plus persuasif que je ne l'espérais. Grâce à Harry, bien sûr. Ah, bonjour, Nymphadora!"

Harry regarda tout autour et vit que Mrs Weasley n'était pas seule, en dépit de l'heure tardive. Une jeune sorcière au visage pâle en forme de cœur et aux cheveux bruns était assise à table tenant une grande tasse entre les mains.

"Bonjour, Professeur," dit-elle. " Salut, Harry."

"Salut, Tonks."

Harry trouva qu'elle semblait fatiguée, voire malade, et il y avait quelque chose de forcé dans son sourire. Évidemment, son aspect était moins coloré que d'habitude sans sa chevelure généralement rose bonbon.

"Je suis mieux !" dit-elle rapidement, en se levant et remettant son manteau sur ses épaules. "merci pour le thé et la compagnie, Molly"

"S'il vous plaît, ne vous occupez pas de moi !" signala Dumbledore courtoisement "Je ne peux pas rester, j'ai des affaires pressantes à discuter avec Rufus Scrimgeour."

"Non, non, je dois aussi partir !" reprit Tonks, sans regarder les yeux de Dumbledore. " Bonne nuit…"

"Ma chérie, pourquoi ne viendrais-tu pas dîner ce week-end, Remus et Fol-oeil viennent... ?"

"Non, vraiment, Molly... merci pour tout... Bonne nuit à tous."

Tonks s'empressa de sortir dans la cour, passant près de Dumbledore et de Harry. Au bout de quelques pas, une tâche scintilla et elle y disparut dans un filet d'air. Harry nota que Mrs Weasley était préoccupée en la regardant.

"Bon, je te reverrai à Poudlard, Harry," dit Dumbledore. "Prends soin de toi, Molly, je suis à ton service."

Il fit un signe à Mrs Weasley et suivit Tonks, et disparut précisément au même endroit. Mrs Weasley ferma la porte sur la cour vide et dirigea Harry par les épaules vers la lanterne sur la table pour l'examiner.

"Tu es comme Ron !" soupira-t-elle, le regardant en haut et en bas. " Tous les deux, vous donnez l'impression d'avoir été étiré à l'aide d'un sort. Je jurerais que Ron a grandi de quatre pouces depuis la dernière fois que je lui ai acheté des robes longues pour d'école. As-tu faim, Harry?"

"Oh oui !" dit Harry, réalisant soudain qu'il avait effectivement très faim.

"Assieds-toi, mon chéri, je t'apporte quelque chose tout de suite."

Au moment où Harry s'asseyait, un chat à la fourrure rousse et à la face aplatie s'installa sur ses genoux. Une fois qu'il fut bien installé, il se mit à ronronner.

"Alors Hermione est ici?" demanda-t-il heureux en chatouillant Pattenrond derrière ses oreilles.

"Oh oui, elle est arrivée avant hier !" répondit Mrs Weasley, frappant sur un grand pot de fer avec sa baguette. Le pot bondit sur le fourneau avec un bruit de sonnerie et commença à bouillonner immédiatement. "Ils sont tous au lit, naturellement, nous ne t'attendions pas à cette heure. Tiens voici… "

Elle tapa de nouveau sur le pot. Celui-ci se souleva dans les airs, s'envola vers Harry, s'inclina. Mrs Weasley plaça un bol sous le bec verseur pour recueillir le flot épais de soupe à l'oignon fumante.

" Veux-tu du pain, mon chéri ?"

"Oui, merci Mrs Weasley !"

Elle fit onduler sa baguette par-dessus son épaule ; un morceau de pain et un couteau arrivèrent avec élégance sur la table. Une fois que le pain se fut découpé en tranches et que le pot de soupe retourna sur le fourneau, Mrs Weasley alla s'installer de l'autre côté de la table.

"Alors tu as réussi à persuader Horace Slughorn de prendre ce travail ?"

Harry acquiesça de la tête, sa bouche était tellement pleine de potage bien chaud qu'il ne pouvait pas parler.

"il a été mon professeur et celui d'Arthur ! Il était à Poudlard depuis longtemps, il avait commencé à peu près en même temps que Dumbledore, je crois. Il t'a plu ?"

Sa bouche toujours pleine de pain, Harry gesticula et fit un mouvement de dénégation avec la tête.

"je comprends ce que tu veux dire !" remarqua Mme Weasley, inclinant la tête sagement. "naturellement il peut être charmant quand il veut l'être, mais Arthur non plus ne l'a jamais beaucoup aimé. Le ministère était dans les petits papiers de Slughorn un de ses anciens favoris, pour lequel il était toujours près à lever la jambe, mais il n'a jamais eu beaucoup de temps pour Arthur… Il ne devait pas penser qu'il était suffisamment au-dessus du panier. Et bien, cela te montre juste, que même Slughorn fait des erreurs. Je ne sais pas si Ron t'en a parlé dans ses lettres… c'est assez récent… mais Arthur a eu une promotion !"

Il n'était que trop clair que Mrs. Weasley avait éclaté de joie en le disant.

Harry avala une grande quantité de potage très chaud et pensa qu'il pouvait sentir des boursouflures se former dans sa gorge. "C'est formidable!"