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– Il marche très bien, ce balai ! protesta Harry, la voix un peu tremblante. Je vous assure, professeur…

– Vous n’en savez rien, Potter, répliqua le professeur McGonagall d’un ton aimable. Tant que vous n’aurez pas volé avec, en tout cas. Et je vous annonce tout de suite que c’est hors de question jusqu’à ce que nous ayons la certitude qu’il n’a pas été trafiqué. Je vous tiendrai au courant.

Le professeur McGonagall tourna les talons et emporta le balai. Harry la regarda sortir de la salle commune, tandis que Ron se tournait vers Hermione.

– Pourquoi est-ce que tu as été tout raconter à McGonagall ?

Hermione posa son livre. Elle avait toujours le teint rose, mais elle regarda Ron avec une expression de défi.

– Parce que j’ai pensé – et le professeur McGonagall était d’accord avec moi – que ce balai a sans doute été envoyé à Harry par Sirius Black !

12. LE PATRONUS

Harry savait qu’Hermione n’avait eu que de bonnes intentions en agissant ainsi, mais il ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir. Pendant quelques heures, il avait été l’heureux propriétaire du meilleur balai du monde et à présent, à cause d’elle, il ne savait plus s’il le reverrait un jour. Il était absolument sûr que l’Éclair de Feu fonctionnait à merveille, mais dans quel état serait-il après avoir subi toute une série de contre-sorts ?

Ron aussi était furieux contre Hermione. Pour lui, démonter un Éclair de Feu flambant neuf constituait un véritable sacrilège. Hermione, convaincue d’avoir agi pour le mieux, évita désormais la salle commune. Harry et Ron pensèrent qu’elle avait dû se réfugier dans la bibliothèque et n’essayèrent pas d’aller la chercher. Finalement, ils ne furent pas mécontents de voir revenir les autres élèves de l’école, quelques jours après le nouvel an. Très vite, la tour de Gryffondor retrouva sa foule et son agitation habituelles.

Dubois vint voir Harry la veille de la rentrée.

– Tu as passé un bon Noël ? demanda-t-il.

Puis, sans attendre la réponse, il s’assit et ajouta à voix basse :

– J’ai réfléchi pendant les vacances. Après ce qui s’est passé le jour du dernier match, tu comprends… Si les Détraqueurs reviennent pendant le prochain… On ne peut pas se permettre de… enfin…

Dubois s’interrompit, mal à l’aise.

– Je suis en train de faire quelque chose pour que ça s’arrange, répondit précipitamment Harry. Le professeur Lupin a dit qu’il allait m’entraîner à repousser les Détraqueurs. On devrait commencer cette semaine. Il m’a dit qu’il aurait du temps après Noël.

– Ah ! s’exclama Dubois, le regard soudain plus clair. Dans ce cas… Tu sais, je ne voudrais pas te perdre comme Attrapeur, Harry… Tu as commandé un nouveau balai ?

– Non, dit Harry.

– Quoi ? Il faudrait te dépêcher. Tu ne peux quand même pas monter cette vieille Étoile filante dans le match contre Serdaigle !

– Il a reçu un Éclair de Feu pour Noël, dit Ron.

– Un Éclair de Feu ? Non ! Tu plaisantes ? Un… un vrai Éclair de Feu ?

– Ne t’énerve pas, Olivier, dit sombrement Harry. Je ne l’ai plus. Il a été confisqué.

Il lui raconta alors toute l’histoire.

– Le balai aurait été ensorcelé ? s’étonna Dubois. Qui aurait fait ça ?

– Sirius Black, répondit Harry d’une voix lasse. Il paraît qu’il veut ma peau. Et McGonagall pense que c’est peut-être lui qui me l’a envoyé.

– Mais Black n’aurait jamais pu acheter un Éclair de Feu ! Il est en fuite et tout le pays est à ses trousses ! Comment veux-tu qu’il entre dans un magasin pour acheter un balai ?

– Je sais, répondit Harry, mais McGonagall insiste pour qu’il soit entièrement démonté.

Dubois pâlit.

– Je vais aller lui parler, Harry, promit-il. Je vais la raisonner… Un Éclair de Feu… Un véritable Éclair de Feu dans notre équipe… Elle souhaite la victoire de Gryffondor autant que nous… Je vais la convaincre… Un Éclair de Feu

Les cours reprirent le lendemain. Passer deux heures dans le parc par une matinée glaciale de janvier n’avait rien de très séduisant, mais Hagrid avait eu l’idée de divertir ses élèves en allumant un feu de joie plein de salamandres. La classe, plus amusante qu’à l’ordinaire, consista à ramasser du bois sec et des feuilles pour entretenir les flammes, à la plus grande joie des reptiles qui se délectaient à courir et sauter sur le tas de bûches brûlantes. En revanche, le premier cours de Divination du nouveau trimestre se révéla beaucoup moins réjouissant ; le professeur Trelawney leur apprenait à présent à lire les lignes de la main et elle ne tarda guère à informer Harry qu’il possédait la ligne de vie la plus courte qu’elle eût jamais vue.

Harry avait hâte de retourner en classe de Défense contre les forces du Mal. Après sa conversation avec Dubois, il voulait apprendre le plus vite possible à se défendre contre les Détraqueurs.

– Ah oui, dit Lupin, lorsque Harry vint le voir à la fin du cours pour lui rappeler sa promesse. Voyons… huit heures du soir, jeudi, ça vous convient ? La salle d’Histoire de la magie devrait être suffisamment grande… Il faut que je réfléchisse à la façon dont nous allons nous y prendre… Nous ne pouvons pas faire venir un vrai Détraqueur au château pour nous entraîner…

– Il a toujours mauvaise mine, tu ne trouves pas ? dit Ron sur le chemin de la Grande Salle où ils se rendaient pour aller dîner. Qu’est-ce qu’il a, à ton avis ?

– Non, mais vraiment ! lança quelqu’un derrière eux.

C’était Hermione. Elle était assise au pied d’une armure et rangeait des livres dans son sac plein à craquer qu’elle n’arrivait pas à refermer.

– Non, mais vraiment quoi ? dit Ron avec mauvaise humeur.

– Rien, dit Hermione d’un ton hautain en hissant son sac sur son épaule.

– Pourquoi tu dis : « Non, mais vraiment ! » au moment où je me demande ce qu’a Lupin…

– C’est évident, non ? répliqua Hermione avec une expression exaspérante de supériorité.

– Si tu ne veux rien nous dire, ne dis rien ! grogna Ron.

– Très bien, dit Hermione d’un air dédaigneux en s’éloignant dans le couloir.

– Elle n’en sait pas plus que nous, dit Ron. Elle voudrait simplement qu’on recommence à lui parler.

À huit heures le jeudi soir, Harry quitta la tour de Gryffondor pour se rendre dans la salle d’Histoire de la magie. Lorsqu’il arriva, la salle était vide et plongée dans l’obscurité. Il alluma les lampes d’un coup de baguette magique et attendit. Cinq minutes plus tard, le professeur Lupin entra dans la classe avec une grande caisse en bois qu’il posa sur le bureau.

– Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Harry.

– Un autre épouvantard, répondit Lupin en enlevant sa cape. J’en ai cherché dans tout le château depuis mardi dernier et heureusement, j’ai fini par en trouver un dans l’armoire de Rusard. C’est ce qui peut se rapprocher le plus d’un vrai Détraqueur. Quand il vous verra, l’épouvantard va prendre l’aspect d’un Détraqueur et nous pourrons donc nous entraîner sur lui. Quand on ne s’en servira pas, je le garderai dans mon bureau.

– D’accord, dit Harry en essayant de cacher son appréhension.

Le professeur Lupin sortit sa baguette magique et fit signe à Harry d’en faire autant.

– Le sortilège que je vais vous enseigner, Harry, est un acte de magie très avancée qui dépasse de très loin le niveau de la Sorcellerie de premier cycle. On l’appelle le sortilège du Patronus.

– Comment ça marche ? demanda Harry avec inquiétude.