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– Regarde s’il y a une carte, dit Harry.

Ron fouilla dans le papier qui avait servi à envelopper l’Éclair de Feu.

– Rien ! Je me demande qui a bien pu te faire un cadeau aussi somptueux !

– En tout cas, dit Harry, abasourdi, on peut être sûrs que ça ne vient pas des Dursley.

– Je parie que c’est Dumbledore, lança Ron en examinant d’un air émerveillé chaque centimètre carré de l’Éclair de Feu. C’est lui aussi qui t’avait envoyé anonymement la cape d’invisibilité.

– Elle avait appartenu à mon père, fit remarquer Harry. Dumbledore n’a fait que me la remettre. Il ne dépenserait pas des centaines de Gallions d’or pour moi. Il ne peut pas se permettre de faire des cadeaux pareils à ses élèves.

– C’est pour ça qu’il n’a pas dit que ça venait de lui ! Il ne voulait pas qu’un imbécile du genre de Malefoy crie au favoritisme. Malefoy ! s’exclama Ron en éclatant d’un grand rire. Attends un peu qu’il te voie là-dessus ! Ça va le rendre malade ! Ce balai-là, c’est la classe internationale !

– Je n’arrive pas à y croire, murmura Harry en caressant le manche de l’Éclair de Feu. Qui a bien pu…

– Je sais ! dit Ron. Ça pourrait être Lupin !

– Quoi ? dit Harry en éclatant de rire à son tour. Lupin ? S’il avait suffisamment d’or pour acheter ça, il pourrait se payer des vêtements neufs.

– Oui, mais il t’aime bien. Et il n’était pas à Poudlard quand ton balai a été détruit. Peut-être qu’il en a profité pour aller faire un tour sur le Chemin de Traverse et t’en acheter un.

– Comment ça, il n’était pas à Poudlard ? s’étonna Harry. Il était malade quand le match a eu lieu.

– En tout cas, il n’était pas à l’infirmerie, dit Ron. Je le sais, c’était au moment où Rogue me faisait nettoyer les bassins pendant ma retenue, tu te souviens ?

Harry fronça les sourcils.

– Lupin n’a pas les moyens d’acheter un balai comme ça.

– Qu’est-ce que vous mijotez, tous les deux ? Je vous ai entendus rire comme des fous.

Hermione venait d’entrer, vêtue d’une robe de chambre, Pattenrond dans les bras. Le chat avait un morceau de guirlande noué autour du cou et paraissait de très mauvaise humeur.

– Ne l’amène pas ici ! protesta Ron en saisissant Croûtard blotti au fond de son lit pour le mettre en sûreté dans la poche de son pyjama.

Mais Hermione ne l’écoutait pas. Elle laissa tomber Pattenrond sur le lit vide de Seamus et contempla bouche bée l’Éclair de Feu.

– Harry ! Qui t’a envoyé ça ?

– Aucune idée. Il n’y avait pas de carte.

À sa grande surprise, Hermione ne sembla ni excitée, ni intriguée. Au contraire, elle se mordit la lèvre d’un air effaré.

– Qu’est-ce qui t’arrive ? s’étonna Ron.

– Je ne sais pas, dit lentement Hermione, mais c’est un peu bizarre, non ? Il s’agit d’un très bon balai, n’est-ce pas ?

– C’est le meilleur balai qui existe au monde, Hermione, répondit Ron avec un soupir exaspéré.

– Donc, il a dû coûter très cher ?

– Il vaut probablement plus cher que tous les balais de l’équipe Serpentard réunis, assura Ron d’un ton joyeux.

– Alors, qui enverrait à Harry quelque chose d’aussi précieux sans même le prévenir ? demanda Hermione.

– On s’en fiche ! répliqua Ron d’un ton impatient. Est-ce que je peux l’essayer, Harry ? Tu veux bien ?

– Il ne faut surtout pas monter ce balai ! protesta Hermione d’une voix perçante. Pas maintenant !

– Qu’est-ce qu’on doit en faire, d’après toi ? S’en servir pour balayer le plancher ?

Mais avant qu’Hermione ait pu répondre, Pattenrond sauta sur Ron.

– SORS-LE D’ICI ! hurla celui-ci tandis que les griffes du chat déchiraient son pyjama et que Croûtard tentait de s’enfuir par-dessus l’épaule de son maître.

Ron attrapa Croûtard par la queue et voulut donner un coup de pied à Pattenrond, mais il rata sa cible et s’écrasa l’orteil contre la valise de Harry, posée au pied du lit. La valise tomba en s’ouvrant et Ron se mit à sautiller sur place en poussant des cris de douleur.

Les poils de Pattenrond se dressèrent soudain sur son échine. Un sifflement perçant venait de retentir dans le dortoir. Tombé de la valise, le Scrutoscope tournait à toute vitesse sur le plancher.

– Je l’avais oublié ! dit Harry en se penchant pour le ramasser.

Le Scrutoscope continua de tourner et de siffler dans sa main. Pattenrond crachait en regardant l’objet d’un air rageur.

– Tu ferais mieux d’emmener ce chat ailleurs, Hermione ! dit Ron, furieux.

Assis sur le lit de Harry, il essayait de calmer son orteil endolori.

– Et toi, tu ne peux pas faire taire cet engin ? ajouta-t-il à l’adresse de Harry pendant qu’Hermione quittait le dortoir à grands pas, en emportant son chat qui fixait Ron d’un air mauvais.

Harry remit le Scrutoscope au fond de sa valise en le fourrant dans une vieille chaussette. On n’entendait plus à présent que les gémissements étouffés de Ron, partagé entre la douleur et la rage. Croûtard, encore tremblant, était pelotonné entre ses mains. Harry, qui ne l’avait pas vu depuis longtemps, trouva que le rat, autrefois si dodu, était devenu squelettique. Il avait aussi perdu beaucoup de poils et sa peau était à nu par endroits.

– Il n’a pas l’air en très bonne forme, fit-il remarquer.

– C’est le stress, dit Ron. Il irait très bien si seulement cette grosse boule de poils le laissait tranquille !

Mais Harry se souvenait que, selon la sorcière de la Ménagerie magique, les rats ne vivaient pas plus de trois ans et à moins que Croûtard ait disposé de pouvoirs exceptionnels, il était probable que sa fin était proche. Ron avait beau se plaindre qu’il était ennuyeux et inutile, il ne faisait aucun doute qu’il serait très triste si le rat venait à mourir.

L’esprit de Noël n’était pas très présent dans la salle commune de Gryffondor. Hermione avait enfermé Pattenrond dans le dortoir des filles, mais elle était furieuse que Ron ait essayé de lui donner un coup de pied. Ron, lui, ne décolérait pas contre le chat. Harry renonça bientôt à les réconcilier et se consacra à l’examen de l’Éclair de Feu qu’il avait descendu du dortoir. Pour une raison qu’il ignorait, Hermione semblait en être agacée. Elle ne disait rien, mais observait le balai d’un regard noir comme si lui aussi était hostile à son chat.

À l’heure du déjeuner, ils descendirent dans la Grande Salle et découvrirent que les tables avaient été repoussées contre les murs pour n’en laisser qu’une seule, dressée en son centre. Elle comportait douze couverts. Les professeurs Dumbledore, McGonagall, Rogue, Chourave et Flitwick étaient déjà là, ainsi que Rusard, le concierge, qui avait abandonné son habituelle veste marron au profit d’une vieille jaquette de cérémonie qui semblait passablement moisie. Il n’y avait que trois autres élèves : deux d’entre eux étaient des nouveaux de première année qui paraissaient très mal à l’aise, le troisième était un cinquième année de Serpentard au visage sinistre.

– Joyeux Noël ! dit Dumbledore en voyant approcher Harry, Ron et Hermione. Puisque nous sommes si peu nombreux à rester au château, il serait stupide d’utiliser plusieurs tables… Asseyez-vous, asseyez-vous !

Harry, Ron et Hermione s’installèrent côte à côte au bout de la table.

– Pétards surprises ! annonça Dumbledore avec enthousiasme.

Il tendit l’extrémité d’un gros pétard argenté à Rogue qui tira dessus à contrecœur. Le pétard explosa comme un coup de feu et laissa apparaître un chapeau pointu surmonté d’un vautour empaillé.