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– Un stratagème lamentable ! hurla-t-elle. Une tentative lâche et abjecte pour déstabiliser l’Attrapeur de Gryffondor ! Vous aurez tous une retenue ! Et j’enlève cinquante points à Serpentard ! Soyez certains que je parlerai de cette histoire au professeur Dumbledore ! Ah, justement, le voilà !

Rien ne pouvait mieux couronner la victoire de Gryffondor. Ron, qui avait rejoint Harry, se tenait les côtes en regardant Malefoy empêtré dans sa cape, tandis que Goyle n’arrivait même pas à sortir sa tête à l’air libre.

– Viens, Harry ! dit George. Il y a une fête dans la salle commune de Gryffondor !

– J’arrive ! dit Harry.

Il y avait longtemps qu’il ne s’était senti aussi heureux. Accompagné de ses coéquipiers encore vêtus de leurs robes écarlates, il sortit du stade et prit la direction du château.

C’était comme s’ils avaient déjà gagné la coupe de Quidditch. La fête dura toute la journée et se prolongea jusqu’à une heure avancée de la nuit. Fred et George disparurent pendant deux heures et revinrent les bras chargés de bouteilles de Bièraubeurre, de soda à la citrouille et de plusieurs sacs de friandises de chez Honeydukes.

– Comment vous avez fait ça ? s’étonna Angelina Johnson d’une petite voix aiguë, tandis que George distribuait des crapauds à la menthe.

– Nous avons été un peu aidés par Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue, murmura Fred à l’oreille de Harry.

Une seule personne avait refusé de se joindre aux festivités. Inexplicablement, Hermione restait assise dans un coin, à essayer de lire un énorme volume intitulé : Vie et mœurs des Moldus de Grande-Bretagne. Harry s’approcha d’elle.

– Tu es venue voir le match ? lui demanda-t-il.

– Bien sûr que oui, répondit Hermione d’une voix étrangement aiguë et sans lever les yeux de son livre. Je suis très heureuse que nous ayons gagné et je trouve que tu as très bien joué, mais je dois lire ça pour lundi.

– Allez, Hermione, viens manger et boire quelque chose, dit Harry en jetant un coup d’œil à Ron pour voir s’il semblait d’humeur à enterrer la hache de guerre.

– C’est impossible, Harry, j’ai encore quatre cent vingt-deux pages à lire, répliqua Hermione qui paraissait au bord de la crise de nerfs. De toute façon, ajouta-t-elle en regardant Ron à son tour, il ne veut pas que je fasse la fête avec vous.

Comme pour mettre fin à toute tentative de conciliation, Ron choisit ce moment précis pour lancer à haute voix :

– Si Croûtard n’avait pas été dévoré, lui aussi aurait bien aimé manger quelques bonbons…

Hermione fondit en larmes et avant que Harry ait eu le temps de dire quoi que ce soit, elle referma l’énorme livre, le mit sous son bras et monta l’escalier qui menait au dortoir des filles.

– Tu ne peux pas la laisser un peu tranquille ? dit Harry à Ron à voix basse.

– Non, répliqua Ron. Si au moins elle avait l’air de regretter ce qui s’est passé… Mais elle ne voudra jamais avouer que c’est elle qui a tort. Elle continue à se comporter comme si Croûtard était simplement parti en vacances.

La fête des Gryffondor ne prit fin qu’à une heure du matin, lorsque le professeur McGonagall apparut dans sa robe de chambre écossaise, les cheveux recouverts d’un filet, pour exiger que tout le monde aille se coucher. Épuisé, Harry se mit au lit, après avoir soigneusement fermé les rideaux de son baldaquin, et s’endormit presque immédiatement.

Il fit alors un rêve étrange. Il marchait à travers une forêt, son Éclair de Feu sur l’épaule, en suivant quelque chose d’un blanc argenté qui se faufilait parmi les arbres et qu’il n’apercevait que par instants, à travers le feuillage. Il hâtait le pas pour essayer de rattraper cette forme insolite, mais celle-ci accélérait également l’allure. Harry se mettait à courir et il entendait devant lui des sabots qui martelaient le sol à un rythme de plus en plus rapide. Bientôt, il courait à toutes jambes tandis que retentissait un peu plus loin un galop effréné. Puis il arrivait soudain dans une clairière et…

–A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­A­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­R­G­G­G­G­G­G­G­G­G­G­G­G­G­G­G­G­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H­H ! N­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­O­N­N­N­N­N­N­N­N­N­N­N !

Harry se réveilla en sursaut, comme si on venait de lui donner une gifle. Dans une obscurité totale, il chercha à tâtons les rideaux de son baldaquin. Il entendait des mouvements autour de lui et la voix de Seamus Finnigan s’éleva à l’autre bout de la pièce.

– Qu’est-ce qui se passe ?

Harry crut entendre claquer la porte du dortoir. Il réussit enfin à écarter les rideaux et, au même moment, Dean Thomas alluma sa lampe.

Ron était assis dans son lit, une expression d’intense terreur sur le visage. Les rideaux de son baldaquin étaient déchirés.

– Black ! Sirius Black ! Il était là avec un couteau !

– Quoi ?

– Là ! À l’instant ! Il a déchiré les rideaux ! Il m’a réveillé !

– Tu es sûr que tu n’as pas fait un cauchemar, Ron ? demanda Dean Thomas.

– Regarde les rideaux ! Je te dis qu’il était là !

Ils sortirent tous de leurs lits. Harry fut le premier à atteindre la porte du dortoir et ils dévalèrent l’escalier. Des portes s’ouvraient derrière eux et des voix ensommeillées s’élevaient de toutes parts.

– Qui a crié ?

– Qu’est-ce que vous fabriquez ?

La salle commune était éclairée par les braises qui rougeoyaient encore dans la cheminée, mais elle était déserte.

– Tu es vraiment sûr que tu n’as pas rêvé, Ron ?

– Je te dis que je l’ai vu !

– Qu’est-ce que c’est que ce vacarme ?

– McGonagall nous a dit d’aller nous coucher !

Quelques filles étaient descendues de leur dortoir, enfilant leurs robes de chambre, le visage ensommeillé. Les garçons, eux, arrivaient en nombre.

– Formidable ! On continue la fête ? dit Fred Weasley d’un ton réjoui.

– Tout le monde dans les dortoirs ! s’écria Percy qui surgit dans la salle commune en épinglant son insigne de préfet-en-chef sur le revers de son pyjama.

– Percy ! Sirius Black ! dit Ron d’une voix faible. Dans le dortoir ! Avec un couteau ! Il m’a réveillé !

Un grand silence s’installa.

– Absurde ! répliqua Percy, déconcerté. Tu as trop mangé, Ron… C’était un cauchemar, tout simplement…

– Je te dis que non !

– Bon, allez, maintenant, ça suffit !

Le professeur McGonagall arriva à son tour. Elle s’avança dans la pièce en lançant des regards furieux.

– Je suis enchantée que Gryffondor ait gagné le match, dit-elle, mais tout cela devient ridicule ! Percy, j’attendais mieux de votre part !

– Je n’ai absolument pas autorisé ce qui vient de se passer, professeur ! répliqua Percy en bombant le torse d’un air indigné. J’étais en train de leur dire de remonter se coucher ! Mon frère Ron a fait un cauchemar…

– CE N’ÉTAIT PAS UN CAUCHEMAR ! s’écria Ron. PROFESSEUR, JE ME SUIS RÉVEILLÉ, ET SIRIUS BLACK SE TENAIT DEVANT MOI, UN COUTEAU À LA MAIN !

Le professeur McGonagall le regarda fixement.

– Ne soyez pas ridicule, Weasley, comment aurait-il pu franchir le portrait ?

– C’est à lui qu’il faut le demander ! répliqua Ron en pointant un index tremblant vers le portrait du chevalier du Catogan. Demandez-lui s’il a vu…